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  • Les gouvernements doivent relever le défi de mettre en œuvre des politiques publiques durables qui dépassent la stricte dimension économique pour accroitre le niveau de bien-être des populations. Cette ambition requiert une réflexion qui réponde à la fois aux objectifs économiques, sociaux, et environnementaux des pays et permette d’atteindre une croissance économique inclusive, équitable et durable.

  • Le Maroc a l’ambition, exprimée au plus haut niveau, de rejoindre le groupe des pays dits émergents, fort du modèle de développement qui lui est propre. Depuis la fin des années 1990, la croissance économique est soutenue – près de 5 % par an – et moins volatile que par le passé, l’inflation est maîtrisée et un ambitieux programme d’investissement et de réformes a été mis en œuvre. La dynamique de développement a permis au Maroc d’améliorer le bien-être de ses habitants, en éradiquant l’extrême pauvreté, en améliorant sensiblement l’accès aux infrastructures de base et en atteignant la scolarisation primaire quasi-universelle. D’importants défis demeurent cependant pour accélérer la croissance et la rendre plus inclusive. Cela passe notamment par le développement de l’emploi formel, l’accroissement de la productivité et la lutte contre les inégalités.

  • Démographie, géographie et régime politique

  • Le Maroc est engagé depuis la fin des années 90 sur une trajectoire de développement stable, cherchant à rejoindre les rangs des pays émergents. La croissance est soutenue – proche de 5 % par an – et moins volatile que par le passé, le déficit public se réduit et l’inflation est maîtrisée, ce qui a permis d’importantes améliorations des conditions de vie des Marocains et le recul de la pauvreté. Le pays a aussi réussi son entrée sur certains marchés internationaux clés, comme l’automobile, aujourd’hui l’un de ses principaux secteurs exportateurs. Sur le plan politique, les retombées du Printemps arabe ont été moins marquées que dans des pays voisins, le fort attachement citoyen au système monarchique et à la personne du Roi ainsi que la refonte de la Constitution en 2011 ayant joué des rôles importants.

  • Ce chapitre dresse un résumé du premier volume de l’Examen multidimensionnel du Maroc en se basant sur les analyses et les principaux résultats des chapitres suivants. Dans un premier temps, le chapitre présente les performances du pays sur le plan macroéconomique, du bien-être des citoyens et institutionnel. Il s’intéresse ensuite au modèle de développement marocain et aux choix d’orientation des politiques publiques qui en découlent, avant de souligner leur insuffisante cohérence. Sont enfin présentées les principales contraintes au développement : formation des compétences, dynamique de compétitivité et efficacité de l’action publique.

  • Ce chapitre passe en revue les performances macroéconomiques du Maroc à la lumière des grands choix qui ont marqué les politiques de développement dans les années 90 et 2000. Il ressort de cette analyse trois constats majeurs. Premièrement, le Maroc a atteint une certaine stabilité macroéconomique, au prix d’un dynamisme modéré en termes de création d’emplois, de croissance et de productivité. Deuxièmement, son déficit extérieur peine à se résorber malgré le succès des « métiers mondiaux ». Troisièmement, la structure de l’économie n’évolue que lentement.Par ailleurs, des limites subsistent au regard des objectifs de transformation structurelle : l’accumulation de capital, principal moteur de la croissance, se heurte à des limites de financement. Plusieurs des outils de soutien à la demande intérieure génèrent des distorsions qui limitent la croissance de la productivité à long terme. L’action structurante de l’État, en particulier dans les grands projets, peut être plus efficace si elle est rendue plus cohérente. Le modèle se trouve en mutation, en raison de deux évolutions majeures dans les politiques : la réforme de la compensation et la transition vers l’économie verte.

  • Ce chapitre s’intéresse à la compétitivité de l’économie marocaine. Dans un premier temps, les leviers pour accélérer la transformation structurelle de l’économie sont analysés. L’amélioration de la productivité du travail et une série de contraintes transversales ou spécifiques aux secteurs sont passées en revue. Le chapitre fait ensuite le bilan du positionnement du Maroc à l’international et de la diversification du tissu productif. Le pays a réussi son pari d’attirer de nombreux investissements étrangers soutenant le développement des secteurs porteurs et la création d’emplois. À l’inverse, les balances commerciales des accords de libre-échange conclus par le Maroc sont déficitaires. Les exportations, bien que diversifiées, présentent peu d’avantages comparatifs et restent concentrées sur les partenaires commerciaux traditionnels. Enfin, la bonne intégration du Maroc aux chaînes de valeur mondiales contraste avec les répercussions en matière d’emploi et de valeur ajoutée locale, encore trop limitées pour bénéficier pleinement à l’économie nationale.

  • Ce chapitre présente le cadre d’analyse de l’OCDE pour la croissance inclusive et examine les niveaux de vie multidimensionnels du Maroc à l’aune de ceux des pays de comparaison. Il analyse également l’évolution des inégalités économiques et des disparités spatiales. Enfin, il montre que les inégalités se retrouvent dans les domaines sociaux. Les défaillances dans les secteurs de l’éducation, de la santé et sur le marché de l’emploi créent d’importantes distorsions sociales, notamment entre milieux rural et urbain. Les dysfonctionnements dans le domaine de l’éducation entretiennent la faiblesse du stock de capital humain et retardent l’émergence d’une société inclusive.