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  • Le Portugal s’est engagé sur la voie d’un ajustement économique de longue haleine afin de stimuler sa croissance et de corriger un recours excessif à l’endettement. Le gouvernement met en oeuvre avec détermination le programme de réformes et d’ajustement budgétaire lié à l’assistance financière de l’Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI). D’importantes lois ont en conséquence été adoptées, avec un large soutien politique, pour améliorer la performance des marchés du travail et des produits. En outre, nombre des recommandations formulées par l’OCDE dans l’Étude précédente ont été mises en oeuvre. Les autorités doivent veiller à ce que ces réformes ambitieuses soient appliquées de manière efficace.

  • Les autorités devraient s’employer à atteindre les objectifs prévus par le programme d’ajustement en matière de déficit public nominal, notamment en respectant le montant des dépenses budgétisées à tous les niveaux des administrations publiques. Si des risques se matérialisent significativement et la croissance est nettement plus faible que prévue par le programme, on pourrait laisser jouer au moins en partie les stabilisateurs automatiques.

  • La crise mondiale a mis en évidence des déséquilibres et des points faibles fondamentaux de l’économie portugaise, qui est entrée dans une grave récession accompagnée d’un chômage élevé. La réglementation du marché du travail est de longue date peu propice à la création d’emplois, et de multiples réformes structurelles étaient nécessaires pour aider les chômeurs à retrouver du travail et favoriser le redéploiement de la main-d’oeuvre des secteurs non exportateurs vers les secteurs à vocation exportatrice. Les flux internationaux de capitaux se sont asséchés et la faiblesse des perspectives de croissance s’est traduite par une perte de confiance des marchés et une forte hausse des taux d’intérêt (graphique 1), malgré le fait que le Portugal met en oeuvre avec constance depuis mai 2011 un ambitieux programme triennal accompagnant l’assistance financière qui lui a été accordée par l’Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) (encadré 1).

  • En raison de la lenteur de la croissance et d’une situation budgétaire relativement médiocre, la dette publique du Portugal était en augmentation depuis près d’une décennie lorsque la crise mondiale a frappé, creusant sensiblement le déficit. La perte de confiance dans les obligations souveraines du Portugal et des autres pays de la zone euro a exigé un soutien financier international. Les mauvais résultats budgétaires reflètent un large éventail de problèmes structurels se traduisant par un contrôle déficient des dépenses. Au niveau central comme au niveau local, ce dérapage des dépenses a été aggravé par l’accumulation non transparente d’arriérés de paiement, d’obligations de dépenses futures au titre des partenariats public-privé (PPP) et de dettes extrabudgétaires contractées par les entreprises publiques.

  • L’économie portugaise s’est caractérisée ces dix dernières années par une croissance faible et des déficits volumineux des paiements courants. L’accès au crédit facile sur les marchés mondiaux, conjugué jusqu’à ces derniers temps à une absence de dispositifs incitant les banques à limiter leur ratio prêts/dépôts, a permis de financer à l’international une forte consommation et des investissements élevés par rapport au produit intérieur brut (PIB), par un recours excessif du secteur bancaire aux marchés de capitaux. Ce phénomène a abouti à un endettement important des ménages et des entreprises, et rendu les banques vulnérables à un retournement de la confiance des investisseurs. Cela étant, l’investissement et le crédit ont été principalement orientés vers les secteurs protégés, donnant naissance à une infrastructure routière, à des capacités de production d’électricité et à un stock de logements surdimensionnés. Les carences des institutions du marché du travail ont encore sapé la productivité et entravé l’ajustement des salaires, rendant encore plus difficiles les gains de compétitivité-coûts.