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Utiliser le terme de « révolution » pour évoquer la façon dont notre vie a changé au cours des décennies qui viennent de s’écouler n’est en rien exagéré. Les outils et les technologies de l’information et de la communication auxquels nous avons recours aujourd’hui n’étaient même pas concevables en 1980. Nos modes de vie et de travail ont radicalement changé, tout comme le bagage de compétences requis pour participer pleinement à nos sociétés hyper-connectées et à nos économies toujours plus axées sur le savoir, et pour exploiter les avantages qui en découlent.
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La révolution technologique amorcée au cours des dernières décennies du XXe siècle touche presque toutes les facettes de la vie au XXIe siècle : de la façon dont nous « parlons » avec nos amis et nos proches, à la façon dont nous faisons nos achats, en passant par nos habitudes professionnelles et notre lieu de travail. Les services de transport et de communication ont gagné en rapidité et en efficacité, et facilitent désormais les déplacements partout dans le monde des personnes, des marchandises, des services et des capitaux, entraînant la mondialisation des économies. Ces mutations sociales et économiques ont, à leur tour, fait évoluer la demande envers les compétences. Alors que l’automatisation gagne sans cesse le secteur industriel et certaines tâches peu qualifiées, les besoins en aptitudes cognitives routinières et en savoir-faire artisanal vont en diminuant, tandis que les compétences en traitement de l’information et d’autres aptitudes cognitives et compétences interpersonnelles de haut niveau sont toujours plus prisées. En plus de maîtriser les compétences propres à leur emploi, les travailleurs du XXIe siècle doivent posséder un bagage de compétences en traitement de l’information et différentes compétences « génériques », telles que la communication interpersonnelle, l’auto-organisation et la capacité d’apprentissage. Posséder ces compétences permet aux travailleurs de faire face aux incertitudes d’un marché du travail en mutation.
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Une décennie après avoir publié les résultats de la première enquête de son Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), évaluation de premier plan sur les connaissances et les compétences des élèves de 15 ans, l’OCDE a procédé à sa première Évaluation des compétences des adultes, qui étend l’évaluation des compétences à l’ensemble de la population adulte. Cette étude, lancée dans le cadre du Programme de l’OCDE pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PIAAC), se penche sur des compétences analogues à celles évaluées par l’enquête PISA (littératie, numératie et résolution de problèmes). Bien que leurs modalités d’évaluation soient différentes afin de refléter les différents contextes de vie des élèves de 15 ans et des adultes, ces deux enquêtes sont complémentaires : la vocation de l’enquête PISA est d’identifier comment améliorer l’apprentissage des élèves, les pratiques d’enseignement et le fonctionnement des établissements scolaires, tandis que l’Évaluation des compétences des adultes met l’accent sur la façon dont les adultes peuvent développer, utiliser et mettre à profit leurs compétences.
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Ce chapitre présente dans les grandes lignes l’Évaluation des compétences des adultes (PIAAC). Il est d’abord question de l’évolution des besoins en compétences ces dernières décennies : comment et pour quelles raisons la nature des compétences a-t-elle évolué ? L’analyse porte sur le développement des technologies de l’information et de la communication, et sur les changements structurels dans la sphère économique. Le chapitre précise ensuite comment cette première évaluation internationale des compétences des adultes en littératie, en numératie et en résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique peut aider les décideurs politiques à trouver les solutions adéquates pour faire face à un marché du travail mondial en pleine mutation.
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Ce chapitre propose une vue d’ensemble du niveau et de la répartition des compétences clés en traitement de l’information parmi les populations adultes des pays qui ont participé à l’Évaluation des compétences des adultes (PIAAC). Les résultats sont présentés séparément pour la littératie, la numératie et la résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique. Cette partie du rapport présente la répartition des adultes entre les différents niveaux de compétence, les compétences moyennes des adultes et les variations de score parmi ceux-ci. Pour aider le lecteur dans son interprétation, la description des aptitudes concrètes des adultes ayant obtenu un score donné accompagne les résultats.
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Ce chapitre analyse les résultats de l’Évaluation des compétences des adultes (PIAAC) et montre la répartition des compétences en littératie, en numératie et en résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique en fonction de différentes caractéristiques socio-démographiques (le milieu socio-économique, le niveau de formation, le statut au regard de l’immigration, la langue, l’âge, le sexe et le type de profession). Les compétences moyennes au sein des pays sont également examinées en tenant compte des variables mentionnées ci-dessus.
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Ce chapitre porte sur l’utilisation dans le cadre professionnel des compétences en traitement de l’information et des compétences génériques, telle que mesurée par l’Évaluation des compétences des adultes (PIAAC). Il se penche sur l’utilisation de ces compétences dans les différents pays, selon des caractéristiques socio-démographiques et propres aux professions. Il jette un éclairage nouveau sur l’inadéquation entre d’une part, les qualifications ou la maîtrise des compétences des travailleurs, et d’autre part, les qualifications ou compétences requises dans le cadre professionnel. Les inadéquations entre qualifications et compétences font alors l’objet de comparaisons, et leur effet sur les salaires est abordé.
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Ce chapitre examine les processus et activités qui permettent de développer et de conserver les compétences, ainsi que les facteurs qui conduisent à leur déclin. L’impact de l’âge, du niveau de formation et de la participation à des formations d’apprentissage pour adultes sur le niveau de compétence en littératie, en numératie et en résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique, tel que mesuré par l’Évaluation des compétences des adultes (PIAAC), est étudié en détail. Ce chapitre établit par ailleurs que la pratique d’activités pertinentes dans le cadre privé a des retombées plus importantes sur la maîtrise des compétences évaluées que la pratique d’activités analogues dans le cadre professionnel.
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Ce chapitre indique de manière détaillée comment les compétences en littératie, en numératie et en résolution de problèmes dans des environnements à forte composante technologique, telles que mesurées par l’Évaluation des compétences des adultes, sont positivement corrélées avec d’autres facettes du bien-être, notamment la participation au marché du travail, l’emploi, la rémunération, l’état de santé, l’implication dans la vie associative ou le bénévolat, ou encore le sentiment personnel d’avoir une influence sur le processus politique. Ce volet du rapport suggère que l’amélioration de l’enseignement de la littératie et de la numératie dans le cadre scolaire et dans les programmes pour adultes disposant de compétences limitées en littératie, en numératie et en informatique pourrait avoir des retombées économiques considérables tant pour les individus que pour la société.
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