• En moyenne, la part de la population âgée de 65 ans et plus a presque doublé au cours des dernières décennies dans les pays de l'OCDE, passant de moins de 9 % en 1960 à plus de 17 % en 2017. Compte tenu de la baisse des taux de fécondité et de l'allongement de l'espérance de vie (voir l’indicateur relatif à l’espérance de vie au chapitre 3), les personnes âgées représentent une proportion toujours plus importante de la population dans les pays de l'OCDE.

  • Tous les pays de l'OCDE ont connu une augmentation considérable de l'espérance de vie à 65 ans pour les hommes comme pour les femmes au cours des dernières décennies : elle a ainsi augmenté en moyenne de 5.5 ans dans ces pays entre 1970 et 2017 (). Sur cette même période, quatre pays (Australie, Finlande, Corée et Japon) ont enregistré une progression de plus de sept ans, tandis qu'un seul pays (la Lituanie) a connu une augmentation de moins de deux ans.

  • Alors même que l'espérance de vie à 65 ans a augmenté dans les pays de l'OCDE, de nombreux individus passent une grande partie de leur vie âgée dans un état de santé moyen à mauvais (voir la section « Espérance de vie et espérance de vie en bonne santé ». En 2017, plus de la moitié des personnes âgées de plus de 65 ans dans 35 pays de l'OCDE faisaient mention d’un état de santé moyen ou mauvais (). Les personnes âgées des pays de l'OCDE d'Europe orientale déclarent des taux de santé moyenne ou mauvaise parmi les plus élevés, avec plus de trois quart de la population âgée de 65 ans ou plus déclarant un état de santé moyen, mauvais ou très mauvais en Lituanie, en Lettonie, en Estonie, en Hongrie, en Pologne et en République slovaque. Des taux élevés de mauvaise santé sont également déclarés au Portugal et en Corée. Les femmes sont légèrement plus nombreuses à faire mention d’un état de santé moyen ou mauvais ; elles sont ainsi 59 % en moyenne dans l'OCDE à déclarer que leur santé est moyenne, mauvaise ou très mauvaise, contre 54 % pour les hommes. Moins de 40 % de la population totale âgée de 65 ans et plus déclarait un état de santé moyen ou mauvais dans cinq pays européens (Norvège, Irlande, Suisse, Suède et Pays-Bas). C'est en Irlande que le taux de santé moyenne ou mauvaise déclaré par les femmes est le plus bas (31 %), et en Norvège pour les hommes (31 % également).

  • La démence représente l'un des plus grands défis liés au vieillissement de la population. Elle désigne une catégorie de troubles du cerveau, dont la maladie d'Alzheimer, qui entraînent des lésions cérébrales provoquant une détérioration progressive des capacités fonctionnelles et des relations sociales de l’individu. Malgré les milliards de dollars investis dans la recherche sur les troubles liés à la démence, il n'existe à ce jour aucun remède ni même de traitement modifiant sensiblement l'évolution de la maladie.

  • La prescription est une composante clé de la prise en charge des personnes âgées. Le vieillissement et la multimorbidité exigent souvent des patients plus âgés qu'ils prennent de nombreux médicaments (polymédication) pendant de longues périodes. Cette polymédication est dans de nombreux cas justifiée par la gestion de différents troubles, mais la polymédication inadaptée augmente le risque d'événements iatrogènes médicamenteux (EIM), d'erreurs médicamenteuses et d'effets nocifs entraînant des chutes et des épisodes de confusion et de délire. Diverses initiatives visant à améliorer la sécurité médicamenteuse et à prévenir les effets nocifs impliquent des examens réguliers des médicaments et une meilleure coordination entre les réseaux de médecins et de pharmaciens tout au long du parcours de soins du patient. Chaque année les EIM sont à l'origine de 8.6 millions d'hospitalisations non prévues en Europe (Mair et al., 2017[1]). La polymédication est l’un des trois principaux domaines d'action du troisième Défi mondial pour la sécurité des patients (OMS, 2019[2]).

