Table of Contents

  • Les habitudes de consommation et le comportement des ménages ont des répercussions profondes sur les stocks de ressources naturelles et la qualité de l’environnement. La Stratégie de l’OCDE pour une croissance verte ( www.oecd.org/greengrowth ), et c’est là un de ses enseignements majeurs, nous a montré combien il est important de regarder du côté de la demande. Les gouvernements des pays de l’OCDE ont mis en place un large éventail de mesures afin d’inciter les consommateurs à tenir compte de l’impact environnemental de leurs achats et de leurs habitudes. Et pourtant, les conséquences de ces mesures sur les décisions que prennent les ménages ne sont pas toujours bien comprises.
  • Cet ouvrage est le produit du Groupe de travail sur les politiques d’environnement nationales (appelé aujourd’hui Groupe de travail sur l’intégration des politiques environnementales et économiques), qui dépend du Comité des politiques d’environnement (EPOC). Les orientations, commentaires et suggestions des délégués se sont révélés extrêmement précieux.

  • Les schémas de consommation et le comportement des ménages ont un impact déterminant sur les stocks de ressources naturelles et la qualité de l’environnement. C’est pourquoi les gouvernements ont adopté une large panoplie de mesures afin d’inciter les consommateurs à intégrer le souci de l’environnement dans leurs achats et leurs habitudes. Parmi les initiatives récentes, on retiendra l’abandon des ampoules à incandescence, l’introduction des labels de performance énergétique pour les logements ainsi que l’adoption d’incitations fiscales en faveur des véhicules roulant avec des carburants de substitution.

  • D’après les projections, les répercussions sur l’environnement des modes de vie des ménages devraient s’accentuer. A l’heure où les gouvernements conçoivent des politiques environnementales destinées à favoriser un comportement plus écologique, l’enquête réalisée par l’OCDE apporte des éclairages sur les facteurs qui déterminent nos décisions et sur les solutions « qui marchent » dans cinq domaines : la consommation d’eau, la consommation d’énergie, le choix du mode de transport personnel, la consommation d’aliments biologiques ainsi que la production et le recyclage des déchets. Avant d’en présenter les principaux résultats, nous examinerons dans ce chapitre quelques facteurs importants susceptibles de déterminer les habitudes et le comportement des ménages vis-à-vis de l’environnement. Dans un premier temps, nous nous intéresserons au contexte politique et à tout l’éventail des mesures adoptées dans les pays de l’OCDE pour influer sur les décisions des ménages. Nous accorderons une attention particulière aux attitudes et normes environnementales, de façon à mieux comprendre comment les décideurs peuvent choisir des instruments leur permettant de gagner en efficience et en efficacité.

  • Si l’essentiel de la demande d’eau provient de l’industrie et de l’agriculture, le secteur résidentiel représente entre 10 % et 30 % de la consommation totale d’eau dans les pays développés. Ce chapitre étudie les répercussions de certaines politiques publiques, celles qui concernent la tarification de l’eau et l’étiquetage des appareils ménagers, par exemple. On y analyse les déterminants des comportements consistant à économiser l’eau et à investir dans des appareils économes et on cherche à savoir si le fait d’avoir à payer l’eau en fonction du volume consommé permet effectivement d’économiser cette ressource. L’analyse porte également sur l’importance des normes environnementales des répondants. Les résultats laissent à penser que des mesures destinées à informer les ménages des conséquences pour l’environnement de leur consommation excessive pourraient jouer un rôle complémentaire non négligeable. La perception qu’ont les individus de la qualité de l’eau du robinet est prise en compte dans l’enquête. Ce chapitre présente les résultats du questionnaire portant sur l’appréciation par les ménages de la qualité de l’eau du robinet et les raisons, sanitaires ou gustatives, qui les incitent à acheter de l’eau en bouteille.

  • La demande croissante d’énergie dans le monde, notamment dans le secteur résidentiel, exerce des pressions de plus en plus fortes sur l’environnement et sera un élément capital pour la réussite des mesures prises pour parer au changement climatique. Ce chapitre étudie les effets des mesures que peuvent prendre les pouvoirs publics pour améliorer l’efficacité énergétique et favoriser le recours aux énergies renouvelables, depuis les incitations économiques - taxes sur l’énergie ou subventions accordées aux investissements dans des panneaux photovoltaïques, par exemple – jusqu’aux labels d’efficacité énergétique et aux campagnes de communication. Les principaux déterminants d’un comportement sobre en énergie ou d’une propension à investir dans des équipements consommant peu d’énergie sont analysés, avec une attention particulière à la tarification de l’énergie. L’importance de la sensibilité environnementale des répondants est prise en compte ainsi que le prix que les ménages sont disposés à payer pour les énergies renouvelables.

