• La plupart des systèmes de santé ont développé un  niveau de soins primaires  dont la fonction comprend la promotion de la santé et la prévention des maladies, la gestion des nouveaux problèmes de santé et des affections de longue durée et le transfert des patients vers des services hospitaliers lorsque cela est nécessaire. Un des principaux objectifs est le bien-être des individus, en fournissant un lieu de soins stable sur le long terme, en adaptant et en coordonnant les soins pour ceux dont les besoins sont multiples et en favorisant l’auto-éducation et l’autogestion des patients.

  • Le diabète est une maladie chronique qui survient lorsque que le corps n’est plus capable de réguler les niveaux excessifs de glucose dans le sang. Dans les pays de l’OCDE, le diabète est une cause majeure de maladie cardiovasculaire, de cécité, d’insuffisance rénale et d’amputation d’un membre inférieur. En 2014, on estimait à plus de 380 millions le nombre de personnes atteintes de diabète dans le monde, et ce chiffre devrait s’approcher de 600 millions d’ici à 2035. Le diabète a été à l’origine de près de 5 millions de décès en 2014 (IDF, 2014). De nombreux pays ont mis en place des stratégies globales de traitement du diabète, mais selon certaines informations, davantage pourrait être fait pour prévenir la maladie (OCDE, 2014). Les médicaments réduisant le cholestérol et la tension artérielle sont recommandés dans la plupart des directives nationales de traitement des patients diabétiques (voir l’indicateur  Prescriptions dans le cadre des soins primaires  au ).

  • Au-delà de la consommation et des dépenses (voir le ), les informations sur les prescriptions peuvent être utilisées en tant qu’indicateur de la qualité des soins de santé. Ainsi, les antibiotiques ne doivent être prescrits que lorsque le besoin est avéré, afin de réduire le risque de résistance des souches. Les quinolones et les céphalosporines sont considérées comme des antibiotiques de seconde ligne dans la plupart des directives en matière de prescription. Leur utilisation devrait être limitée afin de garantir la disponibilité d’une thérapie secondaire efficace en cas d’échec des antibiotiques de première ligne. Le volume total des antibiotiques prescrits, et des antibiotiques de seconde ligne en pourcentage du volume total, a été validé comme étant un marqueur de la qualité des structures de soins primaires. En mai 2015, l’Assemblée mondiale de la santé a approuvé un Plan d’action mondial pour combattre la résistance aux antimicrobiens (http://who.int/drugresistance/global_action_plan), lequel est également intégré dans plusieurs stratégies nationales.

  • La mortalité imputable aux maladies coronariennes a considérablement diminué depuis les années 1970 (voir l’indicateur  Mortalité imputable aux maladies cardiovasculaires  au ). Les progrès de la prévention, notamment contre le tabac (voir l’indicateur  Consommation de tabac chez les adultes  au ), et du traitement des maladies cardiovasculaires ont dépassé ceux enregistrés contre beaucoup d’autres maladies (OCDE, 2015a).

  • En 2013, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et autres maladies cérébrovasculaires représentaient plus de 7 % de l’ensemble des décès dans les pays de l’OCDE. Les AVC ischémiques représentent environ 85 % de l’ensemble des cas de maladies cérébrovasculaires. Les AVC surviennent lorsque l’irrigation sanguine d’une partie du cerveau est interrompue, ce qui entraîne une nécrose de la partie touchée (les cellules meurent). Le traitement des AVC ischémiques a fait des progrès spectaculaires au cours de la dernière décennie. Des essais cliniques ont clairement démontré les avantages du traitement thrombolytique pour les accidents ischémiques, ainsi que des soins reçus dans des unités dédiées aux AVC qui facilitent le diagnostic et une thérapie précoce et énergique des victimes d’AVC (Hacke et al., 1995 ; Seenan et al., 2007).

  • En ce qui concerne la fracture de la hanche, les principaux facteurs de risque sont associés au vieillissement – risque accru de chute et moindre solidité du squelette due à l’ostéoporose. Avec l’allongement de l’espérance de vie dans la plupart des pays de l’OCDE, la fracture de la hanche devrait devenir un problème de santé publique plus important dans les prochaines années.

  • La sécurité des patients demeure l’une des principales questions abordées par les politiques de santé et le débat public. De forts taux d’erreurs dans l’administration des soins médicaux ont été révélés à plusieurs reprises, notamment dans le rapport phare de l’Institut de médecine qui estimait que les décès dus à une erreur médicale étaient plus nombreux que ceux imputables à un accident de la circulation ou un cancer du sein (Kohn et al., 2000). Une comparaison robuste des performances entre pairs est essentielle pour créer les conditions d’une amélioration. Deux types d’incidents en lien avec la sécurité des patients peuvent être distingués : les événements qui ne devraient jamais se produire comme l’oubli d’un corps étranger (par exemple aiguilles, lames, gaze) à la fin d’une intervention chirurgicale ; et les incidents préjudiciables, comme la septicémie postopératoire, qui ne peuvent pas être évités dans tous les cas, compte tenu du caractère risqué de certaines interventions, même si une hausse des taux de complications peut être le signe de problèmes systémiques.

