• L’espérance de vie augmente dans tous les pays de l’OCDE depuis quelques décennies, bien que cette progression ait ralenti ces dernières années. En 2017, l’espérance de vie à la naissance s’établissait en moyenne à 80.7 ans dans l’ensemble de l’OCDE, chiffre supérieur de plus de 10 ans à ce qu’il était en 1970 ().

  • Dans tous les pays de l’OCDE et pays partenaires, les femmes vivent plus longtemps que les hommes. L’écart était en moyenne de 5.3 ans dans les pays de l’OCDE en 2017 – l’espérance de vie féminine à la naissance était de 83.4 ans, celle des hommes de 78.1 ans (). Il s’est toutefois resserré d’un an depuis 2000, en raison de gains d’espérance de vie masculine plus rapides dans la plupart des pays.

  • Plus de 10 millions de personnes sont décédées en 2017 dans les pays de l’OCDE, ce qui correspond à une moyenne de 800 décès pour 100 000 habitants (). Les taux de mortalité, toutes causes confondues, s’inscrivent dans une fourchette allant de moins de 600 décès pour 100 000 habitants au Japon à plus de 1 100 en Lettonie, en Hongrie et en Lituanie (taux standardisés par âge). Parmi les pays partenaires, ce sont l’Afrique du Sud et la Fédération de Russie qui affichent les taux les plus élevés (respectivement, 1 940 et 1 417 décès pour 100 000 habitants).

  • Les indicateurs relatifs à la mortalité évitable peuvent constituer un « point de départ » général pour évaluer l’efficacité des politiques de santé publique et des systèmes de soins de santé en termes de réduction des décès prématurés provoqués par divers maladies et accidents. Cependant, une analyse plus poussée est nécessaire pour déterminer plus précisément les différentes causes des décès potentiellement évitables et définir les interventions propres à les réduire.

  • Les maladies cardiovasculaires (ou maladies du système circulatoire), les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux (AVC) notamment, demeurent la principale cause de mortalité dans la plupart des pays de l’OCDE, où elles comptent pour plus d’un tiers des décès. Les taux de mortalité ont régulièrement diminué dans la plupart de ces pays au fil du temps, mais le vieillissement démographique et la hausse des taux d’obésité et de diabète risque d’enrayer cette évolution (OECD, 2015[1]). De fait, le ralentissement des progrès dans le domaine des maladies cardiovasculaires est l’un des principaux facteurs à l’origine de la baisse des gains d’espérance de vie dans de nombreux pays (Raleigh, 2019[2]).

  • Le cancer est la deuxième cause de mortalité dans les pays de l’OCDE, après les maladies cardiovasculaires (ou maladies du système circulatoire) ; il est à l’origine de 25 % de la totalité des décès. On estime en outre à 7.5 millions le nombre de nouveaux cas de cancer diagnostiqués dans l’OCDE. Les plus courants sont le cancer du poumon (21.5 %), le cancer colorectal (11 %), le cancer du sein (14.5 % chez les femmes) et le cancer de la prostate (9.4 % chez les hommes). Ces quatre cancers représentent plus de 40 % de tous les cancers diagnostiqués dans les pays de l’OCDE. Les taux de mortalité par cancer ont diminué dans tous les pays de l’OCDE depuis 2000, ce recul étant toutefois plus modéré que pour les maladies cardiovasculaires.

  • Les maladies chroniques, comme le cancer, les crises cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, les problèmes respiratoires chroniques et le diabète, ne sont pas seulement les principales causes de décès dans l’OCDE. Elles représentent aussi une charge de morbidité majeure chez les personnes en vie. De nombreuses maladies chroniques sont évitables moyennant la modification de facteurs de risques majeurs, comme le tabagisme, la consommation d’alcool, l’obésité et l’inactivité physique.

  • Des conditions de vie inadéquates, l’extrême pauvreté et des facteurs socioéconomiques influent sur la santé des mères et des nouveau-nés. Des systèmes de santé performants peuvent cependant considérablement limiter le nombre de décès de nourrissons, notamment en traitant les problèmes potentiellement mortels durant la période néonatale. Environ deux tiers des décès intervenant au cours de la première année de vie se produisent dans les 28 jours qui suivent la naissance (mortalité néonatale) ; ils sont essentiellement provoqués par des anomalies congénitales, la prématurité et d’autres problèmes survenus pendant la grossesse. S’agissant des décès intervenant après ces premières semaines critiques (mortalité post-néonatale), les causes sont généralement plus variées, les plus courantes étant le syndrome de mort subite du nourrisson (MSN), les anomalies congénitales, les infections et les accidents.

  • Une bonne santé mentale est la condition essentielle qui permet aux individus de mener une vie saine et productive. Or, on estime qu’une personne sur deux connaîtra des troubles psychiques au cours de sa vie (OCDE, 2015[1]). Les troubles mentaux ont d’importantes conséquences sur la vie des personnes qui en sont atteintes, et contribuent à des résultats éducatifs médiocres, des taux de chômage plus élevés, et un moins bon état de santé physique. Le illustre l’influence de la santé sur les activités quotidiennes des individus et sur leur aptitude au travail ; les personnes faisant état de troubles mentaux sont significativement plus susceptibles de déclarer que leur état de santé a des retombées négatives sur leur vie quotidienne. En Norvège et en France, plus de 50 % des répondants auxquels le médecin a diagnostiqué un trouble mental estiment que leur aptitude au travail ou leurs activités quotidiennes sont restreintes. Plus de mesures sont envisageables pour aider les individus à prendre part à des activités importantes pour eux, même s’ils sont atteints de troubles mentaux, notamment favoriser leur prise en charge rapide et intégrer les services de santé mentale et les services de l’emploi.

  • La façon dont les individus évaluent leur propre santé donne un aperçu global de la santé physique et mentale. Ce point de vue sur la qualité de vie complète les indicateurs d’espérance de vie et de mortalité, qui mesurent uniquement le taux de survie. Par ailleurs, malgré son caractère subjectif, l’état de santé perçu est généralement un indicateur prévisionnel fiable de la mortalité et des besoins en matière de soins futurs (Palladino et al., 2016[1])