• Le montant de dépenses que chaque pays consacre à la santé, à la fois pour les services individuels et collectifs, et son évolution au cours du temps peuvent être le résultat d’un large ensemble de facteurs économiques et sociaux, ainsi que des structures de financement et d’organisation du système de santé national.

  • L’évolution des dépenses d’un pays pour les soins de santé par rapport aux dépenses consacrées à l’ensemble des biens et services dans l’économie peut dépendre à la fois des fluctuations des dépenses de santé et de la croissance économique nationale. Les années 2000 se sont caractérisées par une période de croissance des dépenses de santé supérieure à celle de l’ensemble de l’économie, de telle sorte que les dépenses de santé rapportées au PIB ont fortement augmenté dans beaucoup de pays de l’OCDE. Toutefois, la crise économique qui s’est déclarée en 2008 a entraîné dans de nombreux pays de l’OCDE une hausse initiale de ce ratio, et ensuite une baisse.

  • Les dépenses au titre des soins hospitaliers ou ambulatoires constituent la majeure partie des dépenses de santé dans les pays de l’OCDE : en moyenne presque deux tiers des dépenses courantes de santé en 2013 (). Une autre part de 20 % des dépenses de santé est consacrée aux biens médicaux (principalement les produits pharmaceutiques), tandis que 12 % se rapportent aux soins de longue durée et les 6 % restants aux services collectifs, comme les programmes de santé publique, la prévention ainsi que les dépenses d’administration.

  • Dans tous les pays de l’OCDE, les soins de santé sont financés par une combinaison de dépenses publiques et privées. Dans certains pays, le financement public se limite principalement à l’utilisation des recettes fiscales générales, alors que dans d’autres pays, ce sont les régimes d’assurance sociale qui supportent la plus grande partie des dépenses de santé. Le financement privé se compose principalement des paiements directs par les ménages (paiements indépendants ou dispositifs de participation aux coûts), ainsi que de diverses formes d’assurances maladie privées.

  • Il est important de ventiler les dépenses de soins de santé par catégorie de maladie et par tranche d’âge afin de fournir un éclairage utile aux responsables des politiques de santé sur l’affectation des ressources au sein du système. Ces informations peuvent aussi aider à évaluer l’impact du vieillissement de la population et de l’évolution de la structure de la morbidité sur les dépenses. De plus, l’analyse des liens entre, d’un côté, les dépenses de santé par maladie et, de l’autre, des indicateurs appropriés mesurant les prestations de services (par exemple, les sorties d’hôpital par maladie) et les résultats (par exemple, les taux de survie à la suite d’un infarctus ou d’un cancer) peut faciliter le suivi des performances des systèmes de santé selon les types de maladie (Heijink et al., 2006).

  • Il est très important, pour l’élaboration et l’analyse des politiques, de connaître le montant qu’un système de santé investit dans les hôpitaux, technologies médicales et autres équipements. Même si les systèmes de santé restent un secteur à forte intensité de main-d’œuvre, le capital a vu son importance s’accroître au cours des dernières décennies en tant que facteur de production des services de santé. Cela s’illustre, par exemple, par l’importance croissante des équipements diagnostiques ou thérapeutiques ou par l’expansion des technologies de l’information, de l’informatique et des télécommunications dans le domaine de la santé ces dernières années. Il est essentiel de disposer de statistiques sur les dépenses en capital pour analyser la capacité de production du système de santé (c’est-à-dire, savoir si elle est appropriée, insuffisante ou excessive), cela même étant indispensable pour éclairer la mise en œuvre des politiques (par exemple, s’il existe une capacité excédentaire, le coût marginal d’extension de la couverture sera moindre que si le système de santé a déjà du mal à répondre à la demande présente).