Table des matières

  • L’élévation du niveau des mers est l’un des grands enjeux pointés par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat dans son rapport spécial publié récemment sur le « Réchauffement planétaire de 1.5 °C ». Il est désormais quasi certain que le niveau des mers augmentera d’au moins un mètre, et cette hausse pourrait même intervenir dans les 80 prochaines années selon certaines modélisations, avec à la clé des conséquences graves qui causeront des dommages aux infrastructures, la disparition de terres et des déplacements de populations. Même si nous parvenons à limiter la hausse des températures à 1.5 °C, le niveau des mers continuera de s’élever pendant encore plusieurs siècles sous l’effet des gaz à effet de serre déjà émis. Si la vie en bord de mer s’est toujours accompagnée de certains risques de submersion et d’érosion, le changement climatique est appelé à modifier nos littoraux et nous devons nous préparer à cette nouvelle réalité.

  • Zone côtière : interface entre terre et mer.

  • Les populations sont depuis longtemps attirées vers les zones côtières par la présence de liaisons de transport, les aménités offertes et la possibilité d’accéder aux ressources de la mer. Le littoral présente de nombreux avantages, mais expose aussi les personnes qui y vivent et les actifs qui y sont implantés à une série d’aléas, parmi lesquels les ondes de tempête. La hausse du niveau des mers imputable au changement climatique ne fera qu’amplifier les risques d’inondation et d’érosion dans les zones littorales de la planète, et pourrait même faire disparaître entièrement sous les flots certaines terres aujourd’hui émergées. L’augmentation des risques ira de pair avec celle des coûts humains et économiques provoqués par les événements extrêmes et les changements qui se manifestent lentement. Selon de nouvelles modélisations, dans le cadre d’un scénario haut d’élévation du niveau des mers, les coûts des dommages résiduels pourraient atteindre entre 1 700 et 5 500 milliards USD au cours du XXIe siècle.

  • Ce chapitre donne un aperçu des risques grandissants qui pèsent sur les zones côtières du fait de la hausse du niveau des mers, des coûts économiques que cela occasionne et des implications pour l’action des pouvoirs publics. Il passe en revue l’état des connaissances scientifiques sur la hausse du niveau des mers et les aléas d’inondation dans les zones côtières. Il examine ensuite les coûts et les avantages de l’adaptation dans le contexte de la hausse future du niveau des mers, en s’intéressant tout particulièrement aux mesures de protection du littoral. Puis, l’adaptation des zones côtières dans l’optique d’un processus décisionnel robuste est analysée. Pour finir, le chapitre examine les implications pour l’action des pouvoirs publics des connaissances aujourd’hui disponibles sur les coûts et les avantages de cette adaptation, ainsi que les priorités qui devront être celles des travaux de recherche futurs afin d’étayer les politiques en la matière.Ce chapitre a été rédigé par Alexander Bisaro, Jochen Hinkel et Daniel Lincke, du Global Climate Forum (Berlin) et du Département d’Économie des ressources naturelles, Université Humboldt (Berlin).

  • Les évolutions décrites dans le chapitre 1 mettront à rude épreuve la capacité des dispositifs de gestion des zones côtières à maintenir un niveau de risque acceptable pour un coût raisonnable. Ce chapitre analyse les possibilités de recourir à différentes stratégies d’adaptation pour répondre à l’augmentation des risques dans les zones côtières et à leurs conséquences redistributives. Il examine ensuite comment le défaut d’alignement des incitations, des moyens et des fonctions dans les zones côtières peut avoir un effet dissuasif sur la réduction des risques, installer durablement certaines politiques et déboucher globalement sur une situation inefficiente.Ce chapitre a été rédigé par Lisa Danielson et Michael Mullan, de l’OCDE, avec le concours d’Alexander Bisaro, du Global Climate Forum.

  • Le présent chapitre passe en revue les moyens dont disposent les gouvernements nationaux pour veiller à ce que toutes les parties prenantes soient dûment encouragées à s’adapter à la montée des risques dans les zones côtières et disposent des bons outils pour le faire. En s’appuyant sur l’étude des plans nationaux d’adaptation, il analyse les pratiques actuelles d’adaptation à la hausse du niveau des mers dans les pays de l’OCDE. Enfin, il se penche sur les dispositifs institutionnels indispensables pour apporter une réponse efficiente, efficace et équitable aux risques qui pèsent sur les zones littorales, en mettant à profit l’examen des pratiques actuelles et les études de cas par pays présentés dans les divers chapitres de ce rapport. Ce chapitre a été rédigé par Lisa Danielson et Aurélien Seawert, de l’OCDE, et Alexander Bisaro, du Global Climate Forum.

