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Après sept ans de croissance vigoureuse qui ont culminé par une poussée de près de 6 pour cent de la production en 2000, l’économie finlandaise tournait pratiquement à pleine capacité, des goulets d’étranglement étaient apparus de même que des premiers signes de surchauffe. Toutefois, depuis la fin de 2000, l’activité a subi un retournement brutal. D’après les chiffres mensuels, la production est inférieure depuis juin 2001 à ce qu’elle était un an plus tôt et la croissance annuelle en 2001 est estimée à ½ pour cent seulement. Ce renversement de tendance a été largement imputable à des facteurs externes. Le ralentissement de l’activité économique aux États-Unis et en Europe a en effet provoqué une forte contraction des exportations de papier et a lourdement pesé sur les ventes à l’étranger du secteur de l’équipement électronique, secteur qui a par ailleurs souffert d’une saturation de la demande et des ventes décevantes de nouveaux produits.
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Depuis la fin de 2000, l’activité a subi un retournement brutal et l’économie s’est trouvée techniquement en récession au cours des deux premiers trimestres de 20011. Après sept ans de croissance vigoureuse qui ont culminé par une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 5.7 pour cent en 2000, la croissance annuelle est estimée à ½ pour cent seulement en 2001, les chiffres mensuels faisant apparaître une baisse de la production, en glissement annuel, depuis juin 2001 (graphique 1). Dans le secteur manufacturier, le ralentissement a été extrêmement prononcé. Alors qu’au dernier trimestre de 2000, la production manufacturière avait dépassé de 14 pour cent son niveau d’un an auparavant, elle était retombée de 6 pour cent au troisième trimestre de 2001. Cette brusque contraction est principalement imputable à des facteurs d’origine externe. Le ralentissement économique aux États-Unis et en Europe a conduit à un recul prononcé des exportations du secteur du papier. Il a aussi touché de plein fouet les exportations du secteur de l’équipement électronique, qui a par ailleurs souffert d’une saturation de la demande et des ventes décevantes de nouveaux produits. Le fléchissement des exportations n’a toutefois guère pesé sur la consommation privée, car l’incidence initiale sur l’emploi a été limitée et la diminution de la production industrielle s’est traduite principalement par une baisse de productivité. De ce fait, malgré l’effondrement de la production, le chômage a continué de baisser lentement au premier semestre de 2001, comme l’année précédente. Il est cependant resté élevé par rapport aux autres pays et aux années passées (graphique 2) et, la conjoncture continuant de se dégrader, le chômage a fini par augmenter et les offres d’emploi par diminuer au troisième trimestre. En conséquence, les pénuries de main-d’œuvre ne sont plus une contrainte pour la production.
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Avant le récent ralentissement, les performances de l’économie finlandaise en matière de croissance figuraient ces dernières années parmi les meilleures de l’OCDE. Parallèlement, l’économie a connu des mutations fondamentales. En partie sous l’effet de son entrée dans l’Union européenne (UE) depuis 1995, elle s’est plus fortement intégrée avec le reste du monde, d’où la nécessité croissante de s’ajuster rapidement aux évolutions observées à l’étranger. La libéralisation et la privatisation ont facilité cet ajustement, l’intervention des mécanismes de marché étant désormais beaucoup plus courante. De plus, la composition sectorielle de la production a sensiblement changé : le rôle des secteurs traditionnels de la métallurgie et de la sylviculture a diminué, tandis que le secteur des équipements électroniques est devenu le principal secteur exportateur. Cette recomposition s’est traduite par une réduction de l’intensité capitalistique de l’économie finlandaise qui repose désormais plus sur l’exploitation de la connaissance. Enfin, l’activité économique est désormais plus fortement concentrée sur la région d’Helsinki et d’autres centres d’expansion. En Europe, Helsinki est l’une des grandes villes connaissant la plus forte croissance alors que l’est et le nord du pays figurent parmi les régions de l’UE enregistrant les flux d’émigration les plus importants.
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La Finlande est l’un des pays les plus égalitaires de la zone de l’OCDE. Des services sociaux généreux et d’amples transferts visent à redistribuer largement les revenus, mais une forte pression fiscale est nécessaire pour financer les dépenses publiques qui en découlent. Le système fiscal a en outre été conçu de manière à resserrer un éventail des revenus primaires déjà très étroit. Mais, comme les autres pays nordiques, la Finlande, pour remédier à l’érosion des bases d’imposition, a radicalement réformé la taxation des bases les plus mobiles au début des années 90. L’impôt sur les revenus du capital et l’impôt sur les sociétés ont été rationalisés, en réduisant nettement les taux tout en élargissant l’assiette. Malgré tout, le niveau élevé des impôts, surtout ceux qui frappent les revenus du travail, ampute encore le potentiel de croissance, suscite des arbitrages fiscaux et fausse les comportements économiques. A cet égard, les performances médiocres du marché du travail finlandais sont particulièrement révélatrices. Le système fiscal et ses interactions avec les transferts sociaux ont gravement nui à l’incitation au travail et contribué à l’apparition de fortes pénuries de maind’œuvre très qualifiée. Dans le même temps, les coûts élevés de main-d’œuvre non salariaux ont entravé la création d’emplois. Il subsiste des poches de chômage très élevé, bien que l’activité soit très soutenue depuis plusieurs années, et certaines entreprises se sont délocalisées en partie dans des pays où les coûts sont plus faibles, notamment pour des raisons fiscales. Les principaux enjeux de la réforme du système fiscal finlandais seront donc de remédier à la plus grande mobilité transnationale des assiettes fiscales tout en maintenant des services publics de haute qualité et un niveau équitable de redistribution des revenus.
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