  • La sécurité des patientes lors de l’accouchement peut être évaluée en observant les cas potentiellement évitables de déchirures du périnée survenant lors d’un accouchement par voie vaginale. Les déchirures qui s’étendent aux muscles du périnée et à la paroi intestinale nécessitent une intervention chirurgicale. Elles se produisent le plus souvent dans le cas d’un premier accouchement par voie basse, de poids de naissance élevé du bébé, de déclenchement du travail, de position occipitale postérieure, de prolongation de la deuxième phase du travail et d’accouchement par instrument. Parmi les complications possibles figurent les douleurs périnéales persistantes et l’incontinence.

  • La charge des maladies mentales est importante et l’on estime que ces maladies affectent à tout moment une personne sur quatre dans les pays de l’OCDE et une personne sur deux durant sa vie (OCDE, 2014a). Des soins de qualité élevée prodigués en temps voulu peuvent améliorer les résultats de santé et contribuer à réduire les cas de suicide, et une mortalité excessive, chez les personnes ayant des désordres psychiatriques.

  • Le cancer du col de l’utérus est en grande partie évitable si les changements précancéreux sont détectés et traités avant la progression de la maladie. La principale cause du cancer du col de l’utérus, qui représente environ 95 % de l’ensemble des cas, est l’exposition au papillomavirus humain (PVH) via l’activité sexuelle (CIRC, 2005).

  • Le cancer du sein est la forme de cancer la plus fréquente chez les femmes dans les pays de l’OCDE. Une femme sur neuf aura un cancer du sein à un moment de sa vie et une sur trente en décédera. Les facteurs de risque qui augmentent les probabilités d’avoir cette maladie incluent l’âge, les antécédents familiaux de cancer du sein, la prédisposition génétique, les facteurs de reproduction, une œstrogénothérapie, l’hygiène de vie, y compris l’obésité, le manque d’activité physique, le régime alimentaire et la consommation d’alcool.

  • Le cancer colorectal est la troisième forme de cancer la plus couramment diagnostiquée après les cancers de la prostate et du poumon chez les hommes, et le deuxième cancer le plus courant après le cancer du sein chez les femmes, dans les pays de l’OCDE. Son incidence est élevée en Corée, en République slovaque, en Hongrie, au Danemark et aux Pays-Bas, avec 40 cas ou plus pour 100 000 habitants, tandis qu’elle est faible au Mexique, en Grèce, au Chili et en Turquie, avec un taux plus que de moitié inférieur. L’incidence est considérablement plus élevée chez les hommes que chez les femmes dans les pays. Plusieurs facteurs exposent certains individus à un risque accru de contracter la maladie, notamment l’âge, une colite ulcéreuse, des antécédents personnels ou familiaux de cancer colorectal ou de polypes, et des facteurs de mode de vie tels qu’un régime alimentaire riche en graisses et faible en fibres, l’absence d’activité physique, l’obésité et la consommation de tabac et d’alcool.

  • Tous les pays de l’OCDE ont mis en place des programmes de vaccination reposant sur leur interprétation des risques et des avantages de chaque vaccin. Les graphiques 8.34 et 8.35 montrent que, dans l’ensemble, les taux de vaccination des enfants contre la rougeole et le DTC (diphtérie, tétanos et coqueluche) sont élevés dans les pays de l’OCDE. En moyenne, 95 % des enfants sont vaccinés contre le DTC, et 94 % contre la rougeole conformément aux calendriers nationaux de vaccination. Il n’y a qu’en Indonésie, en Autriche, au Mexique, en Inde et en Afrique du Sud que les taux de vaccination contre le DTC sont inférieurs à 90 %. Les taux de vaccination contre la rougeole sont inférieurs à 90 % au Danemark, en France, au Mexique, en Indonésie, en Autriche, en Inde et en Afrique du Sud.

  • La grippe est une maladie infectieuse courante qui touche 5 %-10 % des adultes et 20 %-30 % des enfants. On estime de trois à cinq millions le nombre de cas de maladies graves liées à la grippe dans le monde chaque année, et de 250 000 à 500 000 le nombre de décès (OMS, 2014). La grippe peut également avoir un impact majeur sur les systèmes de soins de santé. Aux États-Unis, on estime que plus de 200 000 personnes sont hospitalisées chaque année pour des maladies respiratoires et cardiaques liées à des infections saisonnières par le virus de la grippe (Thompson et al., 2004). À certains moments de l’année, la grippe peut mettre les systèmes de santé en grande difficulté. Dans l’Ontario (Canada) par exemple, le taux moyen annuel des consultations aux services d’urgence imputables à une grippe saisonnière est de 500 pour 100 000 habitants. Ce taux a augmenté à un chiffre estimé de 2 000 pour 100 000 habitants pendant la pandémie de H1N1 en 2009 (Schanzer et al., 2013).

  • Proposer une offre de soins souple et centrée sur le patient est un objectif de plus en plus fondamental des politiques de santé dans l’ensemble des pays de l’OCDE. Mesurer et suivre l’expérience des patients responsabilise les patients et le public, les implique dans les décisions sur la fourniture et la gouvernance des soins de santé, et permet de mieux savoir dans quelle mesure ils maîtrisent leurs problèmes de santé et les traitements qu’ils reçoivent. Les pays font de plus en plus appel aux usagers des services de santé comme source d’information directe pour le suivi des systèmes de santé, la planification et les prises de décision, et les efforts engagés pour mesurer et suivre le vécu des patients ont effectivement permis d’améliorer la qualité des soins de santé (Fujisawa et Klazinga, à paraître prochainement).