• Le tabagisme est la première cause de nombreuses maladies, notamment de certains cancers, de crises cardiaques, d’AVC et de maladies respiratoires comme les bronchopneumopathies chroniques obstructives. Chez les femmes, il augmente le risque de faible poids à la naissance du nouveau-né et d’accouchement prématuré. Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), il tue chaque année 8 millions de personnes dans le monde, dont plus de 1.2 million de fumeurs passifs et 65 000 enfants (OMS, 2020[1]). En 2019, son coût à l’échelle mondiale s’élevait à quelque 200 millions d’années de vie corrigées de l’incapacité (Reitsma et al., 2021[2]). Quoique sa prévalence soit en recul sur les 30 dernières années, l’accroissement démographique a fait augmenter le nombre total de fumeurs, qui est passé de 0.99 milliard d’individus en 1990 à 1.14 milliard en 2019 (Reitsma et al., 2021[2])

  • La consommation d’alcool est une cause majeure de mortalité et d’invalidité dans le monde, en particulier chez la population d’âge actif. Une consommation élevée d’alcool est un facteur de risque considérable pour les maladies cardiaques et les AVC, les cirrhoses et certains cancers, mais, même modérée ou faible, elle n’en accentue pas moins les risques à long terme. L’alcool est, en outre, derrière bien plus d’accidents de la route, de violences, d’homicides, de suicides et de troubles mentaux que n’importe quelle autre substance psychoactive, et ce chez les jeunes en particulier. Les maladies et les dommages qu’il cause coûtent cher à la société. L’espérance de vie est inférieure de près d’un an, en moyenne, dans les pays de l’OCDE, à ce qu’elle serait si sa consommation y était moindre. Le traitement des maladies et blessures liés à l'alcool représente globalement 2.4 % des dépenses de santé – voire beaucoup plus dans certains pays (OCDE, 2021[10]). La pandémie de COVID‑19 et les mesures qui ont été prises par les États pour y faire face et limiter les déplacements ont eu un impact sur les modes et lieux de consommation. Quelques-uns des problèmes liés à l’alcoolisation nocive ont été aggravés par la crise, ainsi le fait de boire avec excès pour gérer le stress ou les violences domestiques (OCDE, 2021[11]).

  • Le tabagisme et la consommation excessive d’alcool pendant l’adolescence peuvent avoir des répercussions immédiates et à long terme sur la santé. Fumer porte un préjudice direct à la santé des adolescents par l’addiction à la nicotine, la réduction de la fonction pulmonaire et les effets nocifs sur le développement des poumons, ainsi que par les troubles asthmatiques (Inchley et al., 2016[12]). Cette pratique s’accompagne en outre d’une plus forte probabilité de faire l’expérience d’autres substances addictives et d’adopter d’autres conduites à risques (O’Cathail et al., 2011[13]). L’exposition précoce à l’alcool et à l’ébriété n’est pas étrangère aux excès de boisson des jeunes adultes (Enstad et al., 2019[14]). Lorsqu’elles sont expérimentées aux jeunes âges et de manière fréquente, la consommation d’alcool et l’ivresse ont souvent des effets psychologiques, sociaux et physiques nocifs, comme l’abandon des études secondaires sans diplôme (Chatterji et DeSimone, 2005[15]).

  • Une alimentation saine va de pair avec une amélioration de l’état de santé. Les adultes qui mangent beaucoup de fruits et de légumes et évitent graisses, sucres et sel/sodium présentent moins de risques de contracter des maladies cardiovasculaires et certains types de cancer (Graf et Cecchini, 2017[21]). Un régime alimentaire sain peut aussi diminuer la probabilité de surpoids ou d’obésité. En 2019, on estime que les régimes alimentaires faibles en fruits, en légumes et en légumineuses ont été responsables au total de 2.7 millions de décès dans le monde (Institute for Health Metrics and Evaluation, 2020[22]).

