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  • Cette Étude est publiée sous la responsabilité du Comité d’examen des situations économiques et des problèmes de développement (EDR), qui est chargé de l’examen de la situation des pays.La situation économique et les politiques de la Suède ont été évaluées par le Comité le 15 novembre 2012. Le projet de rapport a ensuite été révisé à la lumière de la discussion et finalement approuvé par le Comité plénier le 29 novembre 2012.Le projet de rapport du Secrétariat a été établi pour le Comité par Stéphanie Jamet et Müge Adalet McGowan sous la direction de Vincent Koen. La recherche statistique a été assurée par Thomas Chalaux.L’Étude précédente de la Suède a été publiée en janvier 2011.

  • L’économie suédoise a fait preuve de résistance face aux turbulences internationales, grâce à des politiques macroéconomiques saines et aux réformes structurelles de fond menées depuis le début de la décennie 90. Les principaux défis que la Suède va devoir relever consistent à maintenir une croissance tendancielle robuste, à la rendre plus inclusive et à en garantir la stabilité dans un contexte extérieur marqué par les incertitudes et la morosité. Préserver le niveau élevé du bien-être contribuera à faire avancer les réformes.

  • Si l’on se fonde sur les projections du gouvernement, l’orientation globalement neutre de la politique budgétaire pour 2013 est appropriée. Si les perspectives économiques devaient se dégrader, le gouvernement devrait laisser les stabilisateurs automatiques jouer à plein. En cas de récession brutale ou prolongée, des mesures discrétionnaires de relance s’imposeraient.

  • Dans de nombreux domaines, la Suède se situe en haut de la courbe ou quasiment : elle peut en effet se targuer d’un revenu par habitant élevé, de faibles taux d’inégalité et de pauvreté, d’une population en bon état de santé, d’une qualité environnementale satisfaisante, d’un bon équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, et d’une confiance élevée dans les institutions. De plus, le PIB y a fortement progressé ces dernières années (). Ces bons résultats sont le fruit de politiques macroéconomiques saines et de réformes structurelles profondes qui ont aidé le pays à résister aux chocs, qu’ils soient économiques, démographiques ou autres.

  • Bien qu’elle soit un pays très égalitaire, la Suède accuse aujourd’hui un creusement des inégalités, et certaines catégories de sa population restent en marge du marché du travail. Pour favoriser une croissance plus solidaire, il est nécessaire de réduire l’écart entre le coût du travail et la productivité de certaines catégories de main-d’œuvre, de faciliter le passage de l’école à la vie professionnelle, de renforcer les incitations au travail et de protéger les sans-emploi contre le piège du chômage ou de l’inactivité. Pour y parvenir, il faudra abaisser le revenu minimum par rapport au salaire moyen pour les groupes risquant de se retrouver au chômage, améliorer l’enseignement et la formation professionnels et élargir la couverture de l’assurance-chômage, tout en durcissant les obligations imposées aux chômeurs. Pour faire face aux risques de dualité du marché du travail, il faudra également réduire les disparités dans la législation de protection de l’emploi entre les contrats temporaires et les contrats permanents. Le taux d’emploi des femmes est certes élevé mais l’écart salarial par rapport aux hommes pourrait être encore réduit en améliorant les perspectives d’emploi des femmes.

  • Les réformes structurelles de large portée conduites depuis le début des années 90 ont renforcé la résistance de l’économie suédoise aux crises. Cependant, il faut aller plus loin encore pour mieux gérer les risques à court terme et faire en sorte que la croissance persiste dans la durée. Une réforme du marché de l’immobilier permettrait de réduire les risques que représentent les prix élevés des logements, porterait l’investissement résidentiel à un niveau adéquat et entraînerait une amélioration de la mobilité de la main-d’œuvre et du bien-être. Préciser la répartition des responsabilités dans la réglementation financière et améliorer la panoplie d’instruments macroprudentiels permettrait d’apaiser les menaces qui pèsent sur la stabilité et de réduire les engagements budgétaires éventuels liés à l’existence d’un système bancaire vaste et concentré. Une harmonisation plus poussée de l’imposition des différentes catégories d’actifs rendrait la fiscalité plus neutre.