  • Ce chapitre propose un examen approfondi du Land allemand du Schleswig-Holstein, dont les profils de risques côtiers diffèrent selon que l’on s’intéresse au littoral de la mer du Nord ou à celui de la mer Baltique. Cette étude de cas, qui porte sur les décisions relatives à l’adaptation et à la protection des côtes prises par plusieurs communautés des côtes de la mer Baltique, présente les facteurs qui favorisent ou freinent le soutien du pouvoir central aux mesures adoptées localement pour faire face aux risques côtiers liés à l’élévation du niveau de la mer sur le long terme.Ce chapitre a été rédigé par Alexander Bisaro et Jochen Hinkel, du Global Climate Forum (Berlin) et du Département d’Économie des ressources naturelles, Université Humboldt (Berlin).

  • Ce chapitre décrit un projet de réalignement d’une partie de la digue North‑Onslow, près de la ville de Truro au Canada. Ce projet visait plusieurs objectifs : réduire le coût d’entretien de la digue, améliorer la protection des infrastructures publiques et privées et renforcer la résilience face au changement climatique par la restauration d’une plaine inondable côtière. Ce chapitre a été rédigé par Kate Sherren, de la School for Resource and Environmental Studies, Dalhousie University, Halifax ; Tony Bowron, du Department of Environmental Science, Saint Mary’s University, Halifax, et de CB Wetlands and Environmental Specialists (CBWES Inc.), Terrance Bay ; Jennifer M. Graham, de CB Wetlands and Environmental Specialists (CBWES Inc.), Terrance Bay ; H.M. Tuihedur Rahman, du Department of Geography and Environmental Studies, Saint Mary’s University, Halifax et de la School for Resource and Environmental Studies, Dalhousie University, Halifax ; et Danika van Proosdij, du Department of Geography and Environmental Studies, Saint Mary’s University, Halifax.

  • Ce chapitre décrit le processus à l’origine de la « Stratégie de gestion des risques côtiers entre Clifton et Tangoio à l’horizon 2120 », établie en partenariat par un ensemble de collectivités locales. L’étude de cas montre comment les diverses parties prenantes peuvent conjuguer leurs efforts pour prendre des décisions à long terme sur des sujets complexes et incertains, quel peut être dans la pratique le mode de mise en œuvre des « trajectoires de planification adaptative dynamique » (Dynamic Adaptive Planning Pathways), et à quel point des échanges francs et ouverts sur la question de la responsabilité et de l’obligation de rendre des comptes s’avèrent essentiels.Ce chapitre a été rédigé par Emma Corbett, du ministère de l’Environnement, et Simon Bendall, de Mitchell Daysh Limited. Remerciements : Nous sommes reconnaissants au Conseil régional de la Baie de Hawke, au Conseil du district de Hastings et au Conseil municipal de Napier du soutien apporté à la réalisation de cette étude de cas. Les conseils et la collectivité ont bénéficié de l’appui technique d’Aramanu Ropiha, d’Infometrics, Maven Consulting Ltd, Mitchell Daysh Ltd et Tonkin & Taylor Ltd. On trouvera le détail de ces travaux à l’adresse https://hbcoast.co.nz/resources/. Living at the Edge, initiative de recherche en collaboration financée par NZ National Science Challenge, a joué le rôle d’« ami critique » en faisant profiter le projet de son aide et de ses conseils indépendants.

  • Ce chapitre porte sur une région du North Norfolk, en Angleterre, où une stratégie novatrice de « repli » visant à adapter l’aménagement de l’espace au niveau local en prévision d’une augmentation du risque d’érosion côtière a été expérimentée. Cette stratégie n’a pas fait appel à des ouvrages de défense classiques, jugés peu conformes à la rationalité économique, mais elle a par contre tiré parti des politiques d’utilisation des sols, en l’associant à un financement « d’amorçage » pour mettre en œuvre un certain nombre de projets locaux. Ce chapitre a été rédigé par Nick Haigh, Analyste principal, Inondations et gestion de l’eau, Ministère britannique de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales (Defra), avec le concours de Rob Goodliffe, Conseil de district de North Norfolk, Cromer (Royaume-Uni), et Kellie Fisher, Agence pour l’environnement du Royaume-Uni.