  • Avec le vieillissement de la population, un nombre croissant d'individus devront faire appel à des services de soins de longue durée, notamment des établissements médicalisés de long séjour et des centres de soins de longue durée (voir section « Bénéficiaires de soins de longue durée »). La sécurité des soins dispensés à ces patients constitue un enjeu de taille pour les systèmes de santé de l'OCDE car les résidents des établissements de soins de longue durée sont plus fragiles et malades, et sont exposés à d’autres facteurs de risque de connaître des incidents en matière de sécurité, y compris des infections nosocomiales ou des escarres (OCDE/Commission européenne, 2017[1]).

  • En moyenne dans les pays de l'OCDE, 10.8 % des personnes âgées de 65 ans et plus ont reçu des soins de longue durée en 2017, soit une hausse de 5 % par rapport à 2007 (). Plus d'une personne de 65 ans et plus sur cinq bénéficie de soins de longue durée en Suisse (22 %) et en Israël (20 %), contre moins de 5 % en République slovaque (4 %), au Canada (4 %), en Irlande (3 %), au Portugal (2 %) et en Pologne (1 %).

  • Dans les pays de l’OCDE, ce sont la famille et les amis qui assurent en majorité la prise en charge des personnes qui nécessitent des soins de longue durée. Compte tenu du caractère informel des soins prodigués par les proches, il est difficile d’obtenir des données comparables sur le nombre de ces aidants dans chacun des pays, ainsi que sur le temps qu’ils consacrent à ces activités. Les données présentées dans cette section proviennent d’enquêtes nationales et internationales sur la santé, et se réfèrent aux individus âgés de 50 ans et plus qui déclarent fournir des soins et une aide à un proche (membre de la famille ou ami).

  • Les soins de longue durée sont un service à forte intensité de main-d'œuvre, et les soins formels doivent souvent venir compléter le soutien informel et non rémunéré apporté aux personnes ayant besoin de soins de longue durée (voir l'indicateur « Aidants informels »). Les travailleurs du secteur formel des soins de longue durée sont définis comme le personnel rémunéré, généralement du personnel infirmier et des auxiliaires de vie, qui dispense des soins et/ou une aide aux personnes qui sont limitées dans leurs activités quotidiennes, à domicile ou dans des établissements (non hospitaliers). On compte en moyenne 5 travailleurs du secteur des soins de longue durée pour 100 personnes âgées de 65 ans et plus dans 28 pays de l'OCDE, dans une fourchette comprise entre 13 en Norvège et moins de 1 en Grèce, en Pologne et au Portugal ().

  • Même si les pays ont pris de nombreuses mesures pour permettre aux personnes ayant besoin de services de soins de longue durée de rester à leur domicile aussi longtemps que possible si elles le souhaitent, nombreuses sont celles qui à un certain moment auront besoin de services qui ne peuvent pas être fournis à domicile. Le nombre de lits dans les établissements de long séjour et dans les unités de soins de longue durée à l’hôpital donne une indication des ressources disponibles pour assurer une prise en charge de longue durée ailleurs qu’au domicile des patients.

  • Par comparaison avec d'autres domaines du secteur de la santé, les dépenses consacrées aux soins de longue durée ont connu la plus forte hausse au cours des dernières années (voir l'indicateur « Dépenses de santé par fonction »). Le vieillissement démographique s’accompagne d’une augmentation du nombre de personnes nécessitant une prise en charge médico-sociale permanente ; la hausse des revenus suscite de fortes attentes en termes de qualité de vie pendant la vieillesse ; l’offre de soins informels risque de diminuer et les gains de productivité sont difficiles à réaliser dans ce secteur à forte intensité de main-d’œuvre. Tous ces facteurs exercent une pression à la hausse sur les coûts, et devraient donner lieu à d'autres augmentations importantes des dépenses consacrées aux soins de longue durée dans les pays de l'OCDE au cours des prochaines années.