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La zone euro traverse, dans plusieurs pays, une crise liée à la dette souveraine. Cette crise trouve son origine dans l’accumulation de déséquilibres économiques, budgétaires et financiers excessifs dans la zone euro et dans le cycle mondial du crédit. La résorption de ces déséquilibres a été jusque-là incomplète, d’où un regain d’instabilité qui a commencé à se manifester vers le milieu de l’année 2011. Il est possible que l’assainissement budgétaire et l’éventuelle réduction de la taille des bilans des banques limitent l’activité économique avant que ne se concrétisent les avantages attendus du redressement des finances publiques et des réformes engagées pour relancer la croissance. Le niveau élevé des primes de risque et les anticipations autoréalisatrices pourraient déclencher une dynamique de l’endettement totalement intenable. Il y a un risque de propagation de ces évolutions dans le monde entier. La situation appelle tout autant des mesures immédiates que des réformes de longue haleine.
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La zone euro traverse une crise liée à des tensions économiques, budgétaires et financières dans de nombreux pays. Les déséquilibres excessifs qui se sont accumulés pendant la phase d’expansion et pendant la crise ont entraîné un regain d’instabilité financière qui a commencé à se dessiner vers le milieu de 2011 ainsi qu’un marasme de la demande. L’affaiblissement des bilans du secteur privé et de certains États a fragilisé les portefeuilles des banques et a porté un coup à la confiance. Quelques pays de la zone euro sont aux prises avec une crise de liquidité et de confiance. Les relations étroites existant entre chaque État et le système bancaire engendrent de fortes interactions entre viabilité budgétaire et stabilité financière, accentuant ainsi l’impact sur la situation financière et réduisant la marge de manœuvre budgétaire. La production a faibli et la croissance devrait demeurer inférieure à son niveau tendanciel pendant quelque temps à cause de la perte de confiance, du durcissement des conditions financières et de l’austérité sous-jacente. Il y a un fort risque de détérioration de la situation du système financier et de l’activité, selon la manière dont la crise sera surmontée. La latitude pour jouer encore sur la relance monétaire, soutenir la demande par la voie budgétaire et prendre des mesures de soutien au système bancaire est beaucoup plus limitée qu’en 2008. Les ratios dette/PIB sont élevés dans la plupart des pays de la zone euro et la confiance des marchés dans la dette souveraine de la zone est fragile, ce qui restreint les possibilités de recourir à la politique budgétaire pour stimuler l’activité et aider le système financier. Parallèlement, les récentes mesures prises par la BCE continuent de produire leurs effets et les anticipations d’inflation restent bien ancrées.
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La crise de la dette souveraine dans la zone euro a pour origine une accumulation de déséquilibres d’ordre économique, budgétaire et financier lors de la phase d’expansion du cycle du crédit. Certains pays de la zone subissent une grave crise financière et budgétaire, en raison du retournement des flux bancaires et de la fragilisation des finances publiques due à la faiblesse de l’économie. Remédier aux déséquilibres sous-jacents exige des pouvoirs publics une série d’interventions dans la zone euro – notamment des réformes structurelles visant à rapprocher l’épargne et l’investissement de l’équilibre – ainsi qu’une évolution des prix relatifs dans tous les pays de la zone.À court terme, les événements ont montré que l’instauration d’un mécanisme de financement pour gérer les crises de liquidité souveraines au sein de l’union monétaire est indispensable. Les autorités de la zone euro ont réagi en créant le Fonds européen de stabilité financière (FESF) et le futur Mécanisme européen de stabilité (MES). La Banque centrale européenne a également joué un rôle majeur en prenant des dispositions pour que le système bancaire dans l’ensemble de la zone euro ait un accès approprié à la liquidité.L’expérience de la dernière décennie a mis en évidence la nécessité d’adopter une nouvelle approche transversale de la gouvernance dans la zone euro afin d’éviter de futurs déséquilibres en contrepartie des nouvelles dispositions prises pour gérer la crise. La gouvernance et la surveillance en matière économique, budgétaire et financière ont été sensiblement renforcées. Cela étant, la mise en œuvre du nouveau dispositif sera essentielle et il convient de prendre de nouvelles mesures dans certains domaines, notamment en mettant en place un système européen de gestion de la crise financière et en atténuant le lien étroit entre les banques et leurs créances souveraines.
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Il est nécessaire de mener des réformes structurelles pour restaurer une croissance durable et équilibrée dans la zone euro. En l’absence de réformes, les perspectives de croissance à moyen terme sont faibles, et l’augmentation de la productivité de la main-d’œuvre risque de ralentir à l’avenir. Un programme ambitieux de réformes structurelles pourrait transformer ces perspectives et relever sensiblement la croissance à moyen terme, améliorer la soutenabilité de la dette publique et privée, créer des emplois et dynamiser les revenus. Pour réaliser de tels progrès, les mesures adoptées devraient porter sur un large éventail de domaines, dont la réglementation des marchés de produits, les institutions du marché du travail, les prestations sociales et les régimes fiscaux.Certaines réformes auraient déjà des effets positifs sur la croissance à court terme, même s’il est probable que les avantages à long terme ne se matérialiseront qu’après un certain temps. Il est possible que certaines réformes aient une incidence immédiate négative, mais l’accent mis sur ce risque est souvent exagéré. Les programmes de réformes devraient être conçus de manière à trouver le meilleur compromis entre les effets à court et à long terme, mais aussi tenir compte de considérations d’économie politique. Les bienfaits à court terme pour la croissance peuvent être favorisés par une bonne communication et des engagements crédibles, ainsi que par un bon fonctionnement du système financier.Les déficiences du cadre des politiques structurelles ont contribué à l’accumulation de déséquilibres dans la zone euro ; c’est le cas par exemple de la réglementation restrictive frappant les marchés de produits, qui a freiné l’investissement, ou des instances de détermination du niveau des salaires qui ont laissé dériver les rémunérations par rapport à la productivité ou ont engendré une croissance faible. Les réformes contribueraient à résoudre et éviter les déséquilibres en s’attaquant à leurs causes sous-jacentes. Dans les économies excédentaires, des réformes structurelles – surtout dans le secteur des services – pourraient faciliter l’investissement et l’activité intérieure. Dans les pays à endettement élevé avec d’importants déséquilibres, les réformes devraient viser à relever la productivité de façon à rendre la dette plus soutenable, à éviter le chômage structurel, à attirer des capitaux étrangers et à faciliter l’ajustement des salaires et des prix de façon à regagner en compétitivité. Ces réformes devraient créer des conditions favorables pour le développement de nouvelles activités, en particulier dans les secteurs tournés vers l’exportation.
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