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  • La croissance ne devrait se redresser que lentement aux Pays-Bas, de sorte que le chômage devrait continuer d’augmenter à court terme. Les objectifs budgétaires actuels impliquent que la politique budgétaire aura une orientation procyclique au cours des deux prochaines années. À moyen terme, les performances économiques seront affectées par la poursuite de la mondialisation et le vieillissement de la population active. Dans cette perspective, des mesures structurelles d’assainissement budgétaire sont nécessaires pour assurer la viabilité des finances publiques, mais le gouvernement devrait également préparer le secteur des entreprises à relever les défis persistants de la mondialisation, et adapter les institutions du marché du travail au vieillissement et à la diminution de la population active.

  • L’économie devrait sortir de sa récente période d’atonie au cours de l’année 2012. Parallèlement à l’accélération de la reprise, un enjeu essentiel consistera pour le gouvernement à ne pas relâcher ses efforts d’assainissement budgétaire, qui sont nécessaires pour rétablir la viabilité des finances publiques. Sur le long terme, il lui faudra veiller à ce que l’économie continue à tirer parti de la mondialisation, ce qui passe par des efforts d’ajustement des politiques relatives au secteur des entreprises et au marché du travail (traités dans les chapitres 1 et 2, respectivement). Le gouvernement doit également préparer l’économie au vieillissement démographique en élargissant l’assiette des recettes publiques ; pour ce faire, il conviendra d’allonger les vies actives, de mobiliser les ressources en main-d’oeuvre sous-utilisées, et de maîtriser les dépenses de retraite et de santé. Pour que cette dernière condition soit remplie, le secteur de la santé doit parvenir à l’efficience économique, ce que les pouvoirs publics s’efforcent d’obtenir en renforçant la concurrence (chapitre 3).

  • Les Pays-Bas ont fortement bénéficié de la mondialisation, qui a dynamisé les échanges internationaux, les investissements transfrontaliers et la croissance économique au cours des dernières décennies. Dans les temps à venir, les Pays-Bas vont devoir réorienter leurs échanges et leurs investissements, qui sont axés aujourd’hui sur des marchés traditionnels à faible croissance, vers les économies émergentes en expansion rapide, afin de continuer à tirer parti de la mondialisation. En outre, la poursuite du processus de mondialisation va pousser les entreprises à devenir plus innovantes et à rechercher de nouvelles activités. Dans ce contexte, le gouvernement est en train de réformer ses politiques relatives au secteur des entreprises. Cela passe par une approche ciblée, dans le cadre de laquelle les pouvoirs publics s’efforcent de renforcer des secteurs clés pour disposer d’acteurs encore plus forts sur la scène internationale. Cette approche comporte cependant certains des risques inhérents à une politique industrielle de facture plus classique, de sorte que le soin apporté à l’élaboration des dispositifs et à leur évaluation constituera une condition importante de réussite de leur mise en oeuvre. L’autre élément essentiel des nouvelles mesures réside dans une amélioration des conditions générales de l’activité, qui devrait permettre un renforcement des avantages comparatifs davantage fondé sur les mécanismes du marché, et qui pourrait être encore plus poussée si les pouvoirs publics élargissaient cette approche à d’autres domaines de l’action publique, tels que la politique de la concurrence.

  • Le bon fonctionnement du marché du travail a permis de maintenir un faible niveau de chômage et des évolutions salariales relativement stables. Cependant, ce marché est divisé en un grand segment assez rigide et un petit segment flexible, sur lequel pèse de façon disproportionnée la charge de l’ajustement en cas de chocs extérieurs. En outre, l’utilisation de la main-d’oeuvre est relativement faible, malgré un taux d’activité global assez élevé, en raison de la grande fréquence de l’emploi à temps partiel, d’un faible âge effectif de départ à la retraite et d’un recours important aux prestations d’invalidité. À terme, il est peu probable que l’organisation du marché du travail permettra à l’économie de continuer à tirer pleinement parti de la mondialisation. Il faudrait pour cela un marché du travail qui facilite la réallocation des ressources de main-d’oeuvre de plus en plus rares vers leur meilleure utilisation et mobilise les ressources de main-d’oeuvre sous-utilisées pour contrer la contraction de la population active liée au vieillissement.

  • Les Pays-Bas, comme les autres pays de l’OCDE, sont confrontés à la difficulté de fournir, au meilleur coût, des services de santé et des soins de longue durée de haute qualité à une population vieillissante. Dans le secteur de la santé, des réformes ont déjà été mises en oeuvre en vue d’intensifier la concurrence. Malgré des changements majeurs et certains effets positifs, les réformes risquent de s’enliser, prises en étau entre un système centralisé d’offre et de prix contrôlés par l’État et un système décentralisé fondé sur une concurrence réglementée, n’incitant pas suffisamment à fournir des services de qualité et à maîtriser les dépenses. Les principales difficultés consistent à mener à bien la transition vers un régime de concurrence réglementée dans la prestation de soins de santé, à renforcer le rôle des assureurs en tant qu’agents acheteurs et à assurer la maîtrise des coûts dans un secteur de la santé qui obéit de plus en plus à la demande.