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  • La présente Étude est publiée sous la responsabilité du Comité d’examen des situations économiques et des problèmes de développement (Comité EDR) de l’OCDE, qui est chargé d’examiner la situation économique des pays membres. 

  • La Suisse a fait preuve de résilience dans le contexte de la pandémie et des turbulences survenues sur les marchés de l’énergie au lendemain du déclenchement de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine. Les perspectives économiques du pays sont toutefois entachées d’incertitude, sur fond de resserrement des conditions de financement et de ralentissement de la croissance mondiale.

  • La Suisse a fait preuve de résilience dans le contexte de la pandémie de COVID-19 et des turbulences géopolitiques récentes provoquées par le déclenchement de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, avec des retombées sur les marchés de l’énergie. L’activité économique et les revenus ont bien résisté et l’inflation a moins progressé que dans la plupart des économies (Graphique 1.1), grâce à une économie bien diversifiée, à une moindre dépendance aux combustibles fossiles et à des politiques macroéconomiques robustes. Toutefois, les perspectives économiques du pays sont incertaines et des défis restent à relever.

  • Les perspectives économiques sont incertaines. L’activité et les échanges ont diminué. Le resserrement de la politique monétaire qui s’imposait a eu lieu, mais des incertitudes demeurent quant à la persistance de l’inflation. La hausse des taux d’intérêt à l’échelle mondiale accroît également les risques et les facteurs de vulnérabilité du système financier, la vigilance restant par conséquent de mise. Des choix difficiles devront être faits en matière budgétaire pour répondre aux besoins de dépenses croissants liés aux tensions géopolitiques, au vieillissement démographique et à la transition écologique. Des réformes structurelles seront nécessaires pour ralentir l’augmentation des dépenses et/ou augmenter les recettes fiscales.

  • Le marché du travail suisse est dynamique, avec des taux d’emploi élevés, une forte sécurité de l’emploi et des emplois attractifs. Toutefois, les pénuries de main-d’œuvre et de compétences se sont amplifiées et elles sont en passe de devenir une caractéristique structurelle du marché du travail en raison du vieillissement de la population. Pour y remédier, le taux d’activité pourrait être amélioré davantage, en allongeant la période de vie active et en incitant un plus grand nombre de mères à travailler à temps plein. Maintenir l’attractivité vis-à-vis des travailleurs étrangers qualifiés peut également compenser le déclin de la main-d’œuvre nationale.

  • En tant que pays alpin, la Suisse est particulièrement touchée par le changement climatique. Elle est parvenue à découpler sa croissance de ses émissions et de sa consommation d’énergie, mais elle devra faire en sorte d’accélérer la réduction des émissions si elle veut atteindre son objectif de neutralité carbone d’ici à 2050. Pour que cet objectif puisse être atteint, l’intégralité de la panoplie de mesures existante, qui comprend des instruments de tarification, des dispositions réglementaires et des incitations et des subventions, doit être renforcée.

  • L’économie suisse a fait preuve d’une vigueur remarquable au cours des récessions économiques passées. Un système élaboré de planification et de suivi des risques, ainsi que l’existence de stocks de biens de première nécessité, ont permis au pays de faire face de manière efficace à des perturbations temporaires de l’approvisionnement. Pourtant, la montée des tensions géopolitiques et la tendance mondiale au protectionnisme posent de gros problèmes à l’économie de la Confédération. Pour améliorer sa résilience et sa productivité, la Suisse devrait s’abstenir de recourir à des politiques industrielles ou des restrictions commerciales qui sont source de distorsions, et continuer plutôt de s’engager en faveur des échanges et de la coopération à l’échelle internationale, de renforcer ses liens avec ses grands partenaires commerciaux et de renforcer la concurrence au plan interne. Il est indispensable de reprendre les négociations avec l’UE pour préserver l’accès au marché unique et approfondir le partenariat économique avec l’Union. Abaisser les obstacles aux échanges et réduire les formalités administratives pourrait aboutir à réduire le coût des échanges, ce qui permettrait aux entreprises de diversifier leurs chaînes d’approvisionnement tout en gagnant en productivité.