Table of Contents

  • Le 16 mai 2007, le Conseil de l’OCDE a décidé d’ouvrir des discussions avec la Fédération de Russie sur l’adhésion de ce pays à l’Organisation et, le 30 novembre 2007, une Feuille de route pour l’adhésion, en fixant les modalités, les conditions et la procédure a été adoptée [C(2007)103/FINAL]. Dans la Feuille de route, le Conseil de l’OCDE a demandé à plusieurs Comités de l’OCDE de donner leur avis formel. Le Comité d’examen des situations économiques et des problèmes de développement a été invité à examiner la politique économique globale de la Fédération de Russie afin de donner un avis formel sur la cohérence de cette politique avec celles en place dans les pays membres de l’OCDE. Compte tenu des avis formels reçus des Comités de l’OCDE et d’autres informations pertinentes, le Conseil de l’OCDE prendra une décision sur l’opportunité d’inviter la Fédération de Russie à devenir membre de l’Organisation.

  • La mise en œuvre de réformes structurelles destinées à améliorer le climat des entreprises est essentielle pour renforcer la croissance potentielle et la résilience de l’économie. Du fait de la stagnation des prix de l’énergie et de la pleine utilisation du travail et du capital, le taux de croissance reflue à des niveaux plus bas qu’avant la crise. Rendre l’économie plus forte, plus équilibrée et moins dépendante des rentes tirées de l’extraction des ressources naturelles représente donc un défi majeur. Cela requiert des gains de productivité plus élevés et une plus grande efficacité énergétique, ce qui passe par le jeu de la concurrence, des investissements plus dynamiques et une meilleure adéquation entre les qualifications et les emplois. Le calendrier, l’économie politique et la mise en œuvre des réformes structurelles constituent tous des facteurs importants.

  • La Russie a avancé à grands pas au cours de la décennie qui a précédé la crise de 2008, aidée grandement par les recettes du pétrole et du gaz. Cependant, la productivité et les niveaux de vie sont encore largement inférieurs à ceux des pays économies de marché les plus avancées, et le rythme de la convergence depuis la crise est plus lent que dans la plupart des BRIICS (). En outre, la croissance ralentit depuis 2012, en partie pour des raisons conjoncturelles, mais surtout parce que la croissance de la production potentielle a ralenti. En novembre 2013, le ministère du Développement économique a ramené sa prévision de croissance à long terme à 2.5 % seulement, alors qu’elle s’établissait à 4.3 % en avril, en indiquant que la croissance russe jusqu’en 2030 resterait inférieure à la moyenne mondiale. Pour continuer de progresser sur une trajectoire durable et atteindre les objectifs fixés dans le décret présidentiel de mai 2012, c’est-à-dire accroître la productivité du travail de 50 % d’ici à 2018 et créer 25 millions d’emplois hautement productifs d’ici à 2020, il faut impérativement accélérer les réformes.

  • La croissance économique est en-deçà de ce qui serait nécessaire pour poursuivre rapidement la convergence vers les niveaux de vie moyens des pays de l’OCDE. Il convient de saluer les efforts actuellement menés pour améliorer le climat des affaires, mais ces efforts doivent être étendus et intensifiés. De nombreux progrès sont accomplis pour alléger les formalités administratives, mais les autorités ne mènent que depuis peu, de manière visible, une action plus énergique de lutte contre la corruption. Les interactions préjudiciables entre les sphères politiques, les milieux d’affaires et les autorités répressives engendrent des obstacles à l’État de droit et continuent de représenter un risque majeur pour les investisseurs potentiels. Le niveau élevé des obstacles à l’entrée a pour corolaire la faiblesse de la concurrence. Le recul du rôle de l’État dans l’économie et l’adhésion du pays à l’OMC devraient être considérés comme des occasions de renforcer la concurrence et, partant, de susciter des incitations à réaliser les gains de productivité qui doivent se matérialiser de toute urgence pour assurer une croissance plus forte dans un contexte d’amenuisement de la main-d’œuvre.Les transports peuvent jouer un rôle important de promotion de la croissance, de la diversification et de la convergence régionale. Cela étant, compte tenu de l’insuffisance des investissements et de l’inachèvement des réformes structurelles, la Russie a beaucoup de mal à moderniser son vaste système de transport. Les problèmes qui se posent concernant les transports urbains s’aggravent en raison de la piètre coordination de l’action des pouvoirs publics et de l’inadéquation de la gestion du trafic. Il est essentiel de promouvoir la concurrence dans le secteur du transport, en particulier en ouvrant réellement le marché du fret ferroviaire à des opérateurs indépendants.

  • Le marché du travail russe est très flexible. Les entreprises s’ajustent aux chocs économiques en réduisant les salaires, diminuant la durée du travail et réduisant le plus possible les coûts de main-d’œuvre non salariaux. Les travailleurs réagissent en changeant d’emploi. Cette flexibilité se traduit par un taux d’emploi global élevé et stable, mais aussi par une inégalité marquée des salaires, une importante informalité et une forte rotation de la main-d’œuvre, limitant les incitations des entreprises à investir dans le capital humain et l’amélioration de la productivité.Le niveau d’études est très satisfaisant, mais le système doit être renforcé pour répondre aux besoins d’une économie fondée sur le savoir. La coopération entre établissements scolaires et employeurs est faible et les possibilités d’accès à l’enseignement supérieur sont inégalement réparties. Un financement adéquat des établissements n’est pas assuré partout, alors que des inefficacités persistent.Les dépenses privées au titre de l’innovation sont très faibles et la Russie obtient des résultats inférieurs à la moyenne pour ce qui est des productions scientifiques et des brevets. Le soutien aux innovations de faible technicité et à l’adoption des technologies, en particulier parmi les PME, est peu développé en raison d’une distorsion en faveur des projets de grande envergure et à haute technicité, qui n’ont que des liens très lâches avec la capacité manufacturière de la Russie. La réforme de la R-D publique est incomplète, notamment pour ce qui est du renforcement des financements sur la base de la mise en concurrence.