• La couverture des soins de santé par les assurances publiques ou privées favorise l’accès aux produits et services médicaux, et permet de se couvrir contre les aléas financiers d’un accident ou d’une maladie grave. Toutefois, le pourcentage de la population couverte par de telles assurances ne fournit pas un indicateur complet de l’accessibilité, car la gamme de services couverts et le degré de participation des patients au coût de ces services affectent également l’accès aux soins.

  • Les personnes n’ont parfois pas accès aux soins de santé pour différentes raisons liées soit au fonctionnement du système de santé lui-même (coût d’une consultation chez le médecin ou d’un traitement médical, distance du centre de soins le plus proche ou listes d’attente), soit à des raisons personnelles (peur de ne pas être compris par le médecin ou de manquer de temps pour demander des soins). Les personnes qui renoncent aux soins dont elles ont besoin risquent de mettre leur santé en danger. Les inégalités dans les besoins non satisfaits peuvent entraîner une dégradation de l’état de santé et accroître les inégalités en matière de santé.

  • La protection financière apportée par l’assurance maladie publique ou privée réduit considérablement le montant que les personnes paient directement pour les soins médicaux ; toutefois, dans certains pays, le poids de ces dépenses directes peut créer des barrières à l’accès aux soins de santé et à leur utilisation. Les ménages qui ont des difficultés à payer les frais médicaux sont susceptibles de retarder les soins de santé dont ils ont besoin, voire d’y renoncer. En moyenne dans les pays de l’OCDE, 19 % des dépenses de santé sont réglées directement par les patients (voir l’indicateur  Financement des soins de santé  au  Dépenses de santé ).

  • L’accès aux soins médicaux nécessite un nombre suffisant de médecins et une répartition géographique adéquate de ces derniers sur l’ensemble du pays. Un manque de médecins dans certaines régions peut accroître la durée des déplacements ou les délais d’attente des patients et être à l’origine de besoins en soins de santé insatisfaits. La répartition inégale des médecins est un problème important auquel sont confrontés de nombreux pays de l’OCDE, en particulier ceux comptant des régions isolées et à faible densité de population ou des zones urbaines défavorisées.

  • Les longs délais d’attente pour bénéficier de soins médicaux constituent un enjeu important des politiques de santé dans de nombreux pays de l’OCDE (Siciliani et al., 2013). Les délais excessifs pour une chirurgie élective (non urgente), comme une opération de la cataracte, une arthroplastie de la hanche ou du genou, sont source de mécontentements car les bénéfices attendus du traitement sont retardés, et la douleur et les handicaps perdurent. Alors que les délais d’attente sont vus comme un enjeu important dans de nombreux pays, pour d’autres ce n’est pas le cas (par exemple l’Allemagne, la Belgique, la Corée, les États-Unis, la France, le Japon, le Luxembourg et la Suisse).