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  • Cette édition des Perspectives de l’emploi paraît alors que le monde entier est aux prises avec une situation d’urgence sanitaire qui entraîne l’une des pires crises économiques et sociales depuis la Grande Dépression. Selon le modèle épidémiologique mis au point par l’OCDE, les restrictions drastiques imposées à la vie sociale et économique dans la plupart des pays de l’OCDE (et de nombreux autres) pour ralentir la propagation du virus ont permis d’empêcher l’effondrement des systèmes de santé et d’éviter plusieurs centaines de milliers, sinon plusieurs millions, de morts. Il ne fait toutefois aucun doute que ces mesures ont eu de très graves répercussions économiques et sociales. Des pans entiers de l’économie ont en effet cessé toute activité pendant plusieurs semaines. Entre le dernier trimestre 2019 et le deuxième trimestre 2020, on estime que le PIB de la zone OCDE a chuté de près de 15 %. Au cours des trois premiers mois de la crise du COVID‑19, dans les pays de l’OCDE pour lesquels on dispose de données, le nombre d’heures travaillées a reculé dix fois plus qu’au cours des trois premiers mois de la crise financière mondiale de 2008‑09.

  • En l’espace de quelques mois, les progrès accomplis depuis plus de dix ans ont été réduits à néant. Début 2020, le taux d’emploi dans la zone OCDE atteignait le niveau record de 68.9 %, soit 2.6 points au-dessus du précédent record établi juste avant la crise financière et économique mondiale de 2008. C’est alors que la pandémie a frappé. En quelques mois, le COVID‑19 s’est propagé à travers le monde, provoquant l’urgence de santé publique la plus importante depuis un siècle. La pandémie a déclenché la plus grave crise économique jamais enregistrée depuis la Grande Dépression des années 30. Plus de 10 millions de personnes ont été infectées par le virus, plus de 500 000 sont mortes et plusieurs milliards de dollars ont été injectés dans l’économie mondiale pour protéger les vies et les moyens de subsistance. Face à cette situation, une stratégie « en quatre R » (réponse, reconstruction, réciprocité et résilience) s’impose pour reconstruire un marché du travail plus performant, plus solide et plus inclusif.

  • La plus grave pandémie qu’ait connu le monde depuis un siècle a entraîné l’une des pires crises économiques depuis la Grande Dépression. Les pays ont réagi en instaurant des mesures de confinement et de distanciation sociale souvent strictes, qui ont permis de contenir la propagation du virus et d’éviter l’effondrement des systèmes de santé, mais surtout de limiter le nombre de décès. Cependant, face à des incertitudes très fortes, à la peur de la contagion, aux contraintes individuelles liées aux directives publiques et aux mesures de confinement imposées, l’activité économique s’est brutalement contractée. Dans les premiers mois de la crise, le nombre de demandeurs d’emploi est monté en flèche dans de nombreux pays et les projections indiquent que, dans la zone OCDE, le taux de chômage sera bien plus élevé qu’au plus fort de la crise financière mondiale. Au-delà du chômage, l’onde de choc sur le marché du travail est bien plus importante : malgré le recours massif au télétravail, dans tous les pays, le nombre d’actifs continuant à travailler s’est effondré, les entreprises ayant gelé leurs embauches et placé une partie de leurs salariés en chômage partiel indemnisé. Les données disponibles semblent également indiquer que ce sont les groupes les plus vulnérables – travailleurs peu qualifiés, jeunes et immigrés – ainsi que les femmes qui sont les plus durement touchés par la crise.

  • L’apparition du COVID‑19 et sa diffusion rapide à l’échelle mondiale ont déclenché la plus grave crise de santé publique de mémoire d’homme. La pandémie a contraint les pays à imposer des mesures d’endiguement et d’atténuation strictes et lourdement pesé sur les activités sociales et économiques, plongeant l’économie mondiale dans une profonde récession. La plupart des pays ont réagi rapidement et mis en place, dès les tout premiers stades de la crise, des mesures sans précédent pour l’emploi et la protection sociale afin d’atténuer le choc économique et de soutenir les travailleurs, leur famille et les entreprises. Le présent chapitre contient une première évaluation de l’impact initial de la crise du COVID‑19 sur le marché du travail ainsi qu’une analyse du large éventail de mesures prises par les pays. Il livre également un certain nombre de réflexions sur les changements qu’ils pourraient apporter aux mesures adoptées durant les premiers mois de la crise lors de l’assouplissement des mesures d’atténuation.

