• La plupart des pays de l’OCDE aspirent à fournir un accès égal aux soins de santé à toutes les personnes ayant des besoins égaux. Une méthode pour évaluer l’égalité d’accès aux services consiste à étudier les déclarations de besoins de santé insatisfaits pour une raison ou une autre. Les problèmes que les patients déclarent rencontrer dans l’obtention de soins peuvent refléter des barrières importantes.

  • La couverture des soins de santé favorise l’accès et permet de se couvrir contre les aléas financiers d’un accident ou d’une maladie grave (OCDE, 2004a). La couverture globale, publique et privée, de l’assurance maladie est toutefois un indicateur imparfait de l’accessibilité aux soins car les services inclus et le degré de participation des patients au coût de ces services peuvent varier d’un pays à l’autre.

  • La protection financière apportée par l’assurance maladie publique ou privée réduit considérablement le montant que les personnes paient directement pour les soins médicaux ; toutefois, dans certains pays, le poids de ces dépenses directes peut créer des barrières à l’accès aux soins de santé et à leur utilisation. Les ménages qui ont des difficultés à payer leurs factures médicales peuvent reporter à plus tard voire renoncer à des soins de santé dont ils ont besoin (Hoffman et al., 2005; May et Cunningham, in Banthin et al., 2008). En moyenne dans les pays de l’OCDE, 19 % des dépenses de santé sont réglées directement par les patients (voir l’indicateur 7.5 « Financement des soins de santé »).

  • L’accès aux soins médicaux nécessite un nombre suffisant de médecins et une répartition géographique adéquate de ces derniers. Un manque de médecins dans une région peut accroître la durée des déplacements pour les patients et augmenter la charge des médecins. La mauvaise répartition des médecins est un problème auquel sont confrontés de nombreux pays de l’OCDE, en particulier dans les territoires comprenant des régions reculées à faible densité de population où les temps de transport jusqu’à la ville la plus proche sont importants.

  • La mesure des taux d’utilisation des soins de santé, tels que les consultations de médecins, permet de déterminer si certaines catégories de population sont confrontées à des problèmes d’accès. Les difficultés de consulter des médecins en raison d’un coût excessif, de longs délais d’attente ou de l’éloignement, peuvent entraîner une moindre utilisation de ces services et, de ce fait, un plus mauvais état de santé et des inégalités accrues en matière de santé.

  • Les caries dentaires, les maladies parodontales (gencives) et la perte de dents sont des problèmes courants dans les pays de l’OCDE. En dépit des progrès, ces problèmes persistent et se posent plus fréquemment parmi les catégories défavorisées et à faibles revenus. Aux États-Unis, par exemple, plus de 40 % des personnes de 20 à 64 ans à faibles revenus avaient des caries dentaires non traitées sur la période 2005-08, contre 16 % seulement des personnes à revenus élevés (NCHS, 2010). En Finlande, un quart des adultes ayant un faible niveau d’instruction avaient au moins six dents manquantes, contre moins de 10 % chez les plus instruits (Kaikkonen, 2007).

  • Le cancer est la deuxième cause de décès la plus courante dans les pays de l’OCDE. Chez les femmes, le cancer du sein est la forme la plus courante, représentant 30 % des nouveaux cas chaque année et 15 % des décès par cancer en 2009. Le cancer du col de l’utérus constitue un autre 3 % des nouveaux cas et 2 % des décès par cancer chez les femmes (voir l’indicateur 1.4).

  • Les patients peuvent devoir patienter avant de bénéficier de services de santé pour un certain nombre de raisons dont le manque d’équipements médicaux ou de lits d’hôpitaux disponibles, la pénurie de personnel ou une organisation inefficace des services. Des délais d’attente excessifs pour voir un médecin ou bénéficier d’une chirurgie élective peuvent parfois avoir des effets en termes de stress, d’anxiété et de souffrance préjudiciables pour la santé (Sanmartin, 2003). Les délais d’attente ont également un impact négatif sur la perception du système de santé par le public.