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  • Même avant le grave séisme qui a frappé Christchurch, le redressement progressif attendu de l’économie néo-zélandaise était freiné par les efforts déployés par le secteur privé pour alléger sa dette et la fermeté persistante de la monnaie. Les mesures volontaristes de relance monétaire et la période de forte expansion budgétaire qui a fait suite à des décisions prises avant le ralentissement de l’activité mondiale ont soutenu l’économie pendant la récession, tout comme le dynamisme de l’Australie et de l’Asie et l’amélioration sensible des termes de l’échange. Les ménages, les entreprises et les exploitants agricoles s’efforcent d’assainir une situation financière excessivement tendue à la suite du boom immobilier. Les bilans du secteur privé non financier se sont sensiblement dégradés, le renchérissement des prix de l’immobilier et le sentiment de richesse s’étant traduit par un gonflement des dépenses des ménages.

  • À la mi-2009, la reprise de l’économie néo-zélandaise semblait prometteuse, soutenue par des aides publiques sans précédent. L’économie a tiré parti du développement des échanges commerciaux avec la Chine et d’autres marchés émergents en Asie, qui ont moins souffert de la crise financière internationale et ont rebondi plus vigoureusement. Les prix des produits laitiers et d’autres denrées alimentaires sont montés en flèche car la hausse du niveau de vie dans ces pays très peuplés a stimulé la demande, tandis que les périodes de sécheresse dans certains pays producteurs, dont la Nouvelle-Zélande, ont été plus fréquentes. Par ailleurs, le pays a bénéficié de son intégration économique poussée avec l’Australie, pays économiquement en bonne santé.

  • La récession de 2008-09 a pu être amortie grâce à un train de mesures de relance sans précédent et à la croissance relativement forte enregistrée par l’Australie et l’Asie, principaux partenaires commerciaux de la Nouvelle- Zélande, qui a aussi eu un effet positif sur les termes de l’échange. Mais la reprise qui a suivi a été étonnamment faible et irrégulière. L’importante charge de la dette et la plus grande aversion pour le risque engendrée par la crise mondiale ont suscité une volonté de désendettement de la part des ménages, des entreprises, des banques et (bientôt) de l’État, ce qui paraît être une étape nécessaire et souhaitable des ajustements devant être opérés en vue d’une croissance à long terme plus durable. Le boom immobilier de la dernière décennie, financé par le recours à l’endettement, a pesé sur le taux d’épargne déjà structurellement faible des ménages. Du fait des mesures budgétaires expansionnistes mises en oeuvre avant la récession, ainsi que des moins-values conjoncturelles sur recettes et des grosses dépenses exceptionnelles liées aux tremblements de terre, le taux d’épargne de l’État s’est lui aussi effrité.

  • Au cours des dix dernières années, le boom spectaculaire du marché du logement a été l’une des principales caractéristiques des déséquilibres importants et persistants entre l’épargne et l’investissement en Nouvelle-Zélande. La richesse est beaucoup plus concentrée dans l’immobilier que dans la plupart des autres pays de l’OCDE, ce qui expose massivement les ménages et le système bancaire à un risque de correction du marché foncier et du marché du logement. Les rigidités du côté de l’offre et les mesures d’incitation fiscale qui influencent les décisions d’épargne au profit des investissements immobiliers ont amplifié la hausse des prix des logements, creusant les inégalités de richesse qui se matérialisent par des logements plus vastes pour ceux qui peuvent se les payer alors que l’accessibilité financière au logement se détériore pour le reste de la population.

  • Depuis le milieu des années 80, la Nouvelle-Zélande faisait figure de pionnier en matière de libéralisation des marchés de produits. Mais la réforme s’est essoufflée ces dernières années. Dans nombre de domaines, elle est encore en phase avec les pratiques optimales, mais la Nouvelle-Zélande n’est plus considérée comme étant à l’avant-garde de la politique de réglementation. Certes, la géographie économique explique en partie la performance relativement insuffisante de l’économie néozélandaise, mais des politiques restrictives dans certains secteurs sont également susceptibles de brider la croissance du PIB par habitant. Le fait d’être un petit pays excentré aggrave probablement l’impact négatif de politiques restrictives à l’égard des marchés de produits sur la performance économique néo-zélandaise. La Nouvelle-Zélande a donc le plus grand besoin de ramener son cadre réglementaire vers la frontière des pays de l’OCDE. Continuer d’améliorer la gouvernance de la réglementation, réduire autant que possible l’influence de l’État sur les marchés concurrentiels et abaisser les obstacles aux échanges et à l’IED, notamment par une plus grande harmonisation des politiques et, le cas échéant, par des accords de reconnaissance mutuelle avec les partenaires commerciaux, sont autant d’actions qui seraient utiles à cet égard.

  • La Nouvelle-Zélande, dont l’économie repose sur l’exploitation de ses ressources naturelles et qui a à coeur de protéger et de promouvoir son image de pays respectueux de l’environnement, voit à juste titre dans la croissance verte une orientation naturelle pour son développement futur. Le pays bénéficie d’un environnement de qualité et du fait de l’abondance de ses ressources naturelles il n’est guère menacé par le risque de leur épuisement. Néanmoins, des défis se profilent à l’horizon. La tarification des ressources en eau étant peu pratiquée, des pénuries d’eau se font sentir avec de plus en plus d’acuité dans certaines régions de production laitière exposées aux sécheresses. La qualité des eaux se dégrade en raison des infiltrations de sous-produits agricoles. L’activité agricole est par ailleurs responsable de près de la moitié des émissions de gaz à effet de serre (GES) du pays, tandis que la consommation d’électricité et le transport privé pèsent eux aussi de plus en plus.