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  • La demande intérieure est restée le principal moteur de l’activité en 2001, grâce à des taux d’intérêt faibles, nominaux et réels, à la ferme confiance des consommateurs, à de fortes entrées de capitaux au titre du Cadre d’appui communautaire de l’UE et aux préparatifs des Jeux olympiques de 2004. Malgré tout, le ralentissement mondial n’a pas laissé indemne l’économie grecque et le PIB s’est nettement ralenti vers la fin de l’année, même si son taux de progression en glissement annuel, de 4.1 pour cent, était identique à celui de 2000. Le chômage a reculé à un niveau encore élevé de 10½ pour cent, mais, malgré la vive croissance de la production en 2001, l’emploi total pourrait avoir diminué légèrement. La forte progression de la productivité du travail tient surtout à la vaste restructuration en cours de l’économie grecque et à la hausse du coefficient de capital. Il se pourrait cependant que la mesure de la productivité du travail soit légèrement surévaluée dans la mesure où la contribution de la main-d’œuvre immigrée non recensée est prise en compte dans les chifres de la production.

  • L’économie grecque connaît une expansion continue depuis 1993, avec une croissance particulièrement forte, proche en moyenne de 4 pour cent, sur la période de cinq ans commencée en 1997, soit un taux dépassant de plus d’un point celui de l’Union européenne. L’activité s’est à peine ressentie de la récession qui a frappé la plupart des pays de l’OCDE au second semestre de 2001 et la Grèce paraît bien placée pour afficher une croissance largement supérieure à celle de la zone OCDE tant cette année que l’an prochain. L’expansion actuelle a été tirée par une vigoureuse demande intérieure, qui a porté le déficit extérieur courant à plus de 6 pour cent du PIB en 2000 et 2001. Malgré l’accélération de la croissance, l’inflation des prix à la consommation, qui dépassait encore la barre des 10 pour cent en 1994, est tombée à 2-3 pour cent en 1999-2000, avant de remonter légèrement en 2001. Les points noirs dans ce tableau par ailleurs très favorable sont la faiblesse du taux d’activité et le niveau élevé du chômage structurel.  Le taux de chômage effectif semble avoir baissé en 2001, mais reste le deuxième plus élevé de la zone de l’OCDE (graphique 1).

  • La Grèce a grandement progressé dans la maîtrise de ses finances publiques depuis le début des années 90, en corrigeant les déséquilibres budgétaires dans le cadre des programmes de convergence. Le déficit des administrations publiques a diminué de quelque 15 points de pourcentage du PIB au cours de la décennie, tombant à moins de 1 pour cent du PIB en 2000. Cette amélioration a été facilitée par la forte hausse des recettes et, depuis le milieu des années 90, par une baisse des paiements d’intérêts au titre de la dette. En revanche, les dépenses primaires courantes ont continué de s’accroître. Le ratio dette/PIB, même s’il diminue depuis 1996, est actuellement de l’ordre de 100 pour cent du PIB ; il reste donc bien supérieur au plafond de 60 pour cent fixé par le traité de Maastricht, malgré les substantielles recettes procurées par les privatisations. La politique budgétaire, moins restrictive depuis 1998, est devenue neutre en 2001. Corrigé des influences conjoncturelles, le besoin net de financement ne s’est que légèrement contracté entre 1998 et 2001 (d’environ 1 point de pourcentage, contre 12½ points entre 1990 et 1997). Malgré tout , les résultats budgétaires jusqu’en 2000 ont été proches des objectifs initiaux, ou même meilleurs, essentiellement grâce aux bonnes surprises intervenues du côté des recettes.

  • Le présent chapitre est consacré aux dépenses publiques en Grèce, aux perspectives les concernant et aux conséquences à en tirer pour la conduite de l’action des pouvoirs publics. Après avoir examiné l’évolution des dépenses publiques totales et identifié les principales forces à l’œuvre, un certain nombre de problèmes sont évoqués concernant la politique économique, et les réformes en cours sont exposées. Une rapide description et une évaluation du processus budgétaire et de la gestion des ressources publiques, portant principalement sur le fonctionnement du système et les organismes responsables de la vérification et du contrôle des dépenses publiques, se terminent par un certain nombre de conclusions et de recommandations.

  • On examinera dans ce chapitre les obstacles structurels à de meilleures performances économiques et les mesures structurelles qui pourraient les atténuer ou les éliminer. On s’attachera à un petit nombre de secteurs clés qui, dans le contexte grec, semblent revêtir une importance toute particulière dans l’optique d’une plus forte croissance, à savoir le facteur travail, sous l’angle quantitatif et qualitatif, et l’efficience des marchés de produits et des marchés financiers. On traitera plus particulièrement les aspects suivants : une plus grande flexibilité du marché du travail : l’amélioration de la formation et de l’enseignement ; la réforme de la politique de la concurrence ; la libéralisation des marchés de produits, notamment pour l’énergie, les télécommunications et les transports ; la réforme des marchés financiers. Ce chapitre s’achève par un encadré (encadré 11) résumant sur un plan plus général les progrès récents de la réforme structurelle.