• Le nombre de médecins par habitant varie considérablement dans les pays de l’OCDE et les pays émergents. En 2011, la Grèce affichait, de loin, la plus forte densité (6.1 médecins pour 1 000 habitants), suivie par la Fédération de Russie et l’Autriche. Le Chili, la Turquie et la Corée présentaient la densité la plus faible parmi les pays de l’OCDE, avec environ deux médecins pour 1 000 habitants, contre un peu plus de trois médecins pour 1 000 habitants pour la moyenne de l’OCDE. Dans certains pays émergents, la densité était beaucoup plus faible, à l’image de l’Indonésie, de l’Inde et de l’Afrique du Sud, qui comptaient moins d’un médecin pour 1 000 habitants ().

  • Au-delà du nombre total de médecins, la structure du personnel médical par âge et par sexe, ainsi que la répartition entre les différentes catégories de médecins jouent un rôle important dans l’offre de services médicaux. Depuis de nombreuses années, la problématique du vieillissement des médecins dans les pays de l’OCDE suscite des inquiétudes quant à l’insuffisance de la relève, bien que dans plusieurs pays, les départs à la retraite s’avèrent souvent progressifs et de plus en plus tardifs (Pong, 2011). Autre tendance, la part grandissante des femmes parmi les médecins (la  féminisation  des professions médicales) influe sur l’offre globale de services, du fait que leurs temps de travail sont généralement inférieurs à ceux de leurs homologues masculins. Cet écart tend toutefois à se réduire au sein des nouvelles générations (Maiorova, 2007). À cela s’ajoute le déséquilibre croissant en faveur de la médecine spécialisée au détriment de la médecine générale, qui soulève, dans de nombreux pays, le problème d’un accès adéquat et universel aux soins primaires.

  • Les gynécologues sont spécialisés dans les fonctions et maladies en rapport avec l’appareil reproducteur féminin, tandis que les obstétriciens sont spécialistes de la grossesse et de l’accouchement. Les médecins se spécialisent souvent dans ces deux domaines à la fois et les données présentées dans cette partie ne permettent pas de les distinguer. Les sages-femmes fournissent des soins et des conseils aux femmes durant la grossesse et les différentes phases de l’accouchement et pendant la période postnatale. Elles pratiquent des accouchements dans le cadre d’un exercice indépendant ou en collaboration avec des médecins et des infirmières.

  • Environ 10 % de la population adulte déclarent, à un moment ou à un autre de leur existence, souffrir d’une forme quelconque de trouble mental ou comportemental (OMS, 2001). Les personnes qui rencontrent des problèmes de santé mentale peuvent avoir recours à divers professionnels, tels que les généralistes, les psychiatres, les psychologues, les psychothérapeutes, les travailleurs sociaux et le personnel infirmier spécialisé. Cette partie porte sur deux catégories de prestataires de services de santé mentale – les psychiatres et le personnel infirmier travaillant en psychiatrie –, car on dispose de moins de données comparables sur les autres catégories. Les psychiatres sont compétents pour diagnostiquer et traiter un éventail de problèmes de santé mentale graves, comme la dépression, les troubles de l’apprentissage, l’alcoolisme et la toxicomanie, les troubles alimentaires et les troubles de la personnalité tels que la schizophrénie. Les infirmiers en psychiatrie ont généralement suivi une formation d’infirmier au niveau universitaire et travaillent dans le domaine des services de santé mentale (OMS, 2011e).

  • Pour maintenir ou augmenter le nombre de médecins, il est indispensable d’investir dans la formation de nouveaux médecins ou de recruter à l’étranger des praticiens déjà formés. Étant donné qu’il faut environ dix ans pour former un médecin, on ne peut répondre à une pénurie existante qu’en recrutant des médecins qualifiés à l’étranger, à moins qu’il n’existe des praticiens sans emploi dans le pays. À l’inverse, dans le cas d’un excédent de médecins ou d’une baisse soudaine de la demande, les nouveaux diplômés peuvent avoir des difficultés à trouver des postes vacants dans leur pays.

  • Le niveau de rémunération des médecins dépend pour partie du niveau général de développement économique d’un pays. Néanmoins, la rémunération des médecins par rapport au salaire moyen en vigueur dans chaque pays est très variable. Par ailleurs, la structure de la rémunération des diverses catégories de médecins a un impact sur l’attrait financier relatif des différentes spécialités. Dans bon nombre de pays, l’État influe directement sur le niveau et la structure de la rémunération, soit parce qu’il fait partie des principaux employeurs de médecins, soit en tant qu’acheteur de soins, ou encore via la réglementation des honoraires.

  • Les infirmiers sont beaucoup plus nombreux que les médecins dans la plupart des pays de l’OCDE. Ils jouent un rôle essentiel dans l’offre de soins, non seulement dans les structures traditionnelles comme les hôpitaux et les établissements de soins de longue durée, mais aussi, de plus en plus, dans les centres de soins primaires (en particulier pour les soins aux personnes souffrant de maladies chroniques) et à domicile.

  • Beaucoup de pays de l’OCDE ont pris des mesures, ces dernières années, pour augmenter le nombre d’élèves dans les filières de formation des infirmiers, en réponse aux inquiétudes suscitées par la pénurie, actuelle ou prévue, de personnel. Il est d’autant plus important d’investir davantage dans la formation que la population infirmière vieillit dans de nombreux pays et que les infirmiers de la génération du  baby-boom  approchent de la retraite.

  • Le niveau de rémunération du personnel infirmier est l’un des facteurs qui influent sur la satisfaction professionnelle et l’attrait de la profession. Il a aussi un effet direct sur les coûts, puisque les salaires représentent l’un des principaux postes de dépenses des systèmes de santé.