• Les indicateurs de privation matérielle apportent sur la pauvreté un éclairage complémentaire de celui qu’offrent les indicateurs classiques du revenu. La notion de privation matérielle renvoie à l’incapacité des individus ou des ménages à s’offrir des biens de consommation et activités d’usage courant dans la société à un moment donné, indépendamment de leurs préférences en la matière. On dispose grâce aux enquêtes auprès des ménages d’indicateurs de la privation matérielle pour plusieurs pays de l’OCDE, tandis que des indicateurs monétaires de la pauvreté sont disponibles pour davantage de pays.

  • Diverses statistiques sont utilisées pour mesurer les inégalités de revenu. L’indicateur retenu ici est « l’écart interdécile », qui est l’écart entre le décile supérieur et le décile inférieur de la distribution (les 10 % de travailleurs qui perçoivent les gains les plus élevés et les plus faibles) au revenu médian (niveau de salaire qui divise les salariés en deux groupes de taille égale). Dans cette section, D9 est la limite supérieure du neuvième décile de la distribution des gains (qui correspond à la limite basse du décile supérieur), D1 est la limite haute du décile inférieur, et D5 correspond aux gains médians.

  • Les différences de salaires entre hommes et femmes permettent de comparer les revenus d’activité des deux sexes. « L’écart de salaire entre hommes et femmes » est défini ici comme la différence entre le salaire médian des hommes et celui des femmes travaillant à plein-temps, exprimée en pourcentage du salaire médian à plein-temps des travailleurs de sexe masculin. Il est également mesuré aux niveaux inférieur et supérieur des salaires (20e centile et 80e centile respectivement).

  • La mobilité intergénérationnelle mesure les caractéristiques et les résultats clés qui différencient les individus de leurs parents. Différents courants d’analyse se sont intéressés à différents types d’indicateurs : la littérature économique s’est surtout penchée sur les mouvements entre catégories de revenu (ou de salaire) ou entre centiles de la distribution; la littérature sociologique sur les mouvements d’une catégorie socioprofessionnelle à une autre.

  • Le soutien social aux individus et aux ménages qui en ont besoin est assuré de différentes façons par diverses personnes et institutions (parents et amis, organismes publics et privés). Dans les économies de marché développées une grande partie de cette aide passe par des dépenses sociales, qui englobent à la fois une aide financière (prestations monétaires et avantages fiscaux) et des prestations « en nature » sous forme de biens et de services. Pour être prises en compte dans les dépenses sociales, les prestations doivent répondre à une ou plusieurs contingences telles que bas revenu, vieillesse, chômage et invalidité. Les régimes de prestations sociales impliquent soit une redistribution des ressources entre les ménages, soit une participation obligatoire.

  • Pour avoir une vue complète du montant total des ressources que chaque pays de l’OCDE consacre au soutien social, il y a lieu de tenir compte des dépenses aussi bien publiques que privées et de la mesure dans laquelle le régime fiscal influe sur le niveau effectif de protection assurée. Pour évaluer l’incidence de la fiscalité sur les dépenses sociales brutes (avant impôts), il faut prendre en compte ce que l’État « récupère » sur les transferts sociaux par le biais de la fiscalité directe sur le revenu tiré des prestations et de la fiscalité indirecte sur les biens et services consommés par les prestataires. L’État peut aussi poursuivre des objectifs sociaux en accordant des avantages fiscaux à caractère social (abattement pour enfants à charge par exemple). Du point de vue de la collectivité, les dépenses sociales « nettes » (c’est-à-dire après impôts), à la fois publiques et privées, sont un meilleur indicateur des ressources affectées à la poursuite d’objectifs sociaux. Du point de vue des individus, les « dépenses sociales nettes » reflètent la part de la production intérieure qui revient aux bénéficiaires des prestations.

  • La persistance de la pauvreté peut se mesurer en considérant les individus dont le revenu est inférieur à un seuil fixé (généralement une certaine proportion du revenu disponible médian) sur une durée de trois ans. Cette mesure est calculée à partir de tabulations spéciales basées sur des enquêtes qui suivent les individus dans le temps. La persistance de la pauvreté peut se définir de différentes façons. L’une consiste à mesurer la proportion des individus dont la pauvreté est « constante » pendant les trois années (pauvreté persistante). D’autres consistent à mesurer combien de personnes sont pauvres au cours de deux ans sur les trois (pauvreté récurrente) et combien sont pauvres une seule fois au cours de cette période (pauvreté ponctuelle). La notion de revenu utilisée est celle du revenu annuel disponible (c’està- dire après transferts et prélèvement de l’impôt sur le revenu et des cotisations de sécurité sociale) des ménages, où l’on attribue à chaque personne le revenu « équivalent » du ménage auquel il appartient, calculé en appliquant un facteur largement utilisé pour tenir compte des différences de taille du ménage : la racine carrée de l’élasticité.

  • Les coûts du logement sont des déterminants essentiels des conditions de vie des individus et des ménages. Le principal indicateur utilisé ici est la part du revenu du ménage consacrée au logement, d’après les données des comptes nationaux annuels des pays de l’OCDE. Les dépenses de logement des ménages, selon la définition des comptes nationaux, comprennent les loyers réels et imputés (loyer que le propriétaire occupant aurait à acquitter pour un logement locatif comparable au sien), les dépenses d’entretien et de réparation ainsi que le coût de l’eau, de l’électricité, du gaz et d’autres combustibles. Elles excluent les intérêts et les remboursements de prêts au logement, car leur inclusion à côté du loyer imputé reviendrait à compter deux fois la même chose. Le loyer imputé est une meilleure mesure des coûts « véritables » du logement, car une partie des remboursements de prêts doit en réalité être considérée comme une épargne du ménage. En raison des longs délais de collecte et de diffusion des données, les données des comptes nationaux sur les coûts du logement présentées ici ne dépassent pas 2003 pour la plupart des pays.

  • Le taux de remplacement des retraites vieillesse mesure l’efficacité avec laquelle un régime de pension assure à la retraite le remplacement du salaire qui constituait la principale source de revenu antérieure. L’indicateur présenté ici est la prestation de retraite escomptée pour un travailleur du secteur privé, célibataire, ayant une carrière complète, entré sur le marché du travail à 20 ans. Il incorpore tous les éléments obligatoires du régime de pension, qu’il soit public ou privé, mais exclut les régimes volontaires, qui occupent une place importante dans certains pays. Cet indicateur, qui a pour but de refléter la situation à long terme du régime de pension, tient compte de toutes les modifications apportées par le législateur aux règles et paramètres applicables; ainsi, ces modifications seront totalement effectives au moment du départ à la retraite. Les paramètres retenus sont ceux d’une personne entrée sur le marché du travail en 2004. Un ensemble standard d’hypothèses économiques est appliqué pour chaque pays.