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  • L’économie italienne n’a pas résisté à la récession mondiale qui a débuté en 2001. L’ambitieux programme de réformes structurelles mis en œuvre au cours de la dernière décennie avait permis à l’Italie d’adhérer à l’UEM et d’améliorer les paramètres macroéconomiques fondamentaux, mais il n’a pas été suffisant pour l’empêcher d’enregistrer des résultats décevants en 2002, où la décélération de la croissance a été l’une des plus accusées parmi les pays de la zone de l’OCDE. Des mesures de soutien délibérément prises par les autorités budgétaires et la faiblesse des taux d’intérêt réels ont temporairement raffermi les dépenses des consommateurs comme des entreprises, durant le second semestre de l’année dernière ; cependant il est peu probable que l’activité se redresse plus rapidement en Italie que chez ses partenaires commerciaux, le PIB italien progressant cette année à peu près au rythme moyen de l’UE...

  • Pendant une grande partie de l’après-guerre, l’Italie a été l’un des pays qui ont connu la croissance la plus rapide dans la zone de l’OCDE et la productivité de la main-d’œuvre y est une des plus élevées de la zone1. Au cours des années 90, elle s’est engagée dans un ambitieux programme de réformes structurelles et en 1997, elle était parvenue à réduire de façon spectaculaire le déficit du secteur public, ce qui lui a permis de se qualifier pour l’entrée dans l’UEM. Ces derniers temps, elle a obtenu de bons résultats en matière de création d’emplois ; elle est en outre le seul des trois grands pays de la zone euro qui ait respecté en 2002 le plafond de 3 pour cent fixé au déficit par le Pacte de stabilité et de croissance. L’Italie est cependant confrontée à de graves problèmes, dont beaucoup existent de longue date...

  • Bien que la dette ait continué de baisser en proportion du PIB, l’assainissement des finances publiques s’est considérablement ralenti en 2001 et 2002 (graphique 13). Après être passé de 1.8 pour cent du PIB en 2000 à 2.7 pour cent en 2001, le déficit budgétaire s’est légèrement contracté, revenant à 2.5 pour cent du PIB en 2002 malgré le ralentissement prononcé de l’activité économique. Cette diminution s’explique par les effets d’un certain nombre de mesures, à savoir une maîtrise plus stricte des dépenses de l’administration centrale, un élargissement de l’assiette des impôts sur les sociétés et un renforcement de l’accord passé avec les régions en ce qui concerne les dépenses de santé. Le recours à des mesures ponctuelles, notamment des cessions d’actifs immobiliers appartenant au secteur public et des opérations de titrisation (cartolarizzazioni), a permis de contenir les déficits en dépit du fléchissement marqué de la conjoncture. Néanmoins, le niveau excessif de la dette constitue un problème fondamental dont la solution exigera des mesures à caractère plus permanent. Ainsi, la poursuite du processus d’assainissement des finances publiques ainsi que la réalisation et le respect des objectifs d’équilibre budgétaire à moyen terme nécessiteront peutêtre des mesures additionnelles...

  • Comme le reconnaissait l’Examen de l’OCDE de la réforme de la réglementation en Italie (2001b), de grands progrès ont été accomplis par l’Italie depuis qu’elle s’est lancée dans la libéralisation de ses marchés de produits au début des années 1990. Un programme soutenu de privatisation, d’ouverture des marchés et de déréglementation a été suivi de mesures appropriées de re-réglementation et d’aménagement institutionnel. Mais il reste encore de vastes possibilités d’amélioration et l’un des éléments critiques pour accélérer la croissance est l’élimination des obstacles à la concurrence et des distorsions qu’elle subit. Les rigidités et les dispositifs de protection influent très largement sur les caractéristiques structurelles de l’économie qui déterminent, entre autres, l’intensité de la concurrence sur les marchés de produits, la taille et l’expansion des entreprises, l’innovation, la capacité d’attirer l’investissement direct étranger et la croissance de l’emploi. Les problèmes que posent la productivité et la croissance, de même que le faible niveau des dépenses de R-D, tiennent à une structure industrielle dans laquelle les petites entreprises occupent une très large place...

  • L’Italie est aujourd’hui confrontée à deux enjeux majeurs à moyen terme : comment augmenter le taux de croissance tendanciel et comment gérer les finances publiques de façon à réduire les niveaux élevés d’endettement et à maintenir le déficit au-dessous de la limite de 3 pour cent du PIB fixée en vertu du Pacte de stabilité et de croissance. Ces objectifs ne sont pas incompatibles à long terme : l’accélération de la croissance à la fois générerait davantage de recettes fiscales pour des taux d’imposition donnés et réduirait automatiquement le rapport de la dette au PIB dans des délais plus rapides. Les principales réformes que l’administration s’est engagée à réaliser dans les domaines de l’éducation, du marché du travail et de la fiscalité auront vraisemblablement des effets positifs sur la croissance, mais leur introduction supposera, au départ, d’importants coûts budgétaires. Il importe donc que ces réformes soient échelonnées dans le temps, la priorité étant donnée aux mesures qui peuvent être mises en œuvre à relativement moindre coût et se traduire assez rapidement par des résultats plus significatifs...