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  • L’Italie est au milieu d’une profonde récession, comme beaucoup d’autres pays, et une grande incertitude entoure la vigueur de la reprise et le moment où elle interviendra. Le système bancaire lui-même n’a pas été immédiatement menacé par la première vague de la crise financière, mais l’offre de crédit a néanmoins été fortement réduite, comme ailleurs, et les ménages ont subi de lourdes pertes financières après l’effondrement des marchés boursiers. La contraction de la production va vraisemblablement persister pendant une bonne partie de cette année et on ne peut espérer qu’une lente reprise l’année prochaine. Des problèmes structurels de long terme restent à résoudre, même si l’attention se porte actuellement sur les moyens d’atténuer les effets de la crise et d’en réduire la durée.

  • Comme les autres pays de l’OCDE, l’Italie est confrontée à une récession profonde et qui pourrait être prolongée. Après une décennie de croissance faible de la productivité et de dégradation progressive de la compétitivité, la crise financière a frappé une économie affaiblie. Heureusement, le secteur bancaire lui-même a – jusqu’ici – échappé au risque d’insolvabilité qui a paralysé les banques dans certains pays, mais cela n’a pas protégé l’économie contre la crise du crédit. Dans le passé, les gouvernements successifs n’ont pas pris de mesures efficaces pour réduire la dette publique, de sorte que les autorités n’ont guère de marge de manoeuvre budgétaire, sinon de laisser les stabilisateurs automatiques jouer du mieux qu’ils le peuvent.

  • Le système financier italien a réussi à mieux résister à la « première vague » de la crise que la plupart des pays européens de référence et les banques en ont surtout subi les effets du côté du financement, en raison des fortes tensions affectant les marchés interbancaires. La réglementation bancaire et son application pratique ont contribué pour une part importante à ce résultat en amenant les établissements de crédit à adopter attitude relativement prudente, mais certaines caractéristiques spécifiques de l’économie du pays, comme la taille relativement plus petite des entreprises et le faible endettement des ménages, ont également joué un rôle. Néanmoins, certaines de ces mêmes caractéristiques qui ont protégé les banques italiennes de la première vague de la crise risquent de les exposer aux conséquences de la récession. Les autorités italiennes et la Banque centrale européenne ont réagi promptement pour que le système bancaire puisse disposer de liquidités suffisantes et les tensions sur les marchés interbancaires se sont sensiblement apaisées ces derniers mois. Un plan de recapitalisation des établissements de crédit, bien que moins urgent que dans d’autres pays, a été élaboré assez tardivement et il comporte des conditions qui peuvent présenter des inconvénients importants.

  • Avant même la crise financière, la croissance économique était nettement moins soutenue en Italie que dans de nombreux autres pays. La faiblesse des gains de productivité a plusieurs causes, dont certaines tiennent à l’inadaptation ou au poids excessif de la réglementation, des services publics et de l’administration, ainsi qu’au système juridique, qu’un rapport de l’ISAE qualifie d’infrastructure « immatérielle ». Comme l’indique l’Examen de l’OCDE de la réforme de la réglementation en Italie, qui sera publié cette année, des progrès ont été accomplis dans la voie d’une amélioration de la réglementation, mais ils ne se sont pas encore traduits par des gains de productivité. Il faut poursuivre les réformes et les étayer par une administration publique plus efficace et une utilisation plus judicieuse des analyses d’impact de la réglementation et d’outils comme les examens des dépenses réalisés par la Commission technique des finances publiques, parallèlement aux efforts déployés dans le cadre des programmes Taglia Legge et Taglia Oneri.

  • Par rapport aux autres pays de l’OCDE, les résultats aux tests du PISA des élèves italiens de 15 ans sont médiocres, et ce, malgré des dépenses d’éducation relativement élevées. Si l’incidence du milieu social est moindre que dans de nombreux autres pays membres, elle passe essentiellement par une sorte d’autodiscrimination résultant du choix des familles entre les différents types d’établissements secondaires du deuxième cycle. L’importance des écarts de résultats scolaires entre les régions ne peut s’expliquer par le volume des ressources disponibles. Il est difficile de faire la distinction entre l’impact des conditions socioéconomiques et l’efficience des établissements, et cela doit être étudié avec soin dans le cadre des projets d’extension du fédéralisme budgétaire. Le gouvernement italien souhaite, à juste titre, optimiser les dépenses publiques et le présent chapitre défend l’idée selon laquelle des mesures visant à améliorer les informations à disposition des établissements scolaires et des enseignants concernant leurs résultats – tout en leur apportant les incitations, les responsabilités et les pouvoirs nécessaires pour agir en fonction de ces résultats – doivent accompagner les mesures d’économies budgétaires. Une attention plus grande accordée à une formation de qualité pour les enseignants, qu’il s’agisse des nouvelles recrues comme des enseignants chevronnés, ainsi qu’aux procédures de recrutement elles-mêmes, devrait également favoriser l’efficience.