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  • Depuis 1997, la croissance économique de la Hongrie s’est établie en moyenne à 4½ pour cent, et elle a bien résisté en 2001, à près de 4 pour cent. L’économie a été touchée par l’affaiblissement de la conjoncture internationale, les exportations et l’investissement privé accusant une forte décélération. Mais cette dégradation a été largement compensée par la très nette détente de la politique budgétaire, équivalant à près de 2½ pour cent du PIB, et par la forte progression des salaires réels, au taux de 8 pour cent, qui ont eu pour effet conjugué de stimuler la construction d’infrastructures publiques, le logement et la consommation privée. Le chômage est tombé en dessous de 6 pour cent, et le plein emploi continue de régner en Hongrie occidentale et dans la région de Budapest. Les prix intérieurs ont été soumis à de fortes poussées à la hausse, comme en témoigne le taux d’inflation légèrement supérieur à 10 pour cent des prix des produits n’entrant pas dans les échanges internationaux. L’appréciation de la monnaie a cependant exercé des pressions à la baisse sur les prix des importations qui, conjuguées à l’évolution favorable des prix des produits alimentaires et de l’énergie, ont permis de ramener la hausse des prix à la consommation à moins de 7 pour cent à la fin de l’année. La balance courante a continué de s’améliorer en raison d’une nette augmentation des recettes au titre du tourisme. Le déficit des opérations courantes – 2.1 pour cent du PIB en comptabilité de trésorerie et 5.9 pour cent en comptabilité d’exercice selon les estimations de l’OCDE – a été dans une large mesure financé par des entrées d’IDE et par les bénéfices réinvestis d’entreprises étrangères. Rapportée au PIB, la dette extérieure totale brute ne s’en est pas moins maintenue au niveau relativement élevé de 65 pour cent...

  • La Hongrie connaît l’un des taux de croissance les plus rapides de la zone de l’OCDE : le PIB a augmenté en moyenne de 4 ½ pour cent depuis quatre ans et le taux de chômage est passé de 8.9 pour cent en 1997 à 5.8 pour cent en 2001. Malgré la forte croissance de la production, le rythme de hausse des prix à la consommation s’est ralenti pendant cette même période, passant de 18 à 9 pour cent, et le déficit de la balance des opérations courantes a été ramené de près de 7 pour cent sur la base des engagements (2.9 pour cent sur une base cash) à moins de 6 pour cent (2.1 pour cent) du PIB (graphique 1). Néanmoins, ce déficit a augmenté, passant de 2.1 à 2.2 pour cent du PIB, lorsqu’on le mesure sur la base des paiements nets1. Ces bonnes performances macroéconomiques résultent dans une large mesure de la libéralisation radicale et des réformes microéconomiques opérées pendant la période de transition, de l’important effort d’assainissement budgétaire, et du rôle joué par le régime de change qui a permis de préserver la compétitivité internationale de l’économie tout en contribuant à ralentir progressivement l’inflation. Au second semestre 2001, l’économie a connu son premier ralentissement endogène depuis la transition, et un nouveau régime de change a permis de durcir les conditions monétaires dans la perspective d’un objectif de désinflation plus ambitieux. Dans le même temps, la politique budgétaire a été détendue à l’approche des élections. La croissance du PIB a marqué le pas mais est restée plus ferme en 2001 que dans bien d’autres pays de l’OCDE. Les investissements publics d’infrastructures et la consommation privée, stimulés par les travaux publics de construction de routes, les subventions au logement et la hausse générale des salaires, ont compensé la forte baisse de l’investissement des entreprises privées...

  • L’économie hongroise résiste assez bien au ralentissement international de l’activité, en partie grâce à ses bases foncièrement saines, mais aussi et surtout du fait des vigoureuses mesures de relance budgétaire qui ont été prises dans la perspective des échéances électorales. Une nouvelle impulsion d’aussi grande ampleur n’est pas prévue pour 2002 et ne serait d’ailleurs pas compatible avec les objectifs à moyen terme du gouvernement en matière de recettes et de dépenses, notamment ceux qu’imposent les critères d’adhésion à l’UE et à l’UEM (encadré 2). Par ailleurs, un nouveau régime monétaire a élargi la marge de fluctuation du forint et donné de plus grandes possibilités d’action aux autorités, qui ont ainsi atteint leur premier objectif de désinflation. Le principal enjeu de la politique macroéconomique est maintenant d’établir un cadre cohérent qui permette à l’économie de concrétiser son fort potentiel de croissance grâce à une politique budgétaire judicieuse et à une politique monétaire crédible...

  • Malgré les efforts menés sans relâche depuis le début de la transition pour réduire les dépenses publiques totales et alléger la fiscalité, la Hongrie reste un pays dont les dépenses sont relativement élevées et la fiscalité relativement lourde (graphique 17). Afin d’encourager l’épargne privée, l’investissement et la croissance, les autorités ont l’intention de réduire la part des prélèvements et des dépenses dans le PIB, comme en témoigne le programme économique à moyen terme soumis à la Commission européenne en 2001. Ceci suppose un net durcissement des finances publiques, qui pourrait être rendu possible par une réforme des dépenses du secteur public. L’expérience internationale montre qu’il est possible de réduire simultanément les impôts globaux et les dépenses publiques et d’améliorer encore l’affectation des fonds publics pour renforcer l’équité et favoriser la croissance. Il est à cet égard essentiel de revoir les structures, les procédures et les institutions budgétaires. Le présent chapitre examine le système hongrois de dépenses publiques afin d’identifier les moyens d’alléger la facture globale qu’impliquent la réalisation des objectifs des pouvoirs publics et l’amélioration de l’efficience technique et redistributive des dépenses publiques. Il analyse la structure des dépenses par rapport aux autres pays, tente de déterminer ce qui, dans les procédures budgétaires actuelles, contribue à freiner les dépenses et ce qui contribue à les accroître, passe en revue les possibilités de redéployer les ressources vers des utilisations favorables à la croissance dans un cadre à moyen terme, et examine la marge de manœuvre disponible pour accroître l’efficience des programmes existants en réformant les modes de prestations des services. Les recommandations d’action sont résumées dans la dernière section...

  • La Hongrie a réussi à moderniser l’appareil productif de son économie et à améliorer ses performances structurelles en procédant à des réformes microéconomiques successives. Le principal problème est désormais de combler le plus rapidement possible l’écart encore important qui sépare le niveau de vie de la Hongrie, mesuré par le PIB par habitant, de ceux des économies avancées de l’OCDE. Il faut pour ce faire améliorer la croissance tendancielle de la productivité et l’emploi. L’expérience de nombreux pays de l’OCDE montre que l’on peut accélérer la croissance tendancielle de la productivité en ouvrant les marchés à la concurrence et que les taux d’activité sont fortement influencés par les incitations inhérentes aux programmes sociaux. Les performances de la Hongrie en matière de croissance de la productivité ont été remarquables ces dix dernières années et la placent au sixième rang des économies de l’OCDE présentées au graphique 23, mais le taux d’emploi y est faible (voir également graphique 2)...