  • Un régime alimentaire équilibré et la pratique régulière d’une activité physique dans l’enfance permettent de prendre de bonnes habitudes et de favoriser un mode de vie sain à l’âge adulte. La consommation quotidienne de fruits et de légumes réduit le risque de maladies coronariennes, d’AVC et les risques liés à certains types de cancer (Hartley et al., 2013[29] ; World Cancer Research Fund / American Institute for Cancer Research, 2018[30]). Les recommandations les plus courantes conseillent de consommer au moins cinq portions de fruits et légumes par jour. Pendant les périodes de confinement dues au COVID‑19, les enfants et les adolescents ont consommé davantage de fruits et de légumes, les familles ayant eu plus de temps pour cuisiner, mais cela n’a pas amélioré la qualité globale de l’alimentation. Les adolescents ont également affiché une consommation accrue d’aliments sucrés, probablement par ennui et en raison du stress induit par les périodes de confinement (Ruiz-Roso et al., 2020[31]).

  • La surcharge pondérale (pré-obésité et obésité) est un facteur de risque majeur pour diverses maladies non transmissibles, dont le diabète, les maladies cardiovasculaires et certains cancers (OCDE, 2019[28]). Les maladies liées au surpoids vont probablement faire baisser l’espérance de vie de 2.7 ans en moyenne dans les pays de l’OCDE au cours des 30 prochaines années, et devraient également entraîner une hausse des dépenses consacrées à leur traitement, jusqu’à représenter 8.4 % des dépenses de santé (OCDE, 2019[28]). La consommation d’aliments à forte teneur en calories, d’acides gras trans et d’acides gras saturés et les modes de vie de plus en plus sédentaires ont favorisé l’augmentation des taux d’obésité mondiaux. Le nombre de décès dus à un indice de masse corporelle élevé a été estimé à 5 millions à l’échelle mondiale en 2019 (Institute for Health Metrics and Evaluation, 2020[36]). En outre, l’obésité expose les personnes à un risque accru de développer des formes graves du COVID‑19 et d’en mourir (Katz, 2021[37] ; Tartof et al., 2020[38]). Au-delà de la santé et des pathologies, l’obésité a des conséquences sociales et économiques plus vastes. Les femmes et les hommes à faible revenu sont plus susceptibles que les autres d’être obèses, ce qui enracine les inégalités. Les personnes souffrant d’au moins une maladie chronique associée au surpoids sont moins susceptibles d’occuper un emploi et, lorsqu’elles travaillent, elles sont plus susceptibles d’être absentes ou moins productives que les personnes en bonne santé (OCDE, 2019[28]).

  • Les taux de surpoids infantile, y compris pré-obésité et obésité, progressent partout dans le monde depuis plusieurs décennies. Des facteurs environnementaux, les modes de vie, la constitution génétique et la culture sont autant d’éléments qui peuvent être à l’origine de la surcharge pondérale chez les enfants. Les enfants obèses risquent davantage de souffrir d’hypertension et de troubles métaboliques. Sur le plan psychologique, l’obésité peut engendrer une mauvaise image de soi, des troubles alimentaires et des états dépressifs. Elle peut en outre faire obstacle à la participation de l’enfant aux activités éducatives et récréatives. L’obésité infantile est particulièrement préoccupante en ce qu’elle est un bon prédicteur de l’obésité chez l’adulte, laquelle est associée au diabète, aux maladies cardiaques et à certains types de cancer (OMS, 2018[39] ; OCDE, 2019[28]). Les confinements dus au COVID‑19 et les fermetures d’établissements scolaires ont perturbé la vie des enfants et des adolescents, y compris leurs habitudes alimentaires et leurs activités physiques. Les données de plusieurs pays, comme la Chine et les États-Unis, montrent que les taux d’obésité chez les enfants et les adolescents ont augmenté à la suite de la crise sanitaire (Stavridou et al., 2021[40]).

  • Le changement climatique est l’un des plus grands défis auxquels sont confrontées les générations actuelles et futures. Il est lié à de nombreux problèmes environnementaux, dont la pollution atmosphérique et les températures extrêmes. La pollution atmosphérique est déjà le principal risque environnemental pour la santé et une cause importante de mortalité et d’invalidité, et ses conséquences seront sans doute encore plus graves à l’avenir si des mesures appropriées ne sont pas mises en œuvre. Selon les projections, la pollution de l’air extérieur pourrait provoquer de 6 à 9 millions de décès prématurés par an, dans le monde, à l’horizon 2060 ; par ailleurs, les arrêts-maladie, les dépenses de santé et la baisse de la production agricole en résultant pourraient se traduire par une perte de PIB mondial de 1 % (OCDE, 2016[44]).