• Le présent chapitre étudie les déséquilibres en matière de compétences que les États membres de l’Union européenne rencontreront probablement d'ici à 2020, et évalue la nécessité de mettre en place des politiques appropriées (axées par exemple sur l’activation et les migrations) afin d’y remédier. À l’aide des projections de base du modèle européen de prévision des compétences du Cedefop, la nature des décalages anticipés entre l’offre et la demande de main-d’oeuvre dans les États membres de l’Union européenne est analysée. Le chapitre examine ensuite les conséquences sur la « viabilité » des taux d’activité de l’hypothèse fictive selon laquelle tous les pays de l'UE atteindront leurs grands objectifs d’Europe 2020 en matière d’emploi. Les résultats soulignent que pour atteindre ces objectifs, il est fondamental que plusieurs États membres de l’UE fassent porter des efforts considérables sur l’activation, bien au-delà des politiques actuellement en vigueur. Afin que les objectifs en matière d'emploi se réalisent alors que les populations diminuent et compte tenu du taux de chômage naturel, les dirigeants européens devront choisir entre plusieurs actions visant à accroître les taux d’activité d’environ 4.3 points de pourcentage en moyenne dans l’économie de l’UE. Ces mesures pourraient se traduire par une stratégie d’activation à l’égard d’une part importante de la population européenne actuellement inactive, ou par l’utilisation de politiques sociodémographiques, notamment migratoires, afin de garantir que la future offre de main-d’oeuvre soit suffisante pour répondre aux besoins en matière de compétences.

  • De nombreux facteurs peuvent être pris en compte lorsqu’un pays élabore sa politique migratoire, tels que le regroupement familial, l'accroissement du capital humain du pays, celui du produit intérieur brut, et la diminution des pénuries de main-d'oeuvre. Le présent chapitre s’attache au concept de pénurie de main-d'oeuvre et décrit comment la politique d'immigration fondée sur l'emploi aux États-Unis est actuellement structurée ainsi que les propositions qui ont été examinées afin d'améliorer la façon dont les pénuries de main-d'oeuvre sont mesurées et utilisées dans la politique d'immigration. Tout d’abord il étudie les raisons pour lesquelles des pénuries de main-d’oeuvre sont susceptibles de se produire, puis identifie des moyens de vérifier l’existence de ces pénuries. Le texte est suivi d'un résumé des conclusions d'une analyse portant sur les pénuries dans quatre professions aux États-Unis, et des conclusions de cette étude. La deuxième partie du document traite de l'immigration de travail aux États-Unis. Le système américain actuel de main-d'oeuvre permanente et temporaire y est décrit, et des propositions actuelles et passées pour améliorer le système y sont décrites et discutées.

  • Selon une nouvelle et récente source de données, il a été démontré, entre autres, que seule une petite fraction d’immigrés au titre du travail sont effectivement recrutés à l’étranger en tant que migrants de travail, et que les emplois hautement qualifiés sont beaucoup plus nombreux à être pourvus par des immigrés recrutés dans le pays que par des immigrés recrutés à l’étranger. La même source suggère que les immigrés qui ont une situation plus défavorable sur le marché du travail tendent à rester moins longtemps et qu’au bout de cinq ans, la moitié des travailleurs hautement qualifiés n’occupent plus les emplois pour lesquels ils avaient initialement été recrutés.

    Ces résultats suggèrent que les listes de professions en situation de pénurie et les examens du marché du travail ne sont pas forcément des outils très pertinents pour réguler les flux en fonction des besoins. La protection des travailleurs autochtones pourrait être mieux assurée en veillant à ce que les salaires et les conditions de travail liés aux premiers emplois des immigrants soient conformes aux normes nationales.

    De plus, pour garantir une meilleure rétention, encourager les immigrés à venir avec leurs familles et inciter les candidats potentiels à apprendre la langue nationale, il faudra mettre en place des incitations beaucoup plus fortes que celles actuellement en vigueur. À cette fin, le droit de séjour permanent à l’entrée semble être une option idéale. Plus généralement, la capacité à obtenir un bon emploi et à montrer une excellente maîtrise de la langue devrait être bien mieux récompensée que ce n’est le cas dans la plupart des pays.

    Il semble que la faiblesse des migrations de main-d’oeuvre hautement qualifiée dans la plupart des pays européens ait moins à voir avec la faible attractivité de ces pays qu’avec le fait que les employeurs ne recrutent pas beaucoup à l’étranger.