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  • Le ralentissement international actuel est porteur de nouveaux risques pour l’économie danoise, qui ne s’est redressée jusqu’ici que lentement et inégalement après l’éclatement de la forte bulle immobilière et la crise mondiale qui s’est déclarée en 2007-08. L’enjeu principal consiste à assurer l’espace nécessaire à la mise en oeuvre de politiques propres à absorber d’éventuels nouveaux chocs négatifs, tout en s’en tenant aux plans actuels et en favorisant une croissance forte, durable et écologique. L’économie danoise ne manque pas d’atouts. La situation budgétaire est relativement saine. Le système de flexisécurité facilite l’ajustement aux chocs tout en limitant le coût social du chômage et le risque que celui-ci ne s’enracine. Le système de protection sociale assure un faible niveau de pauvreté et d’inégalité. Cependant, la compétitivité s’est dégradée au cours de la décennie écoulée et la croissance de la productivité a été faible, ce qui a nui à la croissance potentielle. Par ailleurs, des vulnérabilités demeurent dans le secteur financier. Les ambitions du Danemark en matière de croissance verte pourraient générer de nouvelles sources de croissance, mais les politiques relatives à l’énergie et aux changements climatiques doivent être revues pour améliorer leur efficacité-coût.

  • L’économie danoise n’a enregistré qu’une reprise partielle depuis la crise mondiale qui s’est déclarée en 2007-08 et le retournement du marché de l’immobilier intérieur après une période de très forte expansion et elle est aujourd’hui confrontée à un affaiblissement de l’activité mondiale et à une dégradation de la confiance face aux fortes incertitudes suscitées par la crise dans la zone euro. Le nouveau gouvernement doit s’assurer qu’il dispose d’une marge de manoeuvre suffisante pour faire face à une nouvelle dégradation potentielle de la situation économique mondiale, tout en encourageant dans une perspective à long terme une croissance forte, durable et écologique. Les indicateurs danois concernant la situation budgétaire, le marché du travail et le bien-être sont plutôt bons comparés à ceux d’un grand nombre d’autres pays de l’OCDE, mais la progression de la productivité est depuis longtemps anémique et des faiblesses demeurent dans le secteur financier. La mise en oeuvre des mesures nécessaires pour réaliser l’objectif ambitieux du nouveau gouvernement d’une augmentation de l’offre de travail est aussi une partie intégrante et essentielle de la solution.

  • Le Danemark se singularise par le bon état de ses finances publiques. La dette publique et le déficit sont relativement peu élevés et l’impact budgétaire du vieillissement sera donc sans doute assez modeste en comparaison de beaucoup d’autres pays de l’OCDE. Néanmoins, le niveau très élevé des dépenses publiques et, partant, de la fiscalité, ainsi qu’un manque de maîtrise de ces dépenses, ont des effets négatifs sur l’économie et pourraient menacer l’équilibre du budget dans le moyen terme. Pour assainir les finances publiques, il faudrait s’attaquer au coeur du problème, qui réside partiellement dans les relations budgétaires entre les différents niveaux d’administration. Il est possible aussi d’accroître l’efficience des dépenses publiques dans certains secteurs tels que la santé et l’éducation.

  • La stratégie de croissance verte du Danemark vise pour l’essentiel à supprimer les combustibles fossiles du système énergétique et à investir dans les technologies vertes, tout en limitant les émissions de gaz à effet de serre. Dans l’ensemble, les mesures en cours devraient permettre au Danemark d’atteindre les objectifs d’atténuation du changement climatique à court terme mais peut-être pas de réaliser ses objectifs les plus ambitieux. Toute la difficulté sera de les atteindre de manière économiquement efficiente et de veiller à ce que ces ambitions contribuent au mieux à l’atténuation des émissions de GES dans le monde ainsi qu’à une croissance plus forte et plus verte au niveau national. Pour faire face à ce défi, le Danemark devra mieux exploiter les interactions avec les politiques mises en oeuvre dans le cadre de l’UE et à l’échelle internationale, trouver le meilleur moyen de soutenir les technologies vertes et réduire les émissions de GES dans les secteurs qui ne relèvent pas du système communautaire d’échange de quotas d’émissions.