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  • Cette Étude a été préparée au sein du Département des affaires économiques par Annabelle Mourougane et Jens Arnold sous la supervision de Peter Jarrett.

  • L’amélioration du cadre macroéconomique et structurel depuis la crise en Asie a favorisé une croissance économique forte et remarquablement stable ainsi qu’une réduction marquée de la pauvreté. D’autres réformes institutionnelles et politiques se traduiraient par des gains de productivité et aideraient les autorités à atteindre l’objectif qu’elles se sont fixées de faire du pays l’une des dix plus grandes économies du monde d’ici à 2015, tout en contribuant à une trajectoire de développement socialement solidaire et écologiquement rationnelle.

  • Atteindre la cible d’inflation et, comme prévu, la réduire au fil du temps. Pour ce faire, les autorités devraient s’appuyer sur des hausses des taux d’intérêt et des mesures de gestion de la liquidité ou macroprudentielles.

  • L’Indonésie est la cinquième économie asiatique et la quatrième nation la plus peuplée du monde et elle dispose d’abondantes ressources naturelles (). Grâce à une série de solides réformes des politiques et à une amélioration de la gouvernance, des progrès importants ont été réalisés dans le domaine social et dans celui de l’éducation depuis la crise asiatique de 1997-98 et la qualité du capital humain a été sensiblement renforcée. La bonne performance macroéconomique peut être attribuée à une gestion efficace par les pouvoirs publics et aux importantes réformes entreprises depuis la crise asiatique, qui ont renforcé le cadre macroéconomique et libéralisé le régime commercial international. Les investissements considérables dans les industries de réseaux ont dopé la production potentielle et de nouveaux progrès sont attendus, avec la mise en œuvre progressive du Plan-cadre pour l’accélération et l’expansion du progrès économique de l’Indonésie. L’économie a aussi été soutenue par le dynamisme de ses petites entreprises, qui ont représenté l’essentiel des emplois créés et la moitié de la croissance de la production depuis 2008 (). La progression de la productivité totale des facteurs s’est accélérée au fil du temps, comme c’est aussi le cas dans nombre d’autres pays de la région ( ; Park, 2010).

  • L’Indonésie a beaucoup amélioré son régime fiscal au cours de la dernière décennie, tant en ce qui concerne le montant des recettes recouvrées que l’efficacité administrative. Néanmoins, les recettes fiscales restent faibles au regard de la nécessité d’accroître les dépenses consacrées aux infrastructures et à la protection sociale. À l’exception du secteur des ressources naturelles, l’augmentation de ces recettes passe avant tout par l’élargissement de la base d’imposition et l’amélioration de l’administration fiscale, plutôt que par une révision du barème d’imposition qui semble globalement conforme à la pratique internationale. Parmi les mesures possibles pour élargir l’assiette figurent l’intégration des travailleurs non salariésdans le régime fiscal, l’assujettissement à l’impôt sur le revenu des personnes physiques des biens en nature et des indemnités versés par l’employeur, et la réduction des exemptions à la TVA. Dans le même ordre d’idées, l’introduction de crédits d’impôt généreux en faveur de l’investissement serait un moyen de stimuler l’investissement qui induirait moins de distorsions que des exonérations fiscales sélectives. La mise en place d’un régime simplifié et ciblé pour les petites et moyennes entreprises, actuellement envisagée par les pouvoirs publics, pourrait favoriser leur intégration dans le régime fiscal à plus long terme, même si l’effet à court terme sur les recettes est limité.La modernisation de l’administration fiscale a beaucoup progressé en Indonésie depuis 2002, bien qu’il soit encore possible d’améliorer la formation des agents des impôts et l’aptitude de l’administration à mener des vérifications et à agir en justice, tout en consolidant les systèmes de contrôle interne et en renforçant la transparence des décisions administratives. Le système de vérification pourrait être encore amélioré en augmentant le nombre de contrôles fiscaux sur la base des risques de non respect des règles.Dans le secteur des ressources naturelles, et notamment les industries extractives, il y a lieu d’accroître la part des rentes de ressources revenant à l’État en relevant les taux d’imposition de ces rentes, au lieu de taxer les recettes. Une telle mesure impliquerait la volonté des pouvoirs publics de prendre à leur charge une part plus importante que cela n’a été le cas jusqu’ici des risques d’exploration et de mise en valeur, ce qui est tout à fait à la portée de l’Indonésie, qui bénéficie aujourd’hui d’un meilleur accès aux marchés internationaux de capitaux et d’un portefeuille de ressources diversifié. Dans le secteur minier, un régime performant d’imposition des rentes, qui permette à l’État de percevoir une fraction élevée des recettes, servirait davantage les intérêts du pays que les taxes à l’importation et les restrictions à la participation au capital qui ont été décidées récemment.

  • Les micro, petites et moyennes entreprises (MPME) sont une source majeure d’emplois et de croissance économique en Indonésie. Elles ont contribué à la résistance de l’économie durant la crise financière de 2008-09. Cependant, bon nombre de ces entreprises souffrent d’une faible productivité, ce qui limite leur rôle dans l’amélioration des niveaux de vie. Il existe plusieurs moyens de stimuler la croissance de la productivité des MPME sur le moyen terme.Le premier moyen serait d’encourager les petites entreprises à s’engager dans l’économie formelle. Il serait utile, à cet effet, de réduire la bureaucratie en simplifiant les procédures d’octroi de licences et d’abaisser les coûts du respect des obligations fiscales. Il serait aussi important d’éviter toute hausse excessive du salaire minimum dans les provinces où il atteint déjà un niveau raisonnable. Il conviendrait par ailleurs de corriger les rigidités sur le marché du travail formel, tout en adoptant une forme de système d’indemnisation du chômage afin d’assurer les travailleurs contre le risque de perte d’emploi.Le deuxième moyen serait de stimuler l’investissement. La clarification des droits de propriété immobilière, et la mise à la disposition des informations recueillies par le bureau du crédit à toutes les institutions financières faciliteraient l’accès aux financements. En même temps, le développement d’autres solutions de financement telles que le capital-risque, le crédit-bail ou le microcrédit renforcerait l’offre de crédit. Le mauvais état des infrastructures, en particulier dans les secteurs des transports et de l’électricité, est aussi perçu comme un obstacle à l’investissement, auquel il serait possible de remédier en accroissant les dépenses publiques pour financer des projets d’infrastructure rentables.Le troisième moyen serait de rehausser la qualité des ressources humaines. Le pays souffre d’une pénurie de travailleurs qualifiés, et il faudrait mettre en œuvre des politiques visant à accroître le nombre de travailleurs disponibles et à rendre les établissements d’enseignement et de formation plus réactifs à l’évolution de la demande sur le marché du travail.L’Indonésie a depuis de longues années une politique de soutien aux MPME. Il est cependant nécessaire de clarifier les responsabilités entre les différents niveaux d’administration et au sein de l’administration centrale afin de réduire au minimum les doubles emplois et l’inefficience. Une évaluation rigoureuse des programmes existants permettrait de consolider les dispositifs en place et d’allouer les ressources publiques limitées à leurs usages les plus rentables.