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  • Cette Étude est publiée sous la responsabilité du Comité d’examen des situations économiques et des problèmes de développement de l’OCDE (Comité EDR), qui est chargé de l’examen de la situation économique des pays membres.La situation économique et les politiques du Chili ont été évaluées par le Comité le 25 septembre 2013. Le projet de rapport a ensuite été révisé à la lumière des discussions et définitivement approuvé par le Comité plénier le 4 octobre 2013.Le projet de rapport du Secrétariat a été établi pour le Comité par Sean Dougherty, Aida Caldera Sánchez, Carla Valdivia de Ritcher et Nicola Brandt, avec le concours statistique de Roselyne Jamin et Valery Dugain, sous la direction de Patrick Lenain.L’Étude précédente du Chili a été publiée en janvier 2012.

  • Grâce à des politiques macroéconomiques saines et à la forte hausse des prix des produits de base, le Chili a connu une longue phase de croissance économique et de création d’emplois que beaucoup pourraient envier. Le système bancaire est solide, tout comme la position financière des administrations publiques, ce dont témoignent les faibles écarts de rendement des obligations souveraines et les rehaussements de la cote de crédit. Selon les estimations, l’économie chilienne devrait continuer de croître à un rythme robuste. Le chômage, à un bas niveau historique, a conduit à un certain resserrement du marché du travail, mais l’inflation reste maîtrisée. Le dynamisme de la demande intérieure et l’affaiblissement des marchés étrangers ont fait basculer la balance des opérations courantes dans le déficit, qui a été financé essentiellement par l’investissement direct étranger (IDE), limitant ainsi le risque d’une inversion des flux de capitaux. Des risques de ralentissement de la croissance pourraient apparaître principalement si le prix du cuivre venait à baisser plus fortement. Les pressions inflationnistes pourraient aussi être ravivées par les tensions sur le marché du travail. Les politiques monétaires et budgétaires sont bien orientées pour faire face à ces risques à court terme, grâce notamment au taux de change flottant.

  • Le Chili a beaucoup avancé dans le renforcement de la prospérité économique et la réduction de la pauvreté. Le PIB par habitant a plus que doublé ces vingt dernières années pour devenir l’un des plus élevés d’Amérique latine. Le Chili s’appuie sur une politique budgétaire prudente et un cadre solide de ciblage de l’inflation, autant d’aspects qui sont appréciés par les agences de notation. Le secteur financier se porte bien et les pouvoirs publics ont cherché à élargir la base productive de l’économie et à favoriser l’entrepreneuriat et l’innovation par le biais d’investissements dans l’éducation et de la réduction des obstacles à l’entrée sur les marchés de produits. Cependant, le nouveau gouvernement qui prendra ses fonctions en mars 2014 à l’issue de l’élection présidentielle de 2013 devra continuer de relever les grands défis mis en évidence dans la présente Étude.

  • La croissance économique et les réformes récentes ont accru le niveau d’emploi et réduit la pauvreté globale. Les femmes et les jeunes sont de plus en plus nombreux à investir le marché du travail, mais leur taux d’activité reste faible par rapport à ceux de la plupart des pays de l’OCDE et d’Amérique latine. Les attitudes à l’égard du travail des femmes et des obligations familiales, ainsi que la réglementation relative à l’accueil des enfants, constituent un obstacle à l’emploi féminin. La qualité de l’enseignement en général et l’accès à l’enseignement supérieur se sont améliorés, mais la priorité reste placée sur les premiers cycles de l’enseignement obligatoire, et le manque de liens entre le système éducatif et les compétences professionnelles limite souvent les perspectives d’emploi. S’agissant des travailleurs peu qualifiés, l’existence d’un salaire minimum élevé et d’une protection de l’emploi rigide freine l’accès à l’emploi, et les services publics de l’emploi comme les systèmes de formation restent sous-développés. L’extension des services d’accueil des enfants, l’assouplissement du marché du travail et le renforcement des politiques éducatives et de développement des compétences, entre autres mesures, contribueraient à rendre le marché du travail plus inclusif.

  • Le Chili ne pourra améliorer son niveau de vie que si son économie devient plus innovante et plus productive. Or, la R-D des entreprises n’a pas été très intensive par le passé et l’innovation a été entravée par des obstacles de toutes sortes, notamment la pénurie de diplômés en science, technologie, ingénierie et mathématiques. Le cadre mis en place par les pouvoirs publics est depuis peu plus favorable à l’innovation, les réformes encourageant les entreprises à investir dans la R-D et à accéder à des sources de financement. Les entreprises chiliennes sont devenues plus innovantes, y compris dans les secteurs traditionnels, centrés sur les avantages comparatifs et les ressources naturelles. Le programme Start-Up Chile a suscité un intérêt international en tant qu’outil de promotion de l’entrepreneuriat, et les obstacles à la création d’entreprises ont été réduits. Le crédit d’impôt au titre de la R-D, jusque-là sous-utilisé, est désormais plus facile d’accès et un plus grand nombre d’entreprises commencent à en bénéficier. Pourtant, il est possible de développer encore le système d’innovation, d’améliorer les programmes existants et de renforcer la cohérence institutionnelle.