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  • Le Maroc prend des mesures pour établir un gouvernement ouvert et réactif. Sa nouvelle constitution, approuvée en 2011, jette les bases d’une culture d’ouverture dans l’économie, la société et le secteur public. Au cours des deux dernières décennies, le gouvernement du Maroc a progressivement intégré l’utilisation des technologies numériques dans ses processus internes pour devenir plus agile et plus fonctionnel, et améliorer la prestation de services. Des progrès substantiels ont été réalisés dans la numérisation des services publics et dans la sensibilisation du public aux opportunités créées par les technologies numériques. Néanmoins, dans un contexte de mutation technologique rapide, où les citoyens et les entreprises attendent de plus en plus simplicité, efficacité et ouverture dans l’interaction avec le secteur public, le Maroc doit relever le défi d’intégrer les technologies numériques de manière plus cohérente et durable. Comme le souligne la Recommandation de l’OCDE sur les stratégies de gouvernement numérique (2014), le défi n’est plus aujourd’hui d’introduire les technologies numériques dans les activités du secteur public, mais de les intégrer dès le départ dans les efforts du gouvernement visant à moderniser l’administration publique dans tous les domaines politiques et à tous les niveaux de gouvernement.

  • Les technologies numériques sont de plus en plus répandues dans la société, affectant profondément les interactions et la dynamique sociales. Dans ce contexte, les gouvernements doivent repenser leur rôle, leur champ d’action et leurs méthodes de travail pour s’adapter à l’évolution des attentes et des besoins. Les technologies numériques devraient être considérées comme un élément essentiel de la conception et de la mise en œuvre des politiques et services publics. Cela est particulièrement vrai lorsque les gouvernements développent de nouvelles façons d’interagir avec les citoyens et les entreprises, notamment en travaillant ensemble pour créer de la valeur publique en utilisant « le gouvernement comme plate-forme ». La transformation numérique du secteur public implique un passage de l’administration en ligne, ou de la numérisation des processus d’affaires et de prestation de services sur papier, à une réorganisation « numérique par conception » des services et des processus. Cette transformation exige des gouvernements qu’ils adoptent une approche axée sur les utilisateurs, habilitant les citoyens et les entreprises à interagir et à collaborer avec le secteur public pour déterminer et répondre à leurs propres besoins.

  • La montée en puissance des plateformes et réseaux numériques, le « cloud computing », la technologie mobile, l’intelligence artificielle et l’internet des objets transforment rapidement les économies et les sociétés, avec d’énormes implications pour les opérations quotidiennes des gouvernements. L’incapacité à adapter les capacités, le flux de travail, les processus commerciaux, les méthodologies et les cadres du secteur public à cet environnement nouveau et changeant expose les gouvernements à des risques importants : des prestations de services insatisfaisantes, une mauvaise performance des dépenses publiques, la violation de la vie privée et de la sécurité publique.

  • Le présent chapitre précise le contexte dans deux domaines : premièrement, le contexte du cadre d’analyse des gouvernements numériques utilisé par l’OCDE et la Revue elle-même. Il fournit des informations sur la manière dont cette revue s’inscrit dans les objectifs généraux du Programme-pays Maroc au sein de l’OCDE. Deuxièmement, il introduit les facteurs contextuels qui influencent l’environnement numérique au Maroc. Il prend en compte à la fois le développement de l’économie numérique du pays et l’état actuel du gouvernement en termes de digitalisation. Un aperçu des performances économiques récentes est fourni, ainsi qu’une discussion sur les défis de la transformation numérique du pays.

  • Ce chapitre se penche sur la gouvernance du gouvernement numérique au Maroc. Utilisant le Cadre de l’OCDE pour la transformation numérique du secteur public, il met en évidence les tendances actuelles de la numérisation et la façon dont elles devraient avoir un impact sur les opérations du secteur public, et la gouvernance de la numérisation plus spécifiquement. Il examine l’expérience du Maroc avec sa stratégie Maroc Numéric 2013 et les insuffisances de ses processus de gouvernance. Il évalue ensuite la nouvelle stratégie Maroc Numéric 2020. Sur la base des expériences et des meilleures pratiques des pays de l’OCDE, le chapitre examine différentes solutions pour la gouvernance numérique, couvrant la gouvernance des décisions stratégiques, la gouvernance des projets TIC, les systèmes de suivi et d’évaluation ainsi que les mécanismes de financement des initiatives de gouvernement numérique. Le chapitre propose des recommandations visant à renforcer la gouvernance du gouvernement numérique de manière à assurer une coordination et une exécution efficaces des initiatives numériques et à encourager la collaboration entre les secteurs publics.

  • Ce chapitre fournit un aperçu général et une évaluation de l’adoption des méthodologies numériques dans le secteur public marocain et examine comment le gouvernement numérique peut aider à créer et promouvoir une culture d’ouverture dans l’administration publique. Le chapitre commence par une évaluation de l’utilisation de la technologie par le Maroc pour promouvoir l’inclusion, l’ouverture et la transparence dans le gouvernement marocain, en identifiant les domaines d’opportunité. Il évalue ensuite comment la technologie est actuellement déployée et examine comment de nouvelles approches peuvent aider à transformer les services publics et les systèmes, les processus, les organisations, les infrastructures et la culture qui les sous-tendent afin de les réorganiser autour des besoins des citoyens. En outre, le chapitre examine le rôle des données comme une infrastructure favorable pour la transformation numérique des services, des politiques et des opérations des organisations et des politiques de l’état actuel des données dans l’administration publique marocaine. Le chapitre se termine par une brève évaluation de la cybersécurité et des politiques de confidentialité au Maroc, leurs rôles pour garantir la confiance des citoyens dans l’utilisation de la technologie par le gouvernement, et les initiatives pour des améliorations futures.

  • Ce chapitre examine le potentiel du gouvernement numérique pour le développement régional dans un contexte d’adoption rapide des technologies numériques par les citoyens et les entreprises marocaines. Le chapitre passe en revue la mise en œuvre en cours des réformes de la décentralisation et de la régionalisation et les opportunités et les risques qu’elles posent aux efforts du gouvernement pour obtenir des avantages numériques sur l’ensemble du territoire. Le chapitre examine comment améliorer la coordination et la collaboration entre les paliers de gouvernement et propose une évaluation des principaux facteurs de base nécessaires à la transformation numérique de l’administration territoriale du pays. Le chapitre se termine par une évaluation des capacités institutionnelles du secteur public afin de mettre en œuvre un gouvernement numérique à travers le Maroc et d’examiner des stratégies utiles pour renforcer ces capacités à court et à long terme.