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  • Depuis la première Étude économique de la Chine publiée par l’OCDE en 2005, ce pays a continué de connaître une expansion rapide. L’activité résiste aussi remarquablement bien à la crise mondiale, grâce notamment à une action macroéconomique prompte et vigoureuse. Il est prévu que l’expansion économique se poursuive à moyen terme et que la Chine voie sa part dans l’économie mondiale augmenter encore. Malgré le recul récent de l’excédent de la balance des opérations courantes, certains déséquilibres demeurent, notamment un taux national d’épargne trop élevé, mais les réformes en cours devraient les atténuer au fil du temps. Les réformes structurelles se sont poursuivies sur un large front ces dernières années, l’accent étant de plus en plus mis sur la nécessité d’assurer la cohésion sociale. Malgré tout, des efforts sont en cours ou devront encore être consentis dans plusieurs domaines pour préserver l’amélioration du niveau de vie à plus long terme.

  • Depuis la première Étude économique de la Chine, établie par l’OCDE en 2005, l’économie chinoise a continué de connaître une expansion rapide, en grande partie sous l’effet du développement du secteur privé. Les exportations ont été durement touchées par la crise mondiale et l’activité s’est fortement ralentie en 2008. Cependant, des actions promptes et vigoureuses, ainsi qu’un ajustement rapide du marché du travail, ont contribué à un redressement de la croissance au deuxième trimestre 2009, plaçant la Chine en tête de la reprise mondiale. À terme, l’importance de la Chine dans l’économie mondiale va encore s’accroître, tout comme le niveau de vie dans le pays. En fait, la Chine se place déjà au deuxième rang mondial pour la taille de l’économie à parité de pouvoir d’achat, et elle devrait bientôt atteindre le même rang aux taux de change du marché. Son secteur manufacturier est déjà le deuxième au monde et elle est aussi le principal exportateur mondial de marchandises.

  • L’expansion économique spectaculaire de la Chine, qui s’est poursuivie ces dernières années, a entraîné une remarquable amélioration du niveau de vie. Le ralentissement associé à la crise financière et économique mondiale a été contenu par d’importantes mesures de relance budgétaire et monétaire, qui ont eu pour effet de doper la demande intérieure. L’excédent de la balance courante se résorbe certes un peu, mais des déséquilibres macroéconomiques subsistent, en particulier un fort taux d’épargne nationale. L’une des principales mesures d’ajustement à venir consistera à abaisser durablement l’épargne des administrations publiques. Les réformes sociales en cours pourraient bien y concourir, sous réserve qu’elles reçoivent un financement adéquat du gouvernement central. La rapide urbanisation imposera une plus forte mobilité de la main-d’oeuvre, laquelle nécessitera le démantèlement progressif du système encore rigide du hukou (permis de résidence) et des inégalités dans les droits à prestations qui l’accompagnent, en ce qui concerne notamment l’éducation, l’aide sociale, les retraites ou les soins de santé. Des services publics plus accessibles et de meilleure qualité concourront également au renforcement de la cohésion sociale. Pour préserver une croissance économique vigoureuse au-delà de la reprise actuelle, il importera de poursuivre la libéralisation des marchés des produits et des capitaux.

  • Grâce aux réformes et au développement du secteur financier, la Banque populaire de Chine (PBoC) a maintenant une bonne maîtrise des taux d’intérêt du marché monétaire. Comme ceux-ci déterminent de plus en plus les taux de prêt des banques, la banque centrale est aussi en mesure d’influer sur le coût du crédit sans recourir à ses taux de référence applicables aux banques commerciales. En outre, les taux d’intérêt sont un déterminant important de l’investissement en Chine, par l’intermédiaire du coût d’usage du capital, et l’activité économique globale a une incidence sur l’inflation. Dès lors, une politique monétaire reposant davantage sur les taux d’intérêt favoriserait la stabilisation macroéconomique, tout en évitant nombre des inconvénients de l’actuelle méthode quantitative. En outre, une plus grande flexibilité du taux de change permettrait de mieux amortir les chocs macroéconomiques et donnerait à la banque centrale plus de marge pour adapter la politique monétaire à la situation économique du moment. Parallèlement, les réorientations de la politique menée par la PBoC devraient s’appuyer sur des informations tirées du suivi d’un ensemble d’indicateurs et sur un objectif d’inflation souple.

  • Les réformes destinées à moderniser et à renforcer le secteur financier se sont poursuivies ces dernières années. L’assainissement des bilans a beaucoup avancé et on a assisté à une amélioration très marquée des systèmes de gouvernance et de gestion des risques dans les banques commerciales. Ces changements ont abouti à une consolidation des banques chinoises, qui ont jusqu’à présent bien résisté au ralentissement mondial. La réforme des marchés de capitaux a privilégié la suppression progressive des restrictions concernant les actions non négociables et la modernisation des organismes des marchés de valeurs mobilières. On a aussi pris des mesures pour faciliter l’accès au crédit des secteurs mal desservis, notamment les PME et le milieu rural. Malgré l’ouverture progressive du secteur financier aux investisseurs internationaux et l’autorisation donnée aux investisseurs nationaux d’opérer à l’étranger, la libéralisation a été lente et la participation étrangère reste très réduite dans la plupart des compartiments du marché. L’État demeure le principal propriétaire des institutions financières, ce qui amène à se demander si le système financier a la capacité de servir le secteur privé et dans quelle mesure les décisions de prêt des banques sont guidées par des considérations purement commerciales. Bien que le marché obligataire continue de se développer, l’émission de titres de sociétés est encore relativement limitée et devra s’accroître pour réduire le recours actuellement excessif au système bancaire.

