• Ce chapitre compare les compétences des immigrés et des autochtones dans les pays de l’OCDE et évalue si la politique en matière d’immigration est efficace pour attirer des compétences dans les pays d’accueil. Il passe en revue les travaux universitaires sur les rendements des compétences des immigrés en termes de devenir professionnel, et notamment d’emploi, d’inadéquation des compétences, et de salaires. Il souligne également l’importance de prendre en compte différentes mesures des compétences, ainsi que le pays où ces compétences ont été acquises. Le chapitre examine deux séries de facteurs expliquant l’infériorité des rendements des compétences des immigrés par rapport aux rendements des compétences des autochtones : d’une part, il se pourrait que les immigrés possédant des compétences similaires à celles des autochtones soient en réalité moins productifs dans le pays d’accueil ; d’autre part, il se pourrait que les employeurs préfèrent embaucher des autochtones plutôt que des immigrés. Les questions et les enjeux clés sont présentés en conclusion.

  • Ce chapitre donne un aperçu systématique des qualifications des personnes nées à l’étranger et de leur rendement sur le marché du travail, à la fois en Europe et aux États- Unis, par rapport aux autochtones vivant dans les mêmes pays et ayant des caractéristiques démographiques similaires. Les immigrants ayant des qualifications étrangères ont, en moyenne, des niveaux d’éducation plus faibles que les autochtones. Les différences sont plus importantes aux États-Unis qu'en Europe, et également plus importantes pour les immigrés installés de plus longue date. Les immigrés ayant des qualifications étrangères ont des rendements inférieurs quant à leurs études supérieures que les autochtones en termes d’emploi et de qualité du travail. Il existe aussi de grandes disparités dans les niveaux de qualification des immigrés et leur rendement sur le marché du travail selon leur catégorie d’entrée, les immigrés entrés au titre du travail ayant des qualifications plus élevées que les migrants humanitaires et ceux entrés au titre de la famille. Les immigrés qui signalent qu’ils ont des difficultés linguistiques ont un emploi inférieur et une éducation supérieure que leurs homologues immigrés qui n’en ont pas. Enfin, les immigrés dont les diplômes étrangers ont été reconnus ont des taux de déclassement plus faibles que les autres immigrés, même après avoir pris en compte l’origine des qualifications et leur domaine d’études.

  • La transférabilité des compétences suite à la migration est fondamentale pour garantir le succès de l’intégration économique des immigrés dans le pays de résidence. Le rôle joué par différents acteurs économiques dans la détermination de la pertinence des compétences et la reconnaissance des diplômes/qualifications est essentiel, de même que la prise de conscience grandissante que la valeur de certaines compétences (par exemple l’éducation) sur le marché du travail est conditionnée par la présence d’autres compétences (par exemple, les compétences dans la langue du pays d’accueil) ainsi que la prise en compte de cette conception dans les politiques. Ce chapitre examine les évolutions récentes au Canada, et en particulier la transférabilité des compétences dans le contexte d’une politique migratoire sélective. Le Canada est en train de réaliser une réforme majeure de son système d’immigration sélective qui est fortement influencée par sa volonté de faciliter la transférabilité des compétences qui permettent une bonne insertion sur le marché du travail, en droite ligne avec les résultats des études récentes.

  • L’objectif de ce chapitre est d’analyser les résultats de la nouvelle Enquête sur l’évaluation des compétences des adultes (PIAAC), afin d’obtenir une vision détaillée des compétences des migrants en littératie et numératie et de les comparer avec celles des autochtones, ainsi que pour évaluer la manière dont ces compétences sont utilisées sur le marché du travail et leur valeur sur ce marché. Il propose une description de l’Évaluation des compétences des adultes et des différences qui prévalent entre migrants et autochtones en fonction de leurs niveaux de compétence en littératie et numératie. Une discussion s'ensuit sur la mesure dans laquelle la langue et les qualifications acquises à l’étranger expliquent en partie ces différences. En outre, le chapitre analyse les résultats sur le marché du travail (emploi, incidence du déclassement et salaires) des migrants par rapport aux autochtones et explique comment les résultats de ces derniers diffèrent selon les groupes de migrants, ainsi que le rôle joué par le niveau en littératie et d'autres facteurs pertinents. L'analyse des salaires accorde une attention particulière aux rendements de l'éducation, de la littératie et de la numératie, ainsi qu’à l'expérience professionnelle, en faisant la distinction entre celle acquise à l’étranger et celle acquise dans le pays d’accueil. Le chapitre se termine par un résumé des principaux résultats et de leur pertinence pour la politique et fait des propositions pour les travaux futurs.