  • Le présent chapitre propose une analyse approfondie des implications, en termes de sécurité des revenus et d’incitations au travail, qu’a l’assurance chômage pour les demandeurs d’emploi ayant occupé des emplois salariés à temps partiel ou instables. Il apporte un éclairage sur l’accessibilité et la pertinence de cet outil clé de la protection sociale, ainsi que sur les incitations au travail qui visent différentes catégories de travailleurs, deux facteurs essentiels de l’élaboration et de la mise en œuvre du régime d’assurance chômage. Plus précisément, le chapitre compare les droits à l’indemnisation chômage associés à divers parcours professionnels types, y compris ceux qui impliquent une alternance entre périodes de salariat et périodes de chômage. Différentes questions sont ainsi abordées : l’octroi de l’accès aux prestations hors emploi aux travailleurs à temps partiel ou qui combinent chômage et emploi à temps partiel, les possibilités d’accumuler des droits au fur et à mesure des périodes d’emploi, la possibilité de conserver les droits « non utilisés » pour des périodes d’inactivité futures, et les stratégies d’intégration des prestations liées à l’exercice d’un emploi et des prestations hors emploi.

  • La réglementation relative aux licenciements et aux embauches – soit la législation sur la protection de l’emploi – est déterminante à la fois pour la sécurité des travailleurs et pour la capacité d’adaptation des entreprises. Le présent chapitre dresse un état des lieux de la législation sur la protection de l’emploi dans les pays de l’OCDE, en s’appuyant sur les travaux antérieurs menés par l’Organisation dans ce domaine. En tenant compte de la législation et des pratiques en vigueur, il décrit la réglementation qui encadre les licenciements individuels et collectifs de travailleurs réguliers, ainsi que celle qui porte sur l’embauche de travailleurs temporaires. Il examine également les réformes récemment engagées en matière de législation sur la protection de l’emploi. L’analyse comparative de la protection de l’emploi dans les différents pays fournie dans ce chapitre apporte un éclairage sur l’importance relative qu’accordent les différents systèmes au double objectif de protection des travailleurs et de promotion de marchés du travail adaptables.

  • Sous l’effet des mégatendances que sont l’automatisation, le vieillissement démographique et la mondialisation, la proportion d’emplois moyennement qualifiés recule dans la plupart des marchés du travail de l’OCDE (selon un processus également qualifié de « polarisation de l’emploi »). Sont considérés comme moyennement qualifiés les emplois qui se situent au milieu de l’échelle des salaires par profession. Peu de travaux ont jusqu’à présent été consacrés à la situation des travailleurs qui occupaient auparavant ce type d’emplois. Le présent chapitre s’attache, dans un premier temps, à déterminer si la contraction de la part des emplois moyennement qualifiés est plutôt imputable à un phénomène d’attrition ou à un phénomène de transition. Par attrition, on entend la baisse du nombre de jeunes travailleurs entrant sur le marché du travail par l’intermédiaire de ces emplois par rapport aux travailleurs plus âgés qui partent à la retraite. Par transition, on entend l’évolution des parcours professionnels au fur et à mesure de la vie active. Le chapitre examine ensuite les caractéristiques de ce qui pouvait, par le passé, être considéré comme un travailleur moyennement qualifié « type », et s’appuie sur le profil ainsi établi pour étudier l’évolution des emplois que ces travailleurs occupent.

  • Ce chapitre examine les résultats enregistrés sur le marché du travail par les jeunes diplômés de l’enseignement et la formation professionnels (EFP) de niveau intermédiaire, ainsi que leur évolution au cours des 10 à 15 dernières années et leurs perspectives à moyen terme. Il analyse les indicateurs relatifs à la qualité et à la quantité des emplois, et met plus particulièrement l’accent sur les types de professions qu’exercent ces jeunes. Leurs résultats sont comparés à ceux des diplômés des filières générales (à niveau d’enseignement équivalent), des diplômés de l’enseignement supérieur et des personnes non diplômées du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Le chapitre étudie en outre l’influence des caractéristiques des systèmes d’EFP nationaux sur les variations constatées des résultats. En s’appuyant sur ces observations, le chapitre s’attache enfin à définir de grandes orientations pour l’action publique dans l’objectif d’améliorer l’accès des diplômés de l’EFP à des emplois sûrs et de qualité.

  • Les tableaux de l’annexe statistique présentent les données disponibles pour les 37 pays membres de l’OCDE, y compris pour la Colombie, qui est devenue Membre le 28 avril 2020. Les données pour l’Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, le Costa Rica, la Fédération de Russie, l’Inde et l’Indonésie sont incluses dans les tableaux lorsqu’elles sont disponibles.