• Le nombre de médecins par habitant varie considérablement entre les pays de l’OCDE. En 2013, la Grèce avait la plus forte densité (6.3 médecins pour 1 000 habitants), suivie par l’Autriche. La Turquie et le Chili enregistraient les chiffres les plus bas parmi les pays de l’OCDE avec un peu moins de 2 médecins pour 1 000 habitants. La moyenne de l’OCDE était légèrement supérieure à 3 médecins pour 1 000 habitants. Dans certains grands pays émergents, la densité était beaucoup plus faible : on comptait moins de 1 médecin pour 1 000 habitants en Indonésie, en Inde et en Afrique du Sud. En Chine, le nombre de médecins par habitant se situe encore à environ la moitié de la densité moyenne de l’OCDE mais il a fortement augmenté depuis 2000 ().

  • Au-delà du nombre total de médecins, la structure du personnel médical par âge et par sexe, ainsi que la répartition entre les différentes catégories de médecins jouent un rôle important dans l’offre de services médicaux. Depuis de nombreuses années, le vieillissement de la population des médecins dans les pays de l’OCDE fait craindre une insuffisance de la relève, bien que les départs à la retraite s’avèrent souvent progressifs et de plus en plus tardifs (Pong, 2011). D’autre part, la proportion croissante de femmes parmi les médecins peut influer sur l’offre totale de services médicaux, du fait que leur temps de travail est généralement inférieur à celui des hommes. Il semble toutefois que les préférences en matière de temps de travail deviennent plus semblables entre les hommes et les femmes parmi les nouvelles générations de médecins. Enfin, le déséquilibre croissant en faveur de différentes spécialisations au détriment de la médecine générale soulève des préoccupations dans de nombreux pays sur l’accès aux soins primaires pour toute la population.

  • Le nombre de médecins nouvellement diplômés reflète dans une large mesure les décisions prises quelques années plus tôt concernant le nombre d’étudiants admis dans les écoles de médecine (décisions concernant le numerus clausus). Depuis 2000, la plupart des pays de l’OCDE ont augmenté le nombre d’étudiants admis à suivre des études médicales, en réponse aux préoccupations concernant des pénuries actuelles ou à venir de médecins (OCDE, à paraître).

  • La migration internationale des médecins et autres professionnels de santé n’est pas un phénomène nouveau, mais elle attire fortement l’attention depuis quelques années en raison de craintes qu’elle n’aggrave la pénurie de personnel de santé qualifié dans certains pays, notamment dans des pays en développement qui souffrent déjà d’un manque de main-d’œuvre criant. Le Code de pratique mondial pour le recrutement international des personnels de santé, adopté par l’Assemblée mondiale de la santé en mai 2010, a été conçu pour répondre à ces préoccupations. Il fournit aux pays un instrument pour promouvoir un recrutement plus éthique des personnels de santé, en encourageant les pays à parvenir à une plus grande  autosuffisance  dans la formation des personnels de santé, tout en reconnaissant à toute personne le droit fondamental de migrer.

  • La rémunération selon les catégories de médecins a un impact sur l’attrait financier des différentes spécialités. Dans de nombreux pays, l’État influe sur le niveau et la structure de la rémunération, soit en tant que principal employeur de médecins, soit en tant que client de leurs services, ou encore par la réglementation des honoraires.

  • Les infirmiers sont beaucoup plus nombreux que les médecins dans la plupart des pays de l’OCDE. Ils jouent un rôle essentiel dans l’offre de soins, non seulement dans les structures traditionnelles comme les hôpitaux et les établissements de soins de longue durée, mais aussi, de plus en plus, dans les soins primaires (en particulier pour les soins aux personnes souffrant de maladies chroniques) et à domicile.

  • Beaucoup de pays de l’OCDE ont pris des mesures, depuis environ dix ans, pour accroître le nombre d’étudiants admis dans les écoles d’infirmiers en réponse aux préoccupations concernant les pénuries de ce personnel présentes ou qui pourraient avoir lieu à l’avenir (OCDE, à paraître). Néanmoins, les efforts consacrés à la formation de nouveaux infirmiers sont très variables d’un pays à l’autre, ce qui peut s’expliquer par les différences touchant le nombre et la structure d’âge des effectifs actuels dans la profession (donc avec des besoins différents en matière de remplacement), la capacité des écoles d’infirmiers d’accueillir un plus grand nombre d’élèves, ainsi que les perspectives d’emploi futures.

  • Dans presque tous les pays de l’OCDE, la proportion des infirmiers formés à l’étranger est beaucoup plus faible que celle des médecins formés à l’étranger. Toutefois, étant donné que le nombre total d’infirmiers est habituellement beaucoup plus élevé que celui des médecins, le nombre absolu des infirmiers formés à l’étranger est généralement supérieur à celui des médecins formés à l’étranger (OCDE, à paraître).

  • Le niveau de rémunération du personnel infirmier est un des facteurs qui influent sur la satisfaction professionnelle et l’attrait de la profession. Il a aussi un effet direct sur les coûts, puisque les salaires représentent l’un des principaux postes de dépenses des systèmes de santé.