-
La stagnation prolongée des niveaux de vie qui a frappé une large fraction de la population dans de nombreux pays a eu pour effet d’éroder la confiance des citoyens dans les programmes de réforme de leurs gouvernements, et provoque une résistance politique farouche à la poursuite des efforts. Bien des réformes prennent du temps pour porter leurs fruits, en particulier dans un environnement marqué par la faiblesse persistante de la demande et l’incertitude durable entourant les perspectives de croissance, et si beaucoup en bénéficient, certains en sortent perdants. La montée des oppositions politiques est à l’évidence l’un des facteurs qui contribue au ralentissement marqué du rythme des réformes observé depuis le pic atteint en 2011-12, après la crise. Pourtant, dans la plupart des pays, des réformes des politiques structurelles et macroéconomiques sont nécessaires pour sortir du piège de la faible croissance et se préparer à la rapidité des mutations technologiques. Ainsi, renoncer à entretenir la dynamique des réformes n’est pas la bonne solution, car ce renoncement fait peser des risques plus grands sur les perspectives de croissance, à court comme à moyen terme.
-
-
Les gouvernements ne peuvent se permettre de relâcher leurs efforts de réforme s’ils veulent sortir du piège de la faible croissance dans laquelle nombre de pays sont tombés, et faire en sorte que les fruits de la croissance économique bénéficient à la grande majorité de leurs citoyens. Ces deux dernières années, la croissance mondiale est restée stationnaire aux alentours de 3 %, nettement en deçà du taux de croissance moyen proche de 4 % enregistré au cours des 10 années précédentes. Le ralentissement observé en République populaire de Chine et dans d’autres économies de marché émergentes explique en grande partie cet écart, mais des taux de croissance de 2 % ou moins ont été la norme en moyenne dans les pays de l’OCDE au cours des années consécutives à la crise, les perspectives d’atonie persistante de la demande et de l’investissement tirant la croissance potentielle vers le bas.
-
Nous évaluons dans ce chapitre les progrès que les pays ont accomplis en matière de réformes structurelles dans les domaines liés aux recommandations d’action formulées dans Objectif croissance au cours de la période 2015-16. Dans ce contexte, nous identifions pour les pays de l’OCDE et certains pays non membres de l’Organisation de nouveaux domaines d’action prioritaires dans lesquels des réformes structurelles sont jugées indispensables pour renforcer la croissance et la rendre plus inclusive.
-
Le présent chapitre analyse la façon dont le cadre d’Objectif croissance a été élargi de manière à tenir pleinement compte de l’inclusivité en tant qu’objectif de l’action publique, aux côtés de l’emploi et de la croissance de la productivité. Il brosse d’abord un tableau général des évolutions dans ce domaine dans les pays de l’OCDE et dans certains pays non-membres de l’OCDE, en faisant une place particulière à la distribution des revenus et aux inégalités. Il fournit ensuite une évaluation approfondie des défis que l’inclusivité présente pour l’action publique et des solutions envisageables, dont tient compte la formulation des priorités de réformes d’Objectif croissance.
-
-
Ce chapitre contient un ensemble complet d’indicateurs quantitatifs permettant de comparer les politiques publiques des pays membres de l’OCDE ainsi que de certains pays non membres (suivant la disponibilité des données). Ces indicateurs couvrent les systèmes de prélèvements et de prestations, ainsi que leurs effets sur les incitations au travail, la réglementation des marchés de produits et la réglementation du marché du travail, l’enseignement et la formation, les règles relatives au commerce et à l’investissement, ainsi que les politiques d’innovation. Ces indicateurs sont présentés sous forme de graphiques montrant pour tous les pays les données disponibles les plus récentes et les variations par rapport aux précédentes observations. Outre les valeurs prises par les différents indicateurs pour chaque pays, la plupart des graphiques indiquent leur niveau moyen pour l’ensemble des pays étudiés (sous forme de ligne horizontale), ainsi que pour les pays de l’OCDE et pour ceux de l’Union européenne.