  • Le niveau de concurrence sur les marchés de produits est un facteur important de croissance économique tant dans les pays développés que dans ceux en développement. Ce chapitre présente et utilise la première série d’indicateurs OCDE de la réglementation des marchés de produits mis au point pour la Chine afin d’évaluer dans quelle mesure l’environnement réglementaire chinois favorise la concurrence sur les marchés de biens et de services. Les résultats indiquent que malgré une concurrence de plus en plus robuste sur la plupart des marchés, le niveau global de réglementation des marchés de produits entrave toujours la concurrence, en comparaison internationale. Ces obstacles à la concurrence risquent de restreindre de plus en plus la croissance à mesure que l’économie continue de se développer et qu’elle devient plus complexe. Ce chapitre aborde ensuite différents aspects du cadre réglementaire chinois et suggère un certain nombre d’initiatives que les pouvoirs publics pourraient prendre pour améliorer la capacité des forces concurrentielles du marché à jouer leur rôle. L’objectif de rompre les liens traditionnels entre les entreprises publiques et les administrations est toujours d’actualité. La réduction des contraintes administratives, le renforcement de la participation du secteur privé dans les secteurs de réseau et l’abaissement des barrières à l’investissement direct étranger dans les services auraient aussi pour effet de stimuler la concurrence et de rehausser la croissance de la productivité.

  • Ces dernières années, la volonté d’endiguer l’accentuation des inégalités, qui tendaient à se creuser depuis les années 80, a pris une place grandissante dans les grandes orientations chinoises. L’action publique s’est traduite par des mesures de développement régional et des réformes de divers aspects du filet de sécurité sociale au sens large. La stratégie de mise en valeur de l’Ouest a visé à réduire l’écart de revenu entre cette partie du pays peu peuplée et insuffisamment développée et l’Est plus prospère où la croissance est plus rapide. Toutefois, les dépenses ont, pour l’essentiel, privilégié les grands projets à forte intensité de capital par rapport à l’éducation et à d’autres préoccupations sociales. Un recentrage sur l’éducation contribuerait à réduire les disparités en termes de revenu, celui-ci étant largement déterminé par le capital humain.

  • Ces dix dernières années, la proportion d’emplois non contrôlés par l’État a augmenté considérablement, tandis que les possibilités de travail dans le secteur de l’agriculture s’amenuisaient sur fond d’urbanisation ininterrompue. Plus de 200 millions de personnes ont migré – officiellement ou non – vers des zones urbaines, en dépit des nombreux obstacles qui freinent la mobilité de la main-d’oeuvre, notamment le système d’enregistrement et les contraintes qu’il impose en matière d’accès aux services sociaux. Depuis 2008, le marché du travail est soumis à de nouvelles réglementations, visant à assurer aux employés une meilleure protection sur un marché aujourd’hui dominé par les employeurs du secteur privé : on soulignera le recours plus systématique au contrat de travail écrit, et en particulier au contrat de durée indéterminée. On ignore encore dans quelle mesure seront respectées la nouvelle législation et les modalités d’application. Pour l’heure, la protection réelle des employés est très inférieure à ce que prévoit le droit, et les contrats les plus répandus restent les contrats à durée déterminée qui offrent peu de protection. Le montant du salaire minimum est fixé au niveau local, sans référence au salaire moyen, et n’est d’ailleurs pas effectivement respecté. Dans la récente période de ralentissement économique, les salaires moyens ont été ajustés rapidement et l’emploi a connu une embellie. Toutefois, cet épisode a également mis en lumière la nécessité d’une meilleure intégration des migrants, notamment par un assouplissement des modalités d’enregistrement.

  • La population de la Chine devrait vieillir rapidement, en raison d’une faible fécondité et de l’allongement de l’espérance de vie. Dans un contexte de migration des cohortes plus jeunes vers les agglomérations, la hausse du taux de dépendance économique des personnes âgées sera plus soutenue en milieu rural que dans les zones urbaines. On dénombre en Chine des mécanismes de retraite très variés : systèmes divers et segmentés en ville, retraite tardive et faibles taux de remplacement dans les campagnes, et règles spécifiques régissant les retraites du secteur public. La mobilité de la main d’oeuvre est freinée par certains aspects du système de retraite actuel, notamment une portabilité restreinte des prestations. En milieu urbain, les dispositifs de retraite ont donné lieu à une réforme des paramètres en 2005 et plus récemment, à un certain regroupement géographique.

  • Au regard de plusieurs indicateurs, les résultats de la Chine en matière de santé se sont considérablement améliorés ces trente dernières années, surtout par suite du recul de certaines maladies infectieuses classiques. Toutefois, les taux de mortalité par maladies chroniques sont en progression, en particulier à cause de l’évolution des habitudes de vie, notamment de l’augmentation de la consommation de tabac et de la détérioration de l’environnement. L’offre de soins de santé est essentiellement assurée par les pouvoirs publics et les hôpitaux absorbent une part grandissante des ressources, au détriment des soins primaires. Le nombre de médecins a vite augmenté, mais leur niveau de formation est souvent peu élevé. La demande de soins s’est rapidement accrue, parallèlement aux revenus, et le prix relatif des soins s’est envolé durant toute la première partie des années 2000.