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  • L’économie de la Nouvelle-Zélande a continué de croître à un rythme soutenu : l’an dernier, l’expansion s’est établie à un peu moins de 4½ pour cent, portant à 3¾ pour cent le taux moyen annuel de croissance depuis la récession des années 90. Plus important encore, depuis 2000 la hausse du PIB réel par personne dépasse la moyenne mobile sur dix ans de l’OCDE, si bien que le pays est en bonne voie pour atteindre l’objectif de long terme du gouvernement, à savoir revenir dans la moitié supérieure du classement de l’OCDE pour le PIB par habitant, position que la Nouvelle-Zélande a perdue depuis le début des années 80...

  • Ce chapitre examine l’état actuel de la concurrence dans un certain nombre de secteurs importants pour l’économie. Vu la faible superficie et l’isolement du pays, l’analyse est axée sur les obstacles à l’entrée, à l’investissement et au commerce extérieur, plutôt que sur des indicateurs types de l’intensité de la concurrence. Le droit de la concurrence et les organismes connexes sont généralement bien conçus, même si des contentieux notoires en matière de fusions et des problèmes de pouvoir de marché ont fortement sollicité leurs capacités et, jusqu’à une date récente, détourné l’attention de la lutte contre les ententes sur les prix. Au total, les marchés semblent bien fonctionner en Nouvelle-Zélande, mais le processus de libéralisation a apparemment marqué le pas ces derniers temps. En particulier, des améliorations sont possibles sur trois grands fronts : dans le secteur de l’énergie, il faut supprimer les obstacles actuels à l’investissement et développer les marchés à terme pour permettre à l’économie de relever les défis de long terme; sur les marchés des télécommunications, le niveau élevé des prix et la lenteur du déploiement du réseau à large bande suscitent des préoccupations grandissantes; enfin, dans le secteur public, on pourrait recourir davantage à la prestation privée de services publics et réduire les participations de l’État, surtout sur les marchés potentiellement concurrentiels. Des ajustements du cadre et de la politique de la concurrence seraient également bénéfiques dans plusieurs autres secteurs.

  • Même si les marchés de capitaux et du travail fonctionnent généralement bien, le présent chapitre examine un ensemble de paramètres de l’action gouvernementale qui pourraient être redressés afin de créer des conditions encore plus propices aux gains de productivité. Les règles de taxations ont pénalisé certaines formes de financement, élevant le coût global du capital, tandis que des écarts entre les déductions d’impôt pour amortissement et l’amortissement économique ont abouti à une configuration sous-optimale de l’investissement fixe. Un recours à des mécanismes de péage de congestion permettrait une utilisation plus efficiente de l’infrastructure de transport terrestre et, en même temps, aiderait à déterminer les nouveaux investissements nécessaires. Il faudrait éliminer les obstacles au développement de nouveaux dispositifs de financement et de tarification tels que les péages et les partenariats public-privé, et choisir systématiquement les nouveaux projets routiers qui offrent le rendement social net le plus élevé. Des mesures récentes ont réduit la flexibilité du marché du travail, mais il est encore trop tôt pour en évaluer pleinement les effets. On pourrait atténuer un peu ces derniers en autorisant des périodes d’essai pour les nouvelles recrues et/ou en assouplissant les restrictions applicables aux contrats de durée déterminée. Dans la pratique, l’incidence des nouvelles règles régissant les négociations salariales est, elle aussi, encore assez incertaine et demandera à être suivie de près. Le cadre de l’innovation est généralement bien conçu mais gagnerait à un renforcement des liens entre les universités et le secteur privé ainsi qu’à une plus étroite intégration avec les politiques de l’éducation, de l’immigration et du marché du travail. La simplification des programmes de soutien public faciliterait l’activité d’innovation.

  • On examinera dans ce chapitre les politiques concernant la valorisation du capital humain et l’utilisation de la main-d’oeuvre en Nouvelle-Zélande et les mesures qui pourraient être prises pour améliorer ces politiques dans l’optique d’un relèvement du niveau de vie. La participation a augmenté dans l’enseignement supérieur, mais les financements publics pourraient être davantage axés sur les priorités du marché du travail et sur la qualité des cours. L’enseignement obligatoire donne toujours des résultats très variables : des stratégies d’enseignement et d’apprentissage plus efficaces s’imposent pour les élèves dont les résultats sont médiocres. Le développement prévu de l’accueil et de l’éducation de la petite enfance représente un investissement important en capital humain dans le long terme, mais du fait des contraintes qui s’exercent au niveau de l’offre, l’élément crucial pour le succès de cette action sera une utilisation optimale de ressources pédagogiques limitées. Des structures d’accueil de l’enfance plus nombreuses, de haute qualité et d’un prix abordable permettront en outre aux mères qui le souhaitent de travailler et atténueront les contre-incitations financières actuelles qui les découragent d’exercer un emploi. Les prestations accordées dans le cadre du dispositif Working for Families avaient pour but d’inciter davantage à exercer un emploi pour ne plus dépendre des allocations sociales, mais si ce but est atteint pour certains ménages, d’autres peuvent être découragés d’accroître leurs revenus; on pourrait atténuer ces effets en modifiant les règles. La prestation unique de base qui est envisagée devrait inciter et aider les bénéficiaires de prestations sociales d’âge actif à exercer un emploi. Mais son succès dépendra essentiellement d’une gestion efficace des dossiers privilégiant les objectifs de réemploi.

  • Bien qu’elle se trouve dans une situation budgétaire plus favorable que la plupart des pays de l’OCDE, la Nouvelle-Zélande doit faire face au vieillissement de sa population et à d’autres pressions sur ses dépenses. Une gestion budgétaire prudente s’impose pour assurer la viabilité des finances publiques à long terme. Une hiérarchisation plus rigoureuse des priorités de dépenses – consistant à recenser et élaguer les activités faiblement prioritaires et à appliquer de façon satisfaisante la stratégie gouvernementale de « gestion pour les résultats » – contribuerait à plus d’efficacité et minimiserait la dérive des dépenses. Il existe une marge de manoeuvre pour accroître la productivité dans le secteur public, surtout pour l’enseignement et la santé, où faute d’informations suffisantes il est difficile de savoir quels sont véritablement les gains de production obtenus grâce aux ressources supplémentaires attribuées ces dernières années. Si l’on veut évaluer correctement les gains d’efficience, il faut investir dans des systèmes d’information de haute qualité pour surveiller la productivité des différents prestataires et son évolution dans le temps. Il faudrait aussi examiner de plus près les incitations des prestataires à améliorer leurs performances.