Table of Contents

  • Le présent rapport synthétise cinq années de travaux de recherche analytique menés dans le cadre du projet de l’OCDE sur les Retombées sociales de l’éducation (SOL). La première phase de ce projet a consisté à développer un cadre conceptuel permettant de mettre en évidence les liens entre l’éducation et ses retombées sociales. La deuxième phase s’est attachée à évaluer les données empiriques disponibles en vue d’identifier les mécanismes par lesquels l’éducation est la plus susceptible d’avoir un impact social positif.

  • Au cours des dix dernières années, le climat politique entourant les questions du développement et de la prospérité a progressivement changé. Désormais, la portée des débats tend à dépasser les instruments traditionnellement employés pour mesurer la réussite économique, tels que le niveau de revenus, l’emploi ou le produit intérieur brut (PIB), pour englober certaines dimensions non-économiques du bien-être et du progrès social telles que la santé, l’engagement civique ou le bonheur. Parmi les principales initiatives menées récemment dans ce domaine figurent notamment la création, par le gouvernement français, de la Commission sur la Mesure de la Performance Économique et du Progrès Social (présidée par Joseph Stiglitz, Amartya Sen et Jean-Paul Fitoussi) ainsi que la naissance, au sein de l’Organisation mondiale de la santé, de la Commission des déterminants sociaux de la santé (présidée par Michael Marmot).

  • Au cours des dix dernières années, le climat politique entourant les questions du développement et de la prospérité a progressivement changé. Désormais, la portée des débats tend à dépasser les instruments traditionnellement employés pour mesurer la réussite économique, tels que le niveau de revenus, l’emploi ou le produit intérieur brut (PIB), pour englober certaines dimensions non-économiques du bien-être et du progrès social telles que la santé, l’engagement civique ou le bonheur. Parmi les principales initiatives menées récemment dans ce domaine figurent notamment la création, par le gouvernement français, de la Commission sur la Mesure de la Performance Économique et du Progrès Social (présidée par Joseph Stiglitz, Amartya Sen et Jean-Paul Fitoussi) ainsi que la naissance, au sein de l’Organisation mondiale de la santé, de la Commission des déterminants sociaux de la santé (présidée par Michael Marmot).

  • Ce chapitre présente un cadre empirique utilisé par les chercheurs pour évaluer la contribution de l’éducation au progrès social. Il passe en revue les méthodes permettant d’identifier, parmi les composantes des systèmes éducatifs, celles qui ont un impact positif sur la santé et la cohésion sociale. Ce faisant, il présente les techniques couramment utilisées pour déterminer s’il existe des liens de causalité entre certains indicateurs d’un système éducatif (durée de scolarisation, diplômes obtenus et mesures éducatives particulières, par exemple) et la santé et la cohésion sociale. Les auteurs donnent également un aperçu des méthodes employées pour identifier les mécanismes par lesquels l’éducation affecte la santé et la cohésion sociale. Ce cadre empirique, qui facilite la compréhension et l’analyse de la littérature émergente consacrée aux retombées sociales de l’éducation, sous-tend les analyses présentées aux chapitres suivants.

  • Les pays de l’OCDE s’intéressent de plus en plus à l’engagement civique et social (ECS) de leurs citoyens, en raison non seulement de sa valeur intrinsèque, mais aussi de ses effets bénéfiques potentiels sur la société. L’éducation peut-elle contribuer à renforcer l’engagement civique et social? D’un côté, les liens de causalité mis en évidence suggèrent qu’aux États-Unis, les établissements d’enseignement secondaire favorisent l’engagement politique, tandis que la situation est moins claire en Europe. D’un autre côté, les données probantes disponibles nous renseignent peu sur l’effet potentiellement stimulant de l’éducation sur l’engagement civique, la confiance interpersonnelle et la tolérance. Le manque de données probantes fiables concernant les effets nets de l’éducation indique peut-être que certaines composantes des systèmes éducatifs sont plus efficaces que d’autres dans ce domaine. Les données disponibles suggèrent que les informations sur les pratiques et les institutions démocratiques fournies aux élèves durant les cours d’éducation civique ont un impact limité sur leur degré d’engagement civique et social. En revanche, le renforcement des compétences cognitives, le développement des compétences socio-émotionnelles et l’adoption des comportements qui sous-tendent une citoyenneté active sont plus prometteurs à cet égard.

  • Malgré l’allongement rapide de l’espérance de vie observé dans les pays de l’OCDE, la détérioration de l’hygiène de vie et la forte augmentation des problèmes de santé chroniques suscitent de vives inquiétudes. L’éducation peut-elle aider les pouvoirs publics à relever ces défis sanitaires ? La littérature suggère effectivement que l’éducation peut avoir un effet bénéfique sur la santé en développant les compétences cognitives et socio-émotionnelles et en favorisant l’adoption d’une bonne hygiène de vie. Ce potentiel est certes considérable, mais l’éducation peut-elle à elle seule améliorer la santé des enfants ? Les données probantes indiquent que les compétences cognitives et socio-émotionnelles de base s’acquièrent essentiellement dans la prime enfance, au sein de la famille. Sur ces bases saines, les enfants sont plus à même de mettre ensuite à profit l’apprentissage effectué en classe. L’entourage social élargi peut également compléter les initiatives scolaires et familiales. Pour que l’impact sanitaire de l’éducation soit à la fois pertinent, significatif et durable, il est essentiel que les établissements scolaires identifient et privilégient les mesures efficaces, améliorent les approches moins prometteuses et assurent la cohérence entre leurs initiatives et celles menées dans l’environnement familial et local. Enfin, les responsables politiques ont également un rôle à jouer, en veillant à la cohérence des mesures prises dans les différents secteurs et aux différents niveaux d’enseignement.

  • Ce chapitre présente les résultats d’une évaluation axée sur la rentabilité de différentes mesures de sensibilisation (interventions dans les écoles, interventions dans l’entreprise ou campagnes médiatiques) ayant pour objectif de réduire les invalidités associées à l’obésité. Les résultats indiquent qu’à court terme, les mesures les plus rentables sont celles qui utilisent les médias. Toutefois, à long terme, toutes les mesures présentent un rapport coût-efficacité intéressant, notamment par rapport aux initiatives de santé basées sur un suivi médical ou la réglementation de la publicité alimentaire, par exemple.

  • Ce chapitre formule un certain nombre de conclusions politiques à la lumière des résultats du présent rapport. L’éducation n’est pas un remède miracle, mais elle peut largement contribuer à promouvoir la santé et la cohésion sociale en développant les compétences cognitives, sociales et émotionnelles ainsi que les principes, les pratiques et les normes qui sous-tendent une hygiène de vie saine et une citoyenneté active. Ces compétences seront mieux développées si la famille et l’environnement social élargi appuient les efforts menés en milieu scolaire. Il faut donc assurer la cohérence des mesures prises dans les différents secteurs et à tous les niveaux d’enseignement. L’éducation et la protection de la petite enfance montrent comment concevoir des approches intégrées et coordonnées et comment étendre ces approches à d’autres niveaux d’enseignement. Le défi est certes ambitieux, mais l’amélioration de l’éducation peut contribuer de façon décisive au bien-être et au progrès social.