  • Les déchets municipaux solides sont en grande partie produits directement par les ménages, et leur traitement constitue un défi. Les résultats résumés dans ce chapitre permettent de mieux comprendre les comportements des ménages en rapport avec les déchets et fournissent ainsi aux décideurs des indications utiles pour élaborer des politiques efficaces qui incitent les individus à réduire au minimum la production de déchets par le recyclage et la prévention. Ce chapitre aborde d’importantes questions de fond comme l’impact des redevances sur la production de déchets, les taux de recyclage et les efforts de prévention de la production de déchets. Il examine aussi si la présence d’un programme de recyclage et ses caractéristiques (par exemple porte-à-porte, déchetterie, fréquence du ramassage) influent de manière significative sur la production de déchets non tries destines à être éliminés ou recycles. L’influence des attitudes générales vis-à-vis de l’environnement sur le comportement des ménages est également analysée.

  • Le secteur des transports est l’un des principaux responsables du changement climatique. Le transport des personnes contribue notablement à la pollution atmosphérique locale et régionale en rejetant des polluants comme les oxydes d’azote et le monoxyde de carbone. Ce chapitre examine les effets de différents types de politiques publiques qui agissent sur la demande de transport, et qui vont des mesures tarifaires, comme les taxes sur les carburants ou les incitations financières à acheter des véhicules « propres », à la mise en place d’infrastructures de transport, en passant par l’étiquetage des véhicules. Il analyse les principaux facteurs qui ont un effet sur le taux de motorisation, l’utilisation et le choix de la voiture, ainsi que les facteurs qui encouragent l’utilisation des transports en commun. Une attention particulière est accordée à l’impact du prix relatif de différents modes de transport sur le choix du mode. Le poids des « normes environnementales » dans les décisions prises en matière de mobilité individuelle est également examiné, ce qui permet de mieux comprendre comment la sensibilisation du public aux effets environnementaux de l’usage de la voiture particulière peut compléter d’autres politiques.

  • La production et la consommation d’aliments exercent des pressions croissantes sur l’environnement, notamment parce qu’elles nécessitent l’utilisation d’eau, d’énergie, de pesticides et d’engrais. Ce chapitre examine l’impact des instruments destinés à agir directement sur la décision des ménages de consommer des produits biologiques, comme les labels bio et les campagnes d’information et de sensibilisation du public. Il permet de mieux cerner les principales motivations à consommer des aliments biologiques. L’importance des considérations d’ordre privé, telles que les préoccupations liées à la santé, est comparée à celle des motivations environnementales. Ce chapitre examine aussi le prix que les ménages sont prêts à payer pour consommer des produits biologiques plutôt que des produits conventionnels.

  • Ce chapitre de conclusion présente d’importants enseignements d’ordre général qui se dégagent de cette enquête en ce qui concerne la conception des mesures visant la demande et les moyens d’en accroître l’impact au niveau des individus ou des ménages. Il résume ensuite les principales constatations faites dans les cinq domaines examinés : consommation d’eau, consommation d’énergie, production de déchets et recyclage, choix du mode de transport personnel et consommation d’aliments biologiques. Le chapitre met également en exergue les enseignements quant à la meilleure façon de choisir et d’associer les instruments d’action pour améliorer l’efficacité et l’efficience des politiques visant à rendre le comportement des ménages plus respectueux de l’environnement. Il expose enfin les prochaines étapes, avec la réalisation d’une nouvelle enquête en 2011.

  • L’enquête de l’OCDE sur le comportement des ménages a été réalisée via Internet, solution rentable et riche en possibilités pour la collecte de données à grande échelle1. Un institut de sondage (Lightspeed Research) a été chargé de recueillir les réponses au questionnaire fournies en ligne par ses panels de consommateurs dans plusieurs pays. L’OCDE a soigneusement sélectionné la société de sondage afin de réduire les problèmes qui peuvent être liés aux enquêtes en ligne, notamment les échantillons biaisés, les répondants professionnels et les réponses superficielles. La taille, la sélection, la gestion et la représentativité du panel utilisé par la société de sondage ont donc été minutieusement vérifiées. Notamment, les règles adoptées pour gérer le panel – par exemple les modalités utilisées pour motiver les répondants et le nombre maximum d’enquêtes auxquelles les panélistes peuvent participer chaque année – ont été étudiées de près.