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  • L’économie du Royaume-Uni est sortie de la récession de 2008-09 avec une forte dette publique et privée et un taux de chômage élevé. La période de croissance vigoureuse et de stabilité macroéconomique qui a précédé la crise avait masqué l’accumulation de sérieux déséquilibres sous l’effet d’un recours excessif au financement par l’emprunt et au secteur financier, ainsi que de l’envolée des prix des actifs. Il est indispensable de remédier à ces déséquilibres pour assurer une reprise stable et durable. Le gouvernement a lancé un vaste et nécessaire programme d’assainissement des finances publiques et de réformes structurelles visant à raffermir la croissance et à rééquilibrer l’économie dans les années à venir.

  • La crise financière mondiale et la récession qu’elle a provoquée ont mis un terme à une période de 15 ans de croissance continue, de progression de l’emploi et de stabilité de l’inflation. Cependant, de sérieux déséquilibres étaient apparus sous la forme de déficits publics et extérieurs, d’un endettement excessif du secteur financier, de prix des logements élevés et d’une faible épargne des ménages. Ces déséquilibres ont accentué le repli de l’activité au cours de la récession mondiale et ont contribué à une baisse plus prononcée du PIB, à un déficit budgétaire plus important et à une inflation plus forte que dans la plupart des autres pays de la zone OCDE. De multiples mesures ont été prises pour soutenir l’économie et le secteur financier, dont certaines sont progressivement réduites.

  • L’économie du Royaume-Uni sort peu à peu de la récession et commence de retrouver une situation plus équilibrée en réduisant la dépendance excessive à l’égard du financement par la dette et des dépenses publiques pour favoriser davantage les investissements et les exportations. Le déficit du budget de l’État amorce une contraction et les bilans des ménages et des entreprises se renforcent, mais le redressement des exportations est relativement lent malgré la dépréciation du sterling et la reprise des marchés à l’exportation. Par ailleurs, le marché du travail a fait preuve d’une plus grande capacité de résistance que lors des périodes précédentes de ralentissement de l’activité, en raison d’une plus grande rétention de main-d’oeuvre sous l’effet d’une baisse des salaires réels et d’une réduction de la durée du travail. Pour soutenir la reprise, la politique monétaire doit rester expansionniste, car les taux d’inflation supérieurs à l’objectif enregistrés actuellement témoignent pour l’essentiel de facteurs temporaires.

  • Un marché du logement performant est indispensable à la prospérité économique et au bien-être. Des conditions économiques et financières favorables conjuguées à des tensions sur l’offre de logements ont entraîné une flambée des prix réels de l’immobilier résidentiel entre le milieu des années 90 et la fin de 2007, ce qui a dopé la consommation des ménages. Celle-ci a stimulé la croissance de la production, mais les déséquilibres économiques et les carences financières ont pris de l’ampleur, rendant l’économie vulnérable à la crise financière mondiale. La politique actuelle d’aménagement du territoire est trop restrictive, ce qui a pour effet de rendre l’offre peu réactive à la demande, de créer des pénuries de logements et de réduire l’accessibilité financière à la propriété. Tandis qu’une offre supplémentaire sur le marché locatif privé constitue une alternative à l’accession pour un nombre substantiel de ménages, dans le secteur du logement social les listes d’attente se sont rapidement allongées durant la décennie écoulée. Une réforme est engagée pour remplacer les objectifs de construction contraignants par des incitations octroyées aux collectivités locales pour qu’elles autorisent des projets immobiliers, mais les résultats sont quelque peu incertains. La fiscalité du logement a un caractère régressif et encourage une demande de logements excessive. Une imposition plus efficace aiderait à contenir la demande et à stabiliser le marché du logement.

  • En dépit d’une forte augmentation des dépenses consacrées à l’accueil des jeunes enfants et à l’éducation au cours des dix dernières années, les résultats des tests PISA conduisent à penser que les performances du système éducatif restent inchangées et inégales et qu’elles sont fortement liées aux revenus et à l’origine sociale des parents. De meilleures performances pourraient améliorer la situation sur le marché du travail, stimuler la croissance, diminuer les conséquences de l’appartenance à un milieu social défavorisé et accroître la mobilité sociale. Compte tenu des perspectives budgétaires peu encourageantes, les améliorations nécessaires doivent venir d’une plus grande efficience plutôt que d’un accroissement des dépenses. Cibler davantage les dépenses préscolaires sur les enfants issus de milieux défavorisés pourrait améliorer le développement des compétences. Des aides plus spécifiques en faveur de ces enfants, associées à de nouvelles incitations encourageant les établissements scolaires à les attirer et à leur fournir un soutien contribueraient à améliorer les résultats scolaires. Le gouvernement a élargi les possibilités de choix de l’établissement scolaire pour les familles en développant le programme relatif aux établissements indépendants (academies) et en permettant la création d’écoles libres (Free Schools), mais il doit suivre étroitement les effets du libre accès aux établissements de leur choix pour les enfants issus de milieux défavorisés.

  • Le Royaume-Uni, qui a entrepris d’adopter des mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre à une date relativement précoce, met aujourd’hui en oeuvre une panoplie complète de mesures. Il s’est fixé des objectifs précis de réduction des émissions, cohérents avec les objectifs internationaux de limitation du réchauffement planétaire, et a fait oeuvre de précurseur en les adossant à un socle réglementaire. Sur la scène internationale, il a joué un rôle actif en faveur d’un accord mondial visant à limiter le changement climatique d’origine anthropique. Le nouveau gouvernement a repris à son compte les orientations des politiques antérieures dans ce domaine et il introduit actuellement de nouvelles mesures, malgré la rigueur des contraintes budgétaires. Le Royaume-Uni devrait atteindre un taux de réduction de ses émissions supérieur à celui de ses objectifs nationaux à court terme et de son objectif au titre du protocole de Kyoto, et même dépasser nombre de pays de l’OCDE quant à la réalisation de ce dernier objectif. Mais une partie de ce succès s’explique, non par des mesures explicites de politique climatique, mais par des facteurs ponctuels comme la « ruée vers le gaz » et les réductions des émissions d’autres gaz à effet de serre que le CO2 dans les années 90 et la récession récente.