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  • La croissance économique est indispensable, mais ne représente qu’une facette d’un processus plus global de développement. Les gouvernements doivent relever le défi de mettre en œuvre des politiques publiques durables qui dépassent la stricte dimension économique pour accroître le niveau de bien-être des populations. Cette ambition requiert une réflexion qui réponde à la fois aux objectifs économiques, sociaux, et environnementaux des pays ; permette d’atteindre une croissance économique inclusive, équitable et durable ; et s’intègre ainsi dans l’esprit de l’agenda 2063 de l’Union africaine et des Objectifs de développement durable (ODD). La série de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), « Les voies de développement », vise à relever ce défi à travers les Examens multidimensionnels par pays (EMPP).

  • L’Examen multidimensionnel du Sénégal est le fruit d’un effort collaboratif du Centre de développement, du Centre de politique et d’administration fiscales, de la Direction de l’éducation et des compétences, et de la Direction de la gouvernance publique de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), soutenu par le ministère de l’Économie, des Finances et du Plan du Sénégal.

  • L’objectif des Examens multidimensionnels est de soutenir les pays dans l’élaboration de stratégies de développement. Dans le cas du Sénégal, l’Examen vise à contribuer à la préparation du second volet du Plan Sénégal émergent (PSE) 2019-23. Le PSE, débuté en 2014, constitue la stratégie décennale de développement du pays et le socle pour arriver à la vision d’Émergence en 2035 définie comme « un Sénégal émergent en 2035 avec une société solidaire dans un État de droit ». Ainsi, les analyses et conclusions de l’Examen multidimensionnel du Sénégal pourront servir aux commissions de planification actuellement à l’œuvre pour préparer le second volet du PSE.

  • Le Sénégal ambitionne d’être émergent en 2035. Pour atteindre cet objectif, le pays a mis en place une stratégie de développement décennale sur la période 2014-23, le Plan Sénégal émergent (PSE). Si la croissance économique est au rendez-vous, dépassant le seuil des 6 % depuis 2015, les relations, interactions et engagements mutuels entre l’État et la société sénégalaise, ou contrat social, montrent des signes de fragilité. Or, bien que le contrat social sénégalais repose sur de nombreuses forces (stabilité politique, confiance dans les institutions publiques, solidité des liens sociaux), la persistance de ces difficultés pourrait, dans une certaine mesure, ralentir la bonne réalisation de l’émergence du pays.

  • Ce chapitre met en exergue les fragilités du contrat social sénégalais. Trois éléments du contrat social sont analysés : le fonctionnement du système éducatif, du système fiscal et de l’administration publique. Pour chacun d’entre eux, des recommandations de politiques publiques sont proposées dans l’optique de l’émergence du Sénégal en 2035. Enfin, ce chapitre présente quatre scénarios et leurs éventuelles implications pour anticiper les tendances futures mondiales et nationales, et assurer que le Sénégal adapte suffisamment les réformes à mettre en œuvre.

  • Ce chapitre présente un ensemble de mesures à mettre en œuvre pour assurer que l’éducation soit le moteur du Plan Sénégal émergent (PSE). Le premier aspect traité est l’efficacité de la dépense éducative, en particulier la prévisibilité et la visibilité de la dépense, les dépenses des ménages, et les outils de contrôle et la gestion des ressources humaines (GRH). Le système de formation des professionnels de l’enseignement est ensuite analysé, qu’il s’agisse de la formation initiale ou continue. Le dernier axe étudié est l’équité et la diversification de l’offre éducative, avec une attention particulière pour l’éducation non-formelle (ENF), l’alphabétisation, l’éducation religieuse, ainsi que la formation professionnelle et technique (FPT).

  • Ce chapitre décrit la structure fiscale du Sénégal, puis présente les deux axes stratégiques pour renforcer la mobilisation des recettes fiscales de façon à soutenir l’émergence du Sénégal. Le premier axe porte sur l’amélioration du climat des affaires. L’élargissement de l’assiette fiscale, la réduction de la complexité fiscale, le renforcement des règles fiscales internationales et la place des revenus issus des ressources naturelles sont tour à tour explorés. Le deuxième axe concerne le renforcement de l’administration fiscale, qui passera notamment par une meilleure coopération au sein de l’administration, la modernisation de son système informatique, la mise en place d’un système de gestion du risque et l’amélioration des procédures de remboursement de crédits de taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Enfin, une dernière section est consacrée à la formalisation des acteurs du secteur informel.

  • Ce chapitre vise à apporter des recommandations pour que l’administration publique sénégalaise devienne un catalyseur du développement. Une première section présente les difficultés actuelles du fonctionnement de l’administration sénégalaise, ainsi que l’importance d’une approche intégrée et coordonnée dans le pilotage de sa modernisation. La professionnalisation de la gestion des ressources humaines (GRH) fait l’objet d’une deuxième section. La dernière section traite en détail de la notion de gouvernement ouvert comme vecteur de promotion du contrat social.