• En termes de PIB par habitant, la Suisse se classe aux tout premiers rangs des pays de l’OCDE. Face aux défis à moyen terme qui s’annoncent, la Suisse devra toutefois veiller à l’évolution de la productivité si elle veut préserver cette enviable situation. Sur ce plan, les tendances récentes ne sont pas favorables, puisque la croissance de la productivité est inférieure à celle de pays comparables. L’analyse macroéconomique, confirmée par les données sur les entreprises, met en évidence le rôle important que jouent la concurrence, l’innovation, l’éducation, les caractéristiques des entreprises et l’entrepreneuriat. L’environnement réglementaire est en outre crucial pour la productivité et pourrait expliquer une partie des différences de résultats entre les cantons. Il constitue aussi un facteur important des écarts de productivité entre secteurs. Parmi d’autres problématiques pouvant influer sur la performance future de la Suisse, on peut citer les risques découlant du vieillissement démographique, qui peut avoir des conséquences majeures sur la productivité du fait de son influence sur les secteurs économiques, sachant qu’entrent également en ligne de compte la structure par âge et l’évolution de la productivité tout au long de la vie active. Il serait en outre bénéfique pour la Suisse d’exploiter pleinement le potentiel des catégories sous-représentées de la population, notamment d’encourager le travail à pleintemps pour les femmes et de mieux intégrer les immigrés. La création d’entreprises pourrait être plus dynamique si l’éducation à l’entrepreneuriat était développée, le financement non bancaire élargi et la charge réglementaire allégée. Bien que la R-D soit une réussite évidente en Suisse, ses retombées sur la production ne sont apparemment pas proportionnées à ce succès. Favoriser la diversification, assurer un partage des connaissances plus poussé, renforcer le rôle des établissements d’enseignement supérieur et promouvoir les start-ups sont autant de mesures qui contribueraient à renforcer les liens entre la R-D et la productivité.

  • La Suisse mobilise davantage ses ressources humaines que la plupart des autres pays de l’OCDE. Le taux d’activité y est élevé et le taux de chômage faible dans la plupart des segments de la société. La plupart des Suisses bénéficient ainsi d’un niveau de vie élevé. Néanmoins, la croissance de la productivité est relativement lente. Bien que cela soit probablement en partie imputable au fait que la Suisse est déjà une économie avancée, cela signifie également qu’elle ne doit pas relâcher sa vigilance en ce qui concerne l’éducation et les compétences. Le niveau remarquablement bas du taux de chômage des jeunes montre que la transition de l’école au marché du travail fonctionne bien. Toutefois, un nombre croissant de données indiquent qu’à mesure que la structure de l’économie évolue, sous l’effet de la mondialisation et de la transformation numérique par exemple, les emplois vacants et les problèmes d’inadéquation des compétences se multiplient. L’éventail de compétences enseignées est différent de celui enseigné dans la plupart des autres pays de l’OCDE à haut revenu, dans lesquels prédomine une filière générale d’enseignement secondaire et qui s’efforcent de doter les jeunes adultes de diplômes universitaires. Dans ce contexte, il est essentiel que le système soit suffisamment souple pour s’adapter à l’évolution de la demandede compétences, et pour que les travailleurs continuent à se former. Bien que la participation des femmes et des immigrés à l’économie soit relativement satisfaisante par rapport à d’autres pays, il reste encore de la marge pour améliorer l’équité en termes d’accumulation de compétences.