• Le montant des dépenses de santé par rapport à la taille de l’économie globale varie au fil du temps en raison des différences à la fois en ce qui concerne la croissance des dépenses de santé et la croissance économique globale. Au cours des années 1990 et au début des années 2000, on a constaté que la part des dépenses de santé dépassait généralement celle des autres dépenses dans les pays de l’OCDE, entraînant une hausse quasiment constante des dépenses de santé exprimées en pourcentage du produit intérieur brut (PIB). Après la volatilité de la crise économique de 2008, la part des dépenses de santé est restée relativement stable, leur croissance étant à la mesure des performances économiques globales des pays de l’OCDE. Cependant, sous l’effet de la crise du COVID‑19, qui restreint fortement l’activité économique, et de la tendance à la hausse des dépenses de santé, la part des dépenses de santé exprimées en pourcentage du PIB devrait connaître un ajustement important.

  • Les ressources financières que consacre un pays à la santé, celle à la fois des individus et de la population dans son ensemble, ainsi que leur évolution au cours du temps, dépendent de nombreux facteurs démographiques, sociaux et économiques, mais aussi des structures de financement et d’organisation du système de santé.

  • Les comparaisons des dépenses de santé mettent en évidence les différences à la fois quant au prix des biens et services de santé et à la quantité de soins que les individus utilisent (« volume »). En répartissant les dépenses de santé en deux composantes, les décideurs acquièrent une meilleure compréhension de ce qui explique ces différences ; cela les éclaire sur les mesures stratégiques envisageables.

  • Les personnes ou groupes de population bénéficient de soins de santé grâce à une série d’accords financiers. Il s’agit d’un ensemble de régimes tiers mais aussi, par convention, de versements effectués directement par les ménages. Les régimes de financement publics, sur une base nationale ou infranationale ou pour des groupes de population spécifiques, donnent droit aux soins de santé sur la base de la résidence et constituent le principal mécanisme de prise en charge des coûts des soins de santé dans près de la moitié des pays de l’OCDE. L’autre principale méthode de financement est une forme d’assurance maladie obligatoire (gérée par des entités publiques ou privées). Les dépenses à la charge des ménages, à la fois sur une base entièrement discrétionnaire et dans le cadre d’un accord de participation forfaitaire, peuvent constituer une part significative des dépenses globales de santé. Enfin, l’assurance maladie facultative, sous ses diverses formes, peut également jouer un rôle important en matière de financement dans certains pays.

  • Alors que les dispositifs de financement achètent des soins de santé pour le compte des particuliers et de la population (voir l’indicateur « Dépenses de santé par dispositif de financement »), les revenus nécessaires au financement de ces dépenses peuvent provenir de plusieurs sources différentes (recettes publiques, cotisations sociales, primes d’assurance, etc.). L’analyse des flux financiers qui circulent de ces sources jusqu’aux dispositifs de financement permet de mieux comprendre les mécanismes fondamentaux du financement des services de santé et la charge globale qui pèse sur les différents secteurs de l’économie.

  • Les estimations des dépenses de santé sont basées sur une ligne de démarcation commune définissant l’éventail des services de santé et des biens médicaux à prendre en compte. Ces éléments sont regroupés en grandes catégories de soins en fonction de leur objectif ou de leurs modalités de prestation. Pour tous les pays de l’OCDE, les services de soins curatifs et de réadaptation constituent l’essentiel des dépenses de santé ; ils sont essentiellement assurés par les services hospitaliers et ambulatoires – ces deux catégories représentent généralement 60 % de l’ensemble des dépenses de santé (). Une autre part représentant 19 % des dépenses de santé est consacrée aux biens médicaux (essentiellement les produits pharmaceutiques), tandis qu’une part croissante est allouée aux soins de longue durée (environ 15 % en 2019). Le reste est alloué à l’administration et à la gouvernance générale du système de santé, ainsi qu’à la prévention. Le niveau et la structure des dépenses peuvent varier d’un pays à l’autre en raison de facteurs tels que la manière dont les soins sont organisés et hiérarchisés selon les prestataires, les coûts des intrants et les besoins de la population.

  • Les soins de santé primaires sont la pierre angulaire d’un système de santé efficace, centré sur la personne et équitable. Le renforcement des soins primaires est considéré comme un moyen efficace d’améliorer la coordination des soins et les résultats sur le plan de la santé et de réduire les dépenses inutiles, en limitant les hospitalisations inutiles et les coûts associés dans les hôpitaux et les autres parties du système de santé. Cependant, dans de nombreux pays de l’OCDE, les soins primaires n’ont pas encore exploité pleinement ce potentiel (OCDE, 2020[7]).

  • Les soins de santé sont dispensés par une grande variété de prestataires allant des hôpitaux et des cabinets médicaux aux établissements de jour et aux détaillants. Cela a une incidence sur les modèles de dépenses pour différents biens et services. L’analyse des dépenses de santé par prestataire, en parallèle avec leur répartition par fonction, peut être particulièrement utile pour obtenir une vue plus détaillée de l’organisation des systèmes de santé (voir indicateur « Dépenses de santé par type de service »).

  • Si les ressources humaines sont essentielles au secteur de la santé et des soins de longue durée, les ressources physiques sont également un facteur essentiel en ce qui concerne la production de services de santé. Le niveau d’investissement d’un pays dans de nouveaux centres de soins, dans les derniers équipements diagnostiques et thérapeutiques et dans les technologies de l’information et de la communication (TIC) peut avoir une incidence déterminante sur la capacité d’un système de santé à satisfaire les besoins de la population. La crise du COVID‑19 a mis en lumière certains des problèmes d’infrastructure. Les systèmes de santé, notamment les hôpitaux, ont été mis à rude épreuve. Certains pays ne disposaient pas des ressources physiques nécessaires pour répondre à l’afflux soudain de patients gravement atteints du COVID‑19. Si l’on dispose d’équipements suffisants dans les unités de soins intensifs et les autres structures de soins, on évite des retards potentiellement catastrophiques dans le diagnostic et le traitement des patients. Les équipements non médicaux ont également leur importance, notamment l’infrastructure TIC nécessaire pour la surveillance de la santé de la population, à la fois dans les situations de court séjour et à long terme. Il est donc indispensable d’investir dans les biens d’équipement pour renforcer la résilience globale des systèmes de santé.