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  • L'économie mondiale se remet progressivement d’une succession de chocs liés à la pandémie de COVID‑19, à l’invasion de l’Ukraine par la Russie et à l’une des pires crises énergétiques depuis les années 1970. Alors que la communauté internationale continue à réfléchir et à adapter les politiques pour contrer les impacts immédiats de ces chocs, les gouvernements sont également sous pression pour atteindre les objectifs politiques de long terme que sont notamment des transitions verte et numérique aussi inclusives que possible. Les petites et moyennes entreprises (PME) et les entrepreneurs sont directement concernés par ces évolutions, et nombre de pays ont mis en place des politiques en leur faveur qui ont été salvatrices dans un contexte économique hostile. Cependant, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour garantir une croissance inclusive et durable, et cela passe par une meilleure résilience des PME et des entrepreneurs face aux crises futures et une meilleure exploitation de leur potentiel à contribuer aux grandes transitions économiques, environnementales et sociétales.

  • Les « Perspectives sur les PME et l’entrepreneuriat » est une publication phare bisannuelle produite conjointement par le Centre de l’OCDE pour l’entrepreneuriat, les PME, les régions et les villes (CFE), dirigé par Lamia Kamal-Chaoui, et la Direction des statistiques et des données (SDD), dirigée par Paul Schreyer. Le présent rapport a été élaboré sous l’égide du Comité sur les PME et l’entrepreneuriat (CPMEE).

  • Les petites et moyennes entreprises (PME) et les entrepreneurs ont été fortement ébranlés par la pandémie de COVID-19 et les répercussions de l’agression de grande ampleur de la Russie contre l’Ukraine, qui menacent la survie de millions d’emplois et d’entreprises. Même si les PME ont peu de relations directes avec la Russie et l’Ukraine, elles ont été pénalisées par la montée des tensions géopolitiques, la hausse de l’inflation, le resserrement des politiques monétaires et budgétaires et la désorganisation des chaînes d’approvisionnement. Depuis le déclenchement de la guerre, les créations d’entreprises ont progressé beaucoup plus lentement, en partie en raison du nombre relativement élevé de nouvelles entrées observées dans les pays lors de la phase de reprise post-pandémie. Dans le même temps, le nombre d’entreprises sorties du marché a considérablement augmenté sous l’effet conjugué de la crise énergétique provoquée par le conflit et de la suppression des mesures de soutien budgétaire. Les faillites se sont multipliées dans plusieurs pays européens ; aux États-Unis, leur nombre a continué de baisser en 2022, avant de se repartir à la hausse au cours de ces derniers mois. Sur fond de marchés du travail tendus, les tensions inflationnistes se sont accentuées et l’accès à la main-d’œuvre qualifiée est devenu moins fluide, ce qui ajoute encore aux difficultés rencontrées par les petites entreprises.

  • Ce chapitre passe en revue les évolutions récentes des performances des entreprises et identifie les principaux défis auxquels les petites firmes devront faire face à court, moyen et long terme. Avant la guerre en Ukraine, la reprise du secteur des PME s’expliquait essentiellement par une meilleure performance des micro-entreprises. Les PME engagées dans le commerce international ont également obtenu de meilleurs résultats que celles cantonnées au marché domestique. La guerre et la hausse des coûts de l'énergie ont ralenti la croissance mondiale et pesé sur les performances des entreprises. Bien que la plupart des PME ne soient pas directement exposées aux perturbations liées à la Russie et à l’Ukraine, celles-ci ont été indirectement touchées par les tensions géopolitiques et l'incertitude croissante, une inflation élevée, le resserrement des conditions financières et la diminution du soutien monétaire et fiscal. À cela s’ajoutent les perturbations des chaînes d'approvisionnement et des pénuries accrues de main-d'œuvre. À l'avenir, la numérisation et la transition écologique devraient modifier le mode de fonctionnement des entreprises. Dans ce contexte, les PME auront à améliorer leurs compétences techniques et leurs connaissances pour négocier au mieux cette double transition.