Table of Contents

  • Depuis la réélection en avril 2006 de la coalition de centre-gauche, le gouvernement a annoncé d’ambitieux projets d’assainissement des finances publiques, après avoir reconnu que le déficit pourrait bien être supérieur à 10 % du PIB si aucune mesure de consolidation n’était prise et indiqué que l’entrée dans la zone euro en 2010 serait impossible. Le déficit de 2006, qui s’est établi à 9.2 % du PIB, a été un nouveau point culminant dans le cycle électoral de dépenses très marqué de la Hongrie. Les objectifs retenus par le gouvernement impliquent de rompre ce cercle. Les pouvoirs publics se sont fixés pour cible de parvenir d’ici la prochaine année électorale en 2010 à un déficit inférieur à 3 % et ce, sur une base durable. Le programme de consolidation budgétaire comprend des mesures immédiates sur le plan des recettes et des dépenses, dont beaucoup se veulent temporaires, combinées avec une réforme structurelle de grande ampleur des dépenses publiques. Les retombées potentielles sont très vastes. Le fait que le déficit soit ramené de manière durable à un niveau modeste permettrait d’abaisser la dette publique et aurait des répercussions positives sur l’économie par le biais de la baisse des taux d’intérêt, la réduction des déséquilibres de la balance courante et la diminution des problèmes liés à la volatilité des taux de change.

  • En 2006, le déficit public a atteint un nouveau pic pour une année électorale, et l’assainissement budgétaire est devenu la priorité de l’action gouvernementale. Ce premier chapitre de l’Étude économique 2007 de l’OCDE sur la Hongrie s’ouvre sur un examen de l’impact de ces résultats budgétaires médiocres sur l’économie, des raisons pour lesquelles les précédents gouvernements n’ont pas remédié au problème, et des perspectives de réussite du dernier programme d’assainissement. Relever le faible taux d’emploi de la Hongrie reste également un défi de taille pour les pouvoirs publics. Nous examinons dans ce chapitre les progrès accomplis concernant les régimes d’assurance-chômage, d’invalidité et de retraite anticipée, ainsi que les réformes pour une politique active du marché du travail et le nouveau système de salaires minimums. Sont également évoquées les modifications de l’environnement réglementaire des entreprises, notamment en termes de liberté d’entreprendre et de concurrence, ainsi que les avancées en matière de politique environnementale.

  • Le présent chapitre analyse en détail le programme d’assainissement budgétaire adopté par le gouvernement hongrois. Il s’agit d’un programme ambitieux, fondé sur un objectif de déficit inférieur à 3 % du PIB en 2010, contre plus de 9 % en 2006. Nous examinerons ici les diverses nouvelles mesures visant à renforcer la discipline budgétaire et nous proposerons de nouvelles pistes de réforme. Alors que dans la phase initiale d’assainissement il a fallu mettre l’accent sur l’augmentation des recettes, à plus long terme il sera crucial de revenir à une politique budgétaire plus favorable aux entreprises et aux ménages. Les gels de dépenses s’avèrent difficiles à maintenir, mais le gouvernement a réalisé des progrès certains dans l’ensemble des réformes structurelles, même si des mesures supplémentaires doivent être envisagées.

  • Les départements et les communes de la Hongrie se trouvent confrontés à une série de problèmes. Leur participation aux réformes structurelles lancées par l’Administration centrale en vue de réduire les coûts les oblige à trancher dans les dépenses administratives et à prendre des décisions délicates en ce qui concerne les services publics. Dans le même temps, il faut mener une action de modernisation des infrastructures locales et tirer pleinement parti des financements de l’UE pour les projets de développement. On verra tout d’abord comment une meilleure budgétisation, surtout en termes de transparence et de contrôle des comptes, faciliterait cette action. On examinera également les modalités de financement, qui posent un problème général, celui d’une trop grande complexité. Une évaluation des compétences en matière de dépenses montre qu’il serait possible de mieux définir les missions des départements et des régions et que l’Administration centrale devrait exercer moins d’influence sur la prestation des services et sur les rémunérations dans le secteur public à l’échelon local.

  • En Hongrie, la politique familiale consiste surtout à offrir aux femmes de généreuses possibilités de congé pour s’occuper de leurs enfants. Or, non seulement ce système contribue à la faiblesse du taux d’emploi, mais il encourage un éloignement prolongé du marché du travail, a été largement sans effet sur le taux de natalité et s’avère assez coûteux à administrer. Ce chapitre examine comment l’action des pouvoirs publics pourrait se recentrer sur la réconciliation entre vie professionnelle et vie familiale. Il passe en revue les raisons qui expliquent l’insuffisance de l’offre de services d’accueil des enfants par les collectivités locales et formule des recommandations en faveur d’une plus forte intervention de l’État de manière à améliorer cette offre. Il préconise en outre des réformes du système complexe de prestations familiales en espèces et de congés rémunérés.