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  • La Slovénie a été profondément affectée par la crise mondiale mais se rétablit progressivement en même temps que les autres pays de la zone euro. La Slovénie étant une petite économie ouverte au sein de la zone euro, il lui faut sans tarder rééquilibrer son économie et rétablir sa compétitivité. La réforme des retraites en cours d’examen constitue un premier pas en vue d’améliorer la viabilité budgétaire et de stimuler l’offre de main-d’oeuvre. Toutefois, une réforme des retraites plus complète est indispensable. Afin de se rapprocher des frontières technologique et d’efficience, il serait souhaitable d’engager des réformes du système éducatif et des politiques visant à promouvoir l’innovation, la flexibilité des marchés du travail et un environnement plus propice à l’investissement direct étranger (IDE).

  • Après un processus continu de convergence vers la moyenne de l’Union européenne en termes de PIB par habitant, l’économie slovène a été durement touchée par la crise mondiale. Le produit intérieur brut (PIB) a reculé de près de 8 % en 2009, soit l’une des baisses les plus fortes de la zone OCDE, mais il devrait augmenter légèrement en 2010 avant que la croissance reprenne à 2-3 % en 2011-12. La contraction brutale des liquidités au plus fort de la crise a nécessité un important soutien au système financier de la part de l’État et de la Banque centrale européenne. La santé financière des ménages et des entreprises a souffert du prix des actifs réduits, de la baisse des revenus et de la raréfaction du crédit. Alors que les exportations ont fortement rebondi depuis la mi-2009, la demande interne a été entravée par la faiblesse du marché du travail et par le désendettement en cours des institutions financières et des entreprises. L’indispensable assainissement des finances publiques restreindra également la croissance à court terme.

  • La vigoureuse expansion économique dont la Slovénie jouissait avant la crise a fait place, en 2009, à l’une des plus dures récessions de la zone OCDE. La crise a mis au jour d’importantes faiblesses préexistantes dans l’économie, notamment une dépendance excessive à l’égard du crédit et de l’activité de construction. Pour rééquilibrer l’économie, des actions décisives s’imposent. Au plan macroéconomique, il faudrait réduire durablement le déficit structurel afin d’éviter une perte de confiance des investisseurs, et les mesures nécessaires doivent être prises pour soutenir le secteur bancaire et atténuer ainsi le risque de rationnement du crédit. Au plan structurel, il s’agit de rétablir la compétitivité et d’étoffer le potentiel de croissance de façon à poursuivre le rattrapage des économies plus avancées de l’OCDE. Malgré un projet de réforme majeure des retraites, il est indispensable de prendre des mesures générales supplémentaires pour renforcer la viabilité à long terme des finances publiques et doper l’offre de main-d’oeuvre des seniors. Des mesures visant à améliorer le fonctionnement du marché du travail, notamment en accroissant la demande de main-d’oeuvre âgée et peu qualifiée, sont également nécessaires. Une attention particulière devrait être portée aux coûts de maind’oeuvre au niveau du salaire minimum. Si elle veut se rapprocher de la frontière technologique, la Slovénie doit améliorer son cadre d’innovation (chapitre 1) et sa politique de l’éducation (chapitre 2). Il faudra renforcer à la fois l’investissement direct étranger et la gouvernance des entreprises publiques de façon à stimuler le dynamisme économique et à rehausser la productivité (chapitre 3).

  • Dans l’ensemble, le système éducatif donne des résultats satisfaisants par rapport aux autres pays. La proportion de la population slovène âgée de 25 à 64 ans ayant achevé au moins le deuxième cycle de l’enseignement secondaire est parmi les plus élevées de la zone OCDE et le pays est très bien placé dans les évaluations internationales du niveau des élèves. Néanmoins, dans certains domaines, des réformes pourraient largement contribuer à améliorer les performances et à doter les travailleurs des qualifications les plus recherchées dans une économie en pleine mutation. Ainsi, le faible nombre d’élèves par enseignant, la taille réduite des classes et la proportion élevée de personnel non enseignant donnent à penser qu’il serait possible d’accroître l’efficacité des dépenses. La rationalisation des effectifs enseignants et non enseignants serait un autre moyen de dégager des ressources publiques précieuses qui pourraient être réaffectées à des secteurs du système éducatif dont le financement est insuffisant. Le faible nombre d’inscrits dans les filières courtes de l’enseignement professionnel et dans certaines branches de l’enseignement supérieur comme les sciences et les études d’ingénieur se traduit par un déficit de compétences dans certains métiers, d’où la nécessité de rendre ces formations plus attrayantes. Dans l’enseignement supérieur, les taux de réussite et les dépenses par étudiant sont faibles par rapport aux moyennes internationales et les études durent trop longtemps. De plus, la modicité des droits de scolarité et l’accès à des aides financières généreuses, conjugués au traitement préférentiel dont bénéficiait jusqu’à une date récente le travail des étudiants, ont pour effet de créer des « faux étudiants », tout en incitant ceux qui font vraiment des études à rester trop longtemps dans l’enseignement supérieur. L’instauration de droits de scolarité universels, parallèlement à des prêts remboursables en fonction des ressources, pourrait apporter une solution à ces problèmes.

  • Depuis l’amorce de la transition de la Slovénie vers une économie de marché au début des années 90, le niveau de la productivité s’y est rapidement rapproché des niveaux moyens de la zone euro et des pays de l’OCDE. Cela étant, un écart de productivité globale de 30 % demeure vis-à-vis de la moitié la plus performante des pays de l’OCDE et la productivité reste faible dans un certain nombre de secteurs industriels à forte participation publique ou faible participation étrangère. Cette structure un peu biaisée de la propriété des actifs dans le pays est liée aux orientations antérieures des pouvoirs publics qui favorisaient directement ou indirectement les investisseurs nationaux publics et privés. Par exemple, le premier programme de privatisation slovène avait privilégié les parties prenantes internes des entreprises, la privatisation d’entreprises de services collectifs avait été limitée et les deux fonds publics d’investissement avaient été autorisés à acquérir des blocs d’actions dans nombre de grandes entreprises privées du pays. L’investissement étranger a également été dissuadé par les institutions du marché du travail qui ont alourdi le coût unitaire relatif de l’embauche de travailleurs par rapport à d’autres économies en transition. Dans le cadre du processus d’adhésion du pays à l’OCDE, le gouvernement slovène est convenu d’améliorer la transparence de la gestion des actifs publics par la création d’une nouvelle agence centrale des participations de l’État. Cette nouvelle agence va gérer l’ensemble des participations directes et indirectes de l’État, élaborer un plan de cession des éventuels actifs dont la gestion publique ne lui paraît plus nécessaire et mettre en place un véritable régime de gouvernement d’entreprise des actifs qui restent entre les mains du secteur public. Pour que la politique de participation publique encourage une plus forte présence des investisseurs étrangers, une plus grande compétitivité des marchés nationaux et un renforcement de la restructuration des entreprises, cette nouvelle agence centrale devra être entièrement indépendante du gouvernement, saisir l’opportunité de rationaliser le portefeuille d’actifs de l’État en poursuivant les privatisations et en améliorant sensiblement la gouvernance des entreprises publiques. Il conviendrait en outre de faciliter le développement de l’investissement étranger en rendant le régime fiscal plus simple et plus neutre, en réduisant les lourdeurs administratives et réglementaires pesant sur les investisseurs étrangers et en assouplissant la législation en matière de protection de l’emploi.