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  • Le pays a changé au point de devenir méconnaissable par rapport à ce qu’il était à la chute du régime communiste en 1989. L’adhésion à l’Union européenne a été et demeure le facteur clé de la modernisation et de la réforme. Il reste cependant d’importants problèmes à résoudre et il est crucial que la Pologne persiste dans sa volonté de réforme en résistant à tout ce qui pourrait l’émousser...

  • Comme les autres pays d’Europe centrale et orientale, la Pologne a subi de profondes transformations dans les années 90 en passant de l’économie planifiée à l’économie de marché. La libéralisation des activités économiques et la démocratisation des institutions publiques ont été radicales. Aujourd’hui, la Pologne est dotée d’une économie de marché qui fonctionne et d’institutions publiques démocratiques. Le processus d’adhésion à l’UE fait avancer encore la libéralisation et la modernisation. Mais on n’en est qu’à la « fin du commencement ». Il faut consolider l’acquis, surtout dans le domaine économique, et appliquer efficacement les nouvelles réglementations. L’un des principaux défis est l’amélioration des capacités de réglementation de l’État ; il faut pour cela des ressources humaines de plus haute qualité dans le secteur public et une réglementation plus efficace à tous les niveaux d’administration. La libéralisation des monopoles d’État qui subsistent exige une approche plus courageuse et de nouvelles réformes réglementaires pour appuyer les changements structurels qui s’imposent. Ce qu’il faut surtout retenir de cet examen, c’est la nécessité d’une réforme permanente.

  • Comme dans les autres pays d’Europe de l’Est, la transition de la Pologne vers l’économie de marché démocratique s’est faite au prix d’un processus délicat de changement fondamental en matière réglementaire, allant de la déréglementation et de la privatisation à la création de nouveaux systèmes réglementaires qui soient en mesure de promouvoir une gouvernance efficace. Le véritable coup d’envoi de la transformation de l’environnement réglementaire a été donné par le gouvernement arrivé au pouvoir en 1989, en réaction à une crise qui menaçait d’entraîner le pays dans le chaos économique. Cette transformation s’est effectuée de façon pragmatique dans cinq directions : la démocratisation des institutions de l’État, les réformes destinées à établir une économie de libre marché, la décentralisation de compétences au profit des collectivités locales, l’objectif d’adhésion à l’UE, la refonte des moyens administratifs et réglementaires de l’État.

  • A l’époque du communisme, la Pologne avait conservé beaucoup des institutions et des capacités d’une économie de marché. Une activité privée substantielle persistait, mais le droit de la concurrence était tombé en désuétude. Des mesures avaient été adoptées pour permettre aux entreprises de prendre des décisions décentralisées et pour libérer les énergies du secteur privé ; ce fut par exemple le cas de la loi de 1981 sur les entreprises et de la loi de 1988 sur l’activité économique. La « thérapie de choc » économique administrée par le gouvernement en 1989 a été beaucoup plus loin, en déréglementant les prix et en modifiant le cadre juridique de l’activité économique dans des domaines comme les droits de propriété, la banque et, surtout, la législation de la concurrence.

  • La politique de libéralisation des échanges extérieurs et la qualité de l’accueil réservée aux investissements étrangers ont apporté une contribution essentielle à l’établissement d’une économie de marché. L’objectif d’adhésion à l’UE et au marché unique a été confirmé officiellement en 1991 quand la Pologne a signé, aux côtés d’autres pays d’Europe centrale, un Accord d’association (Accord européen) avec l’UE, entré en vigueur en février 1994. La partie de cet accord relative aux échanges, mise en application en 1992, prévoyait l’instauration graduelle du libre-échange des produits industriels entre la Pologne et l’UE ainsi que des concessions réciproques dans le domaine agricole. L’UE a supprimé les droits de douane et les restrictions quantitatives aux importations de la plupart des produits industriels en janvier 1995 et la Pologne a fait de même en janvier 1999.

  • Dans la plupart des pays de l’OCDE, le secteur postal reste dominé par un monopole d’État à intégration verticale, que la loi continue à protéger largement de la  concurrence dans l’essentiel de la gamme des produits. La Pologne ne fait pas exception, mais elle a libéralisé encore moins que les autres et moins que ne le demande la législation de l’UE (à laquelle elle doit se conformer pour adhérer). L’opérateur public est la Poste polonaise, qui employait 97 000 personnes en 1997. L’utilisation du système postal est relativement faible, mais devrait augmenter. Le service postal est régi par la loi de 1990 sur les communications ; il y est défini comme un service universel, ce qui confère une obligation à la Poste polonaise. Un décret de 1996 du ministre de la Communication précise la définition du service universel, les modalités des procédures de réclamation, les normes de taille des lettres, etc.…

    ...Le secteur pétrolier représente environ 20 % des approvisionnements totaux en énergie primaire en Pologne. La production nationale est très faible et la quasi-totalité du pétrole brut est importée. Les importations devraient augmenter en raison de la convergence économique de la Pologne avec l’Europe. A l’époque de la planification centralisée, le secteur se composait d’entreprises d’État spécialisées dans différentes fonctions. Depuis lors, un changement fondamental s’est opéré avec l’instauration d’un système fondé sur le marché ; les principales mesures prises à cet effet ont été la restructuration, la constitution de sociétés accompagnée de privatisations (l’État détient encore des participations substantielles, mais elles sont en voie de disparition), la libéralisation des importations et une réforme de la fiscalité....

  • Le marché polonais des télécommunications reste dominé par une poignée d’opérateurs, et en particulier par l’opérateur historique, Telekomunikacja Polska S.A. (TPSA). Dans la téléphonie fixe, le service local est habituellement assuré par un duopole (sauf dans la région de Varsovie), alors que le marché des communications à longue distance ne s’est ouvert que récemment avec trois nouveaux opérateurs. Le 1er juillet 2001, le premier des trois – Niezalezny Miedzystrefowy (opérateur interurbain indépendant) – a commencé à offrir ses services, la clientèle ayant le choix de l’opérateur pour chaque appel. Au cours des ses quatre premiers mois d’activité, on estime qu’il a pris 15 % du marché des appels à longue distance. En mars 2002, après l’ouverture du marché des communications à longue distance, le président de l ’URT, l ’Of f ice de réglementation des télécommunications, a octroyé trois nouvelles licences à de nouveaux opérateurs. Les communications internationales restent le monopole de TPSA jusqu’en 2003. Depuis 1996, trois sociétés se font concurrence dans la téléphonie mobile.