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Politiques agricoles des économies émergentes 2009

Suivi et évaluation

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Ce rapport analyse les évolutions des politiques agricoles intervenues au cours de la période 2006-08 dans sept économies : Afrique du Sud, Brésil, Chili, Chine, Inde, Russie et Ukraine. Cette période a été marquée par une hausse significative des prix mondiaux de la plupart des produits agricoles, mais pas de tous cependant. Face à la flambée des prix alimentaires, les pouvoirs publics ont mis en place différentes mesures : réductions tarifaires, restrictions à l’exportation, relèvement des prix minimums et contrôle des prix, subventions aux intrants, vente des stocks et transferts directs aux plus démunis. Par ailleurs, ils ont souvent choisi de développer les mécanismes de crédit bonifié et/ou de rééchelonnement de la dette, cherché à améliorer la mise en œuvre et les performances des politiques agricoles, étendu plus largement les programmes d’assurance, et accéléré la réforme agraire. Le rapport comprend également une annexe statistique très complète, qui donne un large éventail d’informations contextuelles sur ces économies.

Le rapport fournit les estimations du soutien accordé à l’agriculture entre 1995 et 2007 pour six des pays pris en compte (à l’exception de l’Inde), effectuées conformément à la méthode de mesure de l’OCDE récemment révisée. Ces chiffres permettent une comparaison cohérente de l’évolution du niveau et de la composition du soutien aux producteurs et à l’ensemble du secteur, tant entre les différentes économies émergentes qu’avec les pays de l’OCDE.

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Inde

Évaluation de l’évolution des politiques ? Les performances de l’agriculture indienne restent assez médiocres par rapport à la croissance vigoureuse observée dans d’autres secteurs de l’économie comme l’indiquent la faiblesse et l’irrégularité de ses taux de croissance depuis le milieu des années 90. Cette situation a été jugée préoccupante par les pouvoirs publics puisque le principal objectif du onzième plan quinquennal pour les années 2007 à 2012 est de rendre la croissance mieux partagée. ? Le secteur agricole en Inde a été sensiblement moins libéralisé que les autres secteurs de l’économie. Les inquiétudes suscitées par la sécurité alimentaire et la pauvreté pour la deuxième plus grande population du monde ont conduit les pouvoirs publics à continuer de s’impliquer résolument dans la régulation de l’agriculture indienne en fixant les prix des principaux produits agricoles au niveau des exploitations et des consommateurs, dressant d’importants obstacles aux frontières, interdisant ou soutenant les exportations et subventionnant massivement des intrants essentiels comme les engrais, l’eau et l’électricité. ? Le gouvernement indien n’ayant pas participé au processus d’examen des politiques agricoles, les indicateurs du soutien agricole mis au point par l’OCDE n’ont pas été calculés pour l’Inde. Les observations d’autres études font toutefois apparaître de fortes fluctuations du taux nominal de soutien autour d’une tendance à long terme légèrement ascendante, avec un accroissement notable entre la deuxième moitié des années 90 et la première moitié des années 2000. Les évaluations les plus récentes concernant cette dernière période donnent à penser que le niveau de l’aide a dépassé celui observé dans les autres économies émergentes examinées tout en restant inférieur à la moyenne enregistrée dans la zone de l’OCDE. En même temps, la libéralisation globale de l’économie indienne, en particulier les politiques moins protectrices appliquées pour les industries manufacturières, devrait réduire le coût des intrants agricoles, à plus long terme. ? Les réactions des pouvoirs publics à la hausse mondiale des prix alimentaires en 2007 et 2008 confirment une pratique bien établie en Inde, qui consiste à recourir à des mesures anticycliques pour stabiliser les prix intérieurs et protéger les marchés nationaux des fluctuations des prix mondiaux. Les prix intérieurs des principaux produits agricoles de base sont, de ce fait, restés sensiblement inférieurs aux niveaux atteints sur les marchés mondiaux, ce qui a soutenu la consommation, mais pénalisé la production agricole. ? Subventionner considérablement les intrants, en particulier les engrais, en dédommageant les fournisseurs de la différence entre le coût de leur fourniture et le prix réglementé par les pouvoirs publics, ne constitue pas une façon efficace de soutenir le revenu des agriculteurs puisque ceux-ci ne bénéficient en fait que d’une petite fraction de ces transferts. De plus, ces paiements n’encouragent pas les agriculteurs ou les fournisseurs à être plus efficients et ils favorisent une utilisation excessive des intrants, qui a des effets négatifs sur l’environnement. ? Le coût budgétaire des subventions aux intrants et des autres subventions directes et indirectes à l’agriculture est important, ce qui, à son tour, peut limiter les ressources disponibles pour des formes de soutien plus efficaces comme l’investissement public dans les infrastructures rurales et la recherche. Le programme Bharat Nirma, qui est axé sur les infrastructures rurales, offre un exemple positif de mesure relativement efficace. On peut alléger les pressions s’exerçant sur les terres insuffisantes non seulement en offrant d’autres possibilités d’emploi et de revenu grâce au développement du secteur rural non agricole, par exemple, mais aussi en diversifiant davantage la production agricole. L’horticulture et l’industrie agroalimentaire constituent notamment des options prometteuses. ? Les engagements pris par l’Inde à l’OMC dans le domaine agricole se caractérisent par des droits de douane consolidés et des niveaux de soutien autorisés relativement élevés. L’Inde peut ainsi choisir assez librement le type de politique agricole le mieux à même de servir ses intérêts. Devant les performances relativement médiocres de l’agriculture par rapport à celles des autres secteurs progressivement libéralisés, le gouvernement pourrait utilement opter pour des politiques laissant davantage jouer les mécanismes des marchés, conjuguées à une réorientation du soutien budgétaire des intrants vers les infrastructures et le développement rural. 

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