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  • Cette Étude est publiée sous la responsabilité du Comité d’examen des situations économiques et des problèmes de développement (Comité EDR), qui est chargé de l’examen de la situation des pays membres. La situation économique et les politiques de l’Autriche ont été évaluées par le Comité le 23 mai 2013. Le projet de rapport a ensuite été révisé à la lumière de la discussion et finalement approuvé par le Comité plénier le 10 juin 2013.Le projet de rapport du Secrétariat a été établi pour le Comité par Rauf Gönenç, Oliver Röhn et Christian Beer sous la direction d’Andreas Wörgötter. Des contributions précieuses ont été apportées par Romina Boarini. Béatrice Guérard a apporté une aide à la recherche, avec le concours de Seung-Hee Koh.L’Étude précédente de l´Autriche a été publiée en juillet 2011.

  • L’Autriche se caractérise par des niveaux élevés de bien-être matériel et de qualité de vie, avec une progression régulière du PIB par habitant qui se double de faibles inégalités de revenus, de normes environnementales élevées et d’un allongement de l’espérance de vie. Des conditions favorables au dynamisme du secteur des entreprises, de généreuses prestations en espèces permettant aux familles d’assurer une gamme étendue de services « maison », une offre étoffée de services publics et un système performant de partenariat social contribuent à ce résultat. La population autrichienne bénéficie donc à la fois de la stabilité et de l’équilibre travail-vie privée (« richesse en temps ») auxquels elle aspire et d’une économie prospère engagée dans une stratégie de mondialisation active.

  • L’Autriche a réalisé une remarquable performance, avec un taux de chômage peu élevé et une convergence régulière avec les plus hauts niveaux de PIB par habitant, et ce, dans un contexte de faibles inégalités de revenus, de normes environnementales élevées et d’allongement de l’espérance de vie. Ces résultats s’expliquent par une conjonction unique de conditions favorables au dynamisme du secteur des entreprises, un système privilégiant la prise en charge des enfants par la famille, une offre étendue et étoffée de services publics et un cadre de partenariat social performant.

  • En Autriche, le bien-être matériel et la qualité de vie sont élevés. Un mouvement constant de convergence vers un PIB par habitant élevé a permis une nette amélioration du revenu disponible des ménages. Parallèlement, grâce à une redistribution importante et efficace, les inégalités de revenu et le taux de pauvreté sont faibles. à cela s’ajoutent une augmentation du temps disponible pour les loisirs, en particulier du temps passé à la retraite, un faible taux de chômage, une bonne qualité de l’environnement, un allongement de l’espérance de vie, un réseau de soutien social efficace et un haut niveau de bien-être subjectif. L’Autriche doit ces résultats à un modèle unique en son genre, qui associe des conditions favorables au dynamisme du secteur privé, une priorité accordée à la prise en charge familiale des enfants ou des membres de la famille dépendants, une offre développée de services publics et un système de partenariat social efficace. Le degré de stabilité auquel l’Autriche est parvenue, particulièrement remarquable pour une petite économie ouverte, a peut-être concouru à la qualité de vie élevée constatée dans le pays. Un certain nombre de faiblesses existent cependant. Ainsi, les travailleurs âgés et non qualifiés et, surtout, les personnes issues de l’immigration, sont plus éloignés du marché du travail. Les résultats en matière d’éducation et de santé ne sont pas supérieurs à la moyenne de l’OCDE et des inégalités sont observées. Les services aux familles restent dans une large mesure le domaine réservé des femmes, qui, malgré la résorption de l’écart de niveau d’instruction avec les hommes, rencontrent de plus en plus de difficultés à concilier vie professionnelle et familiale et sont confrontées à un gros écart de rémunération par rapport aux hommes. Les parents isolés et les personnes issues de l’immigration ne semblent pas avoir bénéficié autant que les autres de l’amélioration du bien-être. Pour plusieurs dimensions du bien-être, les différences entre les personnes issues de l’immigration et le reste de la population sont supérieures à celles observées dans le pays moyen de l’OCDE.

  • Le bien-être des Autrichiens va se heurter à l’avenir à des défis importants liés aux tendances démographiques et environnementales, qui rendent encore plus saillants les synergies et les arbitrages entre les différents aspects du bien-être. Le vieillissement de la population nécessite un juste équilibre entre les cotisations et les droits à pension, sur la base de la réforme récente du régime de retraite. Ces progrès vont permettre aux Autrichiens de faire des choix plus éclairés entre la durée de leur vie active et de leurs cotisations et celle de leur retraite ainsi que leurs revenus en fonction de leurs préférences, sans pour autant peser sur la viabilité des finances publiques. Face à l’augmentation du taux d’activité des femmes, les politiques familiales devraient contribuer à l’égalité des chances au sein des familles et favoriser des services de soutien accessibles, abordables et efficaces. La proportion grandissante des groupes immigrés ayant un faible niveau de capital humain exige la mise en place de mesures correctives afin de préserver la cohésion sociale, et donc des efforts plus importants pour encourager la formation de capital humain et des synergies entre les sources matérielles et non matérielles du bien-être pour tous. Les pressions pesant sur l’environnement sont causées par l’étalement urbain et l’expansion rapide du transport routier. L’étalement urbain accroît le risque de crues et menace la biodiversité, tandis que la circulation automobile contribue largement à la pollution atmosphérique et à ses effets néfastes sur la santé. Pour contrer ces évolutions environnementales, il faudra mettre en place une tarification plus appropriée des externalités et de meilleures politiques de développement régional afin de promouvoir des habitats plus denses et bien desservis par les transports publics. Il faut pour cela renforcer la coordination entre les différents niveaux d’administration et mieux intégrer les politiques de développement régional, de transport et de logement afin d’en améliorer la cohérence.