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  • Cette Étude est publiée sous la responsabilité du Comité d’examen des situations économiques et des problèmes de développement (EDR) de l’OCDE, qui est chargé de l’examen de la situation économique des pays membres.

  • La reprise économique de l’après-COVID a marqué le pas du fait du climat d’incertitude lié à la guerre en Ukraine et des tensions inflationnistes. Les mesures de soutien adoptées par les pouvoirs publics peuvent aider les ménages vulnérables à faire face à la hausse du coût de la vie, mais elles devraient être bien ciblées et limitées dans le temps et préserver les incitations à faire des économies d'énergie.

  • En matière de revenu par habitant, le Luxembourg arrive en tête des pays de l’OCDE lorsqu’il est mesuré par le produit intérieur brut (PIB), et au troisième rang du classement, après la Suisse et la Norvège, si l’on se fonde sur le revenu national brut (RNB) (, partie A). La croissance est riche en emplois et le taux de chômage est un des plus faibles de la zone OCDE. La croissance du PIB par habitant reste toutefois inférieure à la moyenne de l’OCDE depuis la crise financière mondiale (2008-09), après s’être établie à des niveaux élevés au début des années 2000 (, partie B). L’économie luxembourgeoise s’est montrée résiliente face au choc lié à la pandémie de COVID-19 de 2020-21, et la reprise a été généralisée. La guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine et la forte inflation de 2022 se sont répercutées sur la confiance des consommateurs et des entreprises, étouffant la reprise économique et rendant les perspectives plus incertaines.

  • Le Luxembourg s’est fixé des objectifs climatiques ambitieux pour accélérer sa progression vers la neutralité carbone en 2050. Ces objectifs nécessitent des efforts d’atténuation importants, dans la mesure où la transition écologique est interrompue depuis quelques années. Les réductions d’émissions requises au cours des trois prochaines décennies sont supérieures à celles qui ont eu lieu dans les années 90 sous l’impulsion de la réforme du secteur de l’acier et de la fermeture des centrales à charbon. Dans le même temps, ces objectifs peuvent amener le Luxembourg à récolter les fruits de la transition écologique. Les spécificités de son économie exigent qu’il concentre l’essentiel de ses efforts sur les secteurs des transports et du logement. Pour que la transition se fasse, il faut une modification radicale des comportements des ménages dont l’empreinte carbone élevée est due à l’utilisation de la voiture et au chauffage. Une baisse durable des émissions exige également que le pays s’attaque à la question du tourisme à la pompe, celui des transporteurs de fret comme celui des automobilistes pendulaires. Enfin, des réformes de l’agriculture sont nécessaires pour réduire les pressions sur la biodiversité. Le Luxembourg devra mobiliser un large éventail de moyens d’action pour que sa population soit davantage prête à accepter ces évolutions. Un prix du carbone plus élevé à moyen et à long terme limiterait les ventes de carburant et augmenterait l’efficacité énergétique. Une meilleure politique d’aménagement du territoire réduirait l’étalement urbain et la dépendance à l’égard de la voiture. Des réglementations plus strictes et des incitations plus fortes favoriseraient le recours à des pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement.