Table des matières

  • La politique monétaire reste accommodante, même si la production se rapproche de son rythme tendanciel et si l’inflation dépasse l’objectif visé.

  • L’Islande est une très petite économie fondée sur l’exploitation des ressources naturelles. Elle se caractérise par une forte volatilité et la plus petite monnaie flottante du monde. Son marché du travail est flexible, ce qui réduit les coûts liés à la gestion de cette volatilité. De manière générale, les Islandais ont un bon niveau d’instruction, même si le taux élevé d’abandon des études est préoccupant, et l’état de santé de la population est globalement bon. L’Islande figure parmi les pays de l’OCDE où les inégalités de revenus sont les plus faibles. L’administration publique est efficiente, notamment au regard de l’absence d’économies d’échelle en matière de prestations de services, et la pression fiscale est globalement modérée.

  • À l’instar d’autres économies ouvertes de petite taille dotées d’une monnaie indépendante, l’Islande éprouve depuis longtemps des difficultés à concilier ses objectifs dans le contexte de « l’impossible trinité » – c’est-à-dire à assurer simultanément la stabilité du cours de change, l’indépendance de la politique monétaire et la mobilité des capitaux. Même après l’adoption d’un dispositif de ciblage de l’inflation, les autorités monétaires ne sont pas parvenues à empêcher la surchauffe de l’économie avant la crise de 2008, et les carences de la réglementation financière ont permis l’expansion déstabilisante du système bancaire. La chute du taux de change qui s’est ensuivie a été durement ressentie par les ménages et les entreprises islandais, mais a aussi créé les conditions d’une sortie de la récession. Si les restrictions aux sorties de capitaux ont concouru au rétablissement de la stabilité du taux de change pendant la crise, elles risquent de causer des distorsions, et le principal défi que devront relever les autorités islandaises au cours des années à venir consistera à supprimer sans heurts ces restrictions. Quand la libre circulation des capitaux aura été rétablie, une politique monétaire saine ainsi qu’une surveillance et une réglementation prudentielles de qualité seront indispensables.Des mesures destinées à réduire la volatilité du taux de change pourraient contribuer à ancrer les anticipations d’inflation, mais leur portée est limitée. La solidité de la surveillance et de la réglementation prudentielles est essentielle à l’amélioration de la stabilité financière, et en empêchant la formation de déséquilibres financiers, on peut espérer qu’un dispositif macroprudentiel pourra accroître l’efficacité des politiques monétaire et budgétaire traditionnelles.

  • À la suite de la crise financière, le gouvernement islandais a adopté un programme pluriannuel d’assainissement budgétaire afin de ramener la dette publique à un niveau plus prudent et, partant, de réduire la vulnérabilité de l’économie en cas de futurs chocs négatifs. Des progrès considérables ont été accomplis dans la mise en œuvre de ce programme et la dette a commencé à diminuer. Le reste de l’assainissement des finances publiques devrait reposer essentiellement sur une réduction des dépenses courantes. Ceci, ainsi que l’adoption d’une loi de finances organique destinée à renforcer la discipline budgétaire, rendrait l’assainissement des finances publiques plus durable. Il est possible de réduire les dépenses courantes en réalisant des gains d’efficience, notamment dans le domaine de l’enseignement scolaire. De manière plus générale, la réalisation régulière d’examens stratégiques des dépenses contribuerait à l’identification des économies pouvant être réalisées, notamment en redéployant des ressources vers les objectifs prioritaires des autorités.