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  • Le coton a joué un rôle important dans le développement économique de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest, et il reste encore aujourd’hui une source importante de revenus pour de nombreux exploitants agricoles. Il est cultivé depuis plus d’un siècle en Afrique de l’Ouest et la région abrite une industrie textile traditionnelle importante depuis plus de 50 ans.

  • L’Afrique compte des centaines de variétés de graines de coton, dont la présence remonte pour certaines au Xe siècle. Le coton a joué un rôle important dans le développement économique de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest, et il reste encore aujourd’hui une source importante de revenus pour beaucoup d’entre eux. Il est cultivé depuis plus d’un siècle en Afrique de l’Ouest1, et la région abrite une industrie textile traditionnelle depuis plus de 50 ans (cf. par ex. Gardi 2003). Au cours des dernières décennies, les volumes de coton produits ont augmenté de manière exponentielle. Au Mali par exemple, la production annuelle est passée de quelque 61 000 tonnes au milieu des années 1970 à plus de 500 000 tonnes en 1997.

  • La région ouest-africaine à laquelle se consacre le présent document englobe les 15 États membres de la CEDEAO, la Mauritanie, ainsi que le Cameroun et le Tchad : 18 pays au total (voir la carte ci-dessous). Cette région comprend par conséquent les principaux pays producteurs de coton d’Afrique centrale à l’origine de l’initiative sectorielle en faveur du coton soumise à l’OMC en 2003.

  • Le rôle des systèmes de soutien du sous-secteur coton dans les processus d’innovation agricole est illustré à travers les cas du Mali et du Ghana. Au Mali, l’accès à l’innovation agricole est généralement plus important dans les zones cotonnières, en raison du système de soutien à la production cotonnière introduit à l’origine par l’administration coloniale, qui améliore l’accès aux engrais, aux pesticides, aux conseils en matière de vulgarisation aux crédits, à la technologie et aux intrants. L’étude de terrain réalisée par le CSAO sur l’accès aux innovations agricoles au Mali en 20041 souligne la façon dont le puissant système de soutien à la production cotonnière a engendré un accès aux technologies nouvelles.

  • Ces dernières années, le Secrétariat du CSAO a, à travers des réunions, des événements spéciaux et des visites de terrain, entretenu des consultations permanentes avec divers acteurs régionaux sur les principales difficultés du sous-secteur coton en Afrique de l’Ouest. Ces acteurs regroupent des gouvernements, des organisations régionales, des ONG, des représentants du secteur privé, des producteurs, etc. Malgré des intérêts divergents et des perspectives différentes, un large consensus rassemble les acteurs régionaux sur les principaux enjeux des difficultés du sous-secteur coton en Afrique de l’Ouest et de ses conséquences plus larges sur le développement agricole. Les principaux points se dégageant de ces consultations méritent d’être étudiés attentivement lors de l’élaboration d’initiatives régionales et internationales visant à résoudre au cours des prochaines années la crise de la filière cotonnière africaine.

  • L’agriculture familiale africaine semble être bien plus sensible aux chutes des prix sur les marchés internationaux que d’autres zones géographiques, notamment l’Europe et les États-Unis. Cela est dû à la relation entre la production cotonnière et d’autres secteurs économiques, à l’insuffisance de la réforme politique et à la nécessité d’adopter diverses stratégies de moyens d’existence pour maintenir les niveaux de revenus. Comment les agriculteurs adaptent-ils leurs stratégies afin de résister à la chute mondiale du prix du coton? Faudrait-il accorder à l’industrie textile régionale des investissements nationaux et un soutien sur une période donnée pour l’aider à rivaliser efficacement avec les produits importés? Cette question mérite qu’un débat régional soit organisé pour identifier une solution qui tienne compte des intérêts des différents acteurs du sous-secteur coton africain.

  • Ce rapport a permis de démontrer le rôle primordial que continue de jouer le coton au niveau des moyens d’existence des producteurs, des processus de développement agricole, du développement économique national, du maintien des recettes en devises pour un grand nombre de pays d’Afrique de l’Ouest, de l’accès aux services et de la réduction de la pauvreté. Une analyse plus poussée, sur le terrain, serait utile pour déterminer la place en constante évolution qu’occupe le coton dans les stratégies destinées au maintien des moyens d’existence et à la réduction de la pauvreté dans un contexte de pressions sur les prix, de marchés internationaux volatils et de privatisation, ainsi que pour identifier les opportunités concrètes en